Dans les premières années de la télévision, la BBC a diffusé un documentaire bien sobre et sérieux sur la récolte en Suisse. La culture récoltée : des spaghettis qui poussaient sur des arbres.
Le reportage était si convaincant que les téléphones de la BBC étaient surchargés par des appels de téléspectateurs britanniques crédules qui posaient beaucoup de questions à ce sujet – ils voulaient savoir, en particulier, où ils pourraient acheter les arbres à spaghettis.
Ce « documentaire » a été diffusé le 1er avril 1957.
David Wheeler, le producteur du reportage, a déclaré à la BBC en 2004 : « Je pense que c’était une bonne idée de rendre les gens conscients qu’ils ne devraient pas croire tout ce qu’ils voient à la télévision et qu’ils devraient adopter une attitude plutôt critique à cet égard. »
Si seulement chaque émission télévisée pouvait être accompagnée d’un tel avertissement.
En janvier 2001, un autre reportage a été diffusé en Chine. Il a fait sensation et a changé l’opinion des gens, a changé leur cœur. C’était une mise en scène, mais les médias contrôlés par le Parti communiste chinois (PCC) ne l’ont jamais admis.
Le reportage monté de toutes pièces montrait 5 ou 7 personnes (le chiffre initial a été changé plus tard) s’immolant par le feu sur la place Tiananmen en signe de protestation.
Cependant, on peut se demander : est-ce qu’il y a toujours des policiers qui attendent sur la place Tiananmen avec des extincteurs et des couvertures ignifuges ? Ces faits douteux ainsi que bien d’autres ont été examinés dans le documentaire False Fire (Feu mensonger). Cette analyse primée démystifie clairement les affirmations du PCC au sujet de l’incident.
Les personnes qui se sont soi-disant immolées étaient présentées dans les médias chinois comme des pratiquants de Falun Gong.
Le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, est une pratique traditionnelle chinoise comprenant des exercices, la méditation et le travail sur soi basé sur le principe de vérité-bonté-patience. Elle est devenue très populaire en Chine dans les années 1990 et était encouragée par les autorités pour ses bienfaits sur la santé : au début de 1999, les sources officielles estimaient à environ 70 millions le nombre de Chinois qui la pratiquaient. Craignant la popularité grandissante de cette pratique ainsi que son indépendance vis-à-vis de l’État-Parti, le chef du Parti à l’époque, Jiang Zemin, a lancé en 1999 une répression du Falun Gong à l’échelle nationale, accompagnée d’une immense campagne de propagande diffamatoire.
Des millions de pratiquants ont été arrêtés, emprisonnés, soumis au lavage de cerveau, à la torture et même à la mort. Des preuves de plus en plus nombreuses, y compris le jugement rendu par un tribunal populaire indépendant en juin dernier, montrent que, dans le cadre de ce qui est décrit comme « génocide glacial », le régime chinois a massivement tué des pratiquants de Falun Gong emprisonnés afin de s’emparer de leurs organes, revendus ensuite à des prix très lucratifs sur le marché des transplantations.
En janvier 2001, la plupart des Chinois étaient soit sympathisants, soit indifférents envers les pratiquants de Falun Gong. Les scènes horribles de personnes qui s’immolaient et les interviews prises par la suite avec elles dans les hôpitaux ont créé une opinion publique négative envers les pratiquants et leur pratique.
Aujourd’hui encore, de nombreux Chinois ne veulent pas croire à la bonté du Falun Gong, en particulier à cause du canular télévisé largement diffusé il y a 19 ans.
La télévision a le pouvoir de faire rire, mais elle a aussi le pouvoir de construire ou de détruire des réputations. Parfois, on abuse gravement de ce pouvoir.
C’est une véritable tragédie en Chine, car des vies humaines auraient pu être sauvées si les médias, agissant au nom du Parti malveillant, n’avaient pas abusé de leur pouvoir.
Dans le cas de l’histoire comique des arbres à spaghettis, on peut voir quel pouvoir les médias peuvent exercer sur les gens. Dans le cas de la persécution du Falun Gong, on peut voir comment ce pouvoir peut être utilisé pour le mal.
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