Alors que Salah Abdeslam a été extrait de sa cellule en Belgique mercredi matin pour être transféré en France, un agent de renseignement français et spécialiste du terrorisme a déclaré que ses nouvelles conditions de détentions allaient coûter « à peu près un demi-million d’euros par an à la France ».
Sur CNews ce jeudi 8 février, Claude Moniquet a expliqué dans quelles conditions Salah Abdeslam – condamné à la perpétuité incompressible pour sa participation aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui ont causé 130 morts – allait être détenu. Le terroriste se trouve maintenant incarcéré dans la prison ultra-sécurisée de Réau, en Seine-et-Marne.
« Une cellule de 9 m² avec frigo, plaque chauffante et télévision »
Salah Abdeslam, qui ne pourra pas demander d’aménagement de peine avant 2046, se trouve isolé « dans une cellule de 9 m² avec frigo, plaque chauffante et télévision », a expliqué au micro de CNews Claude Moniquet. Ce centre pénitentiaire, qui a ouvert en 2011, figure parmi les plus modernes de France. Il est en outre réservé aux détenus purgeant de longues peines et ayant un profil dangereux.
« Ce sont des conditions qui sont très dures, qui sont même, je pense, à peu près unique en France », a-t-il ajouté, précisant que le détenu a accès à une deuxième cellule « dans laquelle se trouve un rameur et un vélo d’appartement ».
Ayant droit à deux sorties par jour de sa cellule, à raison d’une heure le matin et une heure l’après-midi, le terroriste doit effectuer ses promenades seul, « dans une cour qui lui est réservée », où il n’aura normalement aucun contact avec les autres détenus.
Des conditions « extrêmement pénibles »
En raison de sa dangerosité et de sa radicalisation, « qui reste avérée », d’énormes efforts ont été faits quant à ses conditions de détention. Le spécialiste en matière de terrorisme a qualifié celles-ci d’« extrêmement pénibles ». Ce sont « des conditions de détention qui coûtent à peu près un demi-million d’euros par an à la France », a-t-il mentionné au passage.
Les conditions de détention de Salah Abdeslam en France sont similaires à celles qu’il avait en Belgique. La seule différence étant qu’il ne sera pas filmé 24 heures sur 24 puisque cette disposition ne s’applique pas aux condamnés, mais uniquement aux détenus attendant leur procès, précisent nos confrères d’Europe 1.
Le 1er juillet 2018, le braqueur Rédoine Faïd s’était évadé de la prison de Réau en hélicoptère, alors qu’il se trouvait au parloir avec son frère Brahim. Il avait été aidé par trois complices cagoulés armés de kalachnikovs. Cet épisode spectaculaire a entraîné une réévaluation du niveau de sécurité de la prison de Réau, qui est désormais équipée de filins anti-aériens placés au-dessus de la cour d’honneur.
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