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Deux Français sur trois souhaitent le rétablissement des frontières dans l’espace Schengen pour les non-Européens

juin 1, 2024 17:55, Last Updated: juin 1, 2024 17:55
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Une majorité des Français sondés souhaitent la restauration des frontières au sein de l’espace Schengen pour les ressortissants extra-européens. 

Selon ce sondage de l’institut CSA pour CNews, paru ce jeudi 30 mai, 66 % des sondés seraient favorables au rétablissement des frontières pour les personnes venant de pays non européens, c’est-à-dire la restauration des contrôles aux frontières pour ces ressortissants. Seuls 33 % des Français s’opposent à ce rétablissement et 1 % n’a pas souhaité se positionner.

À quelques jours des élections européennes, la question migratoire constitue un enjeu majeur déterminant dans les intentions de vote.

L’espace Schengen a été instauré en 1995 afin de faciliter les échanges commerciaux et humains entre les différents États signataires. Il comprend 25 des 27 États membres de l’UE (excepté Chypre et l’Irlande), ainsi que des États associés : la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein. En son sein, il n’y a pas de contrôles aux frontières, permettant actuellement à tout individu de passer d’un État membre à un autre.

Le genre et l’orientation politique, des facteurs de choix

Dans les détails, ce sondage établit une différence d’opinion selon le genre. En effet, 71 % des femmes interrogées sont favorables à cette mesure, contre 61 % des hommes, soit un écart considérable de 10 points entre les deux sexes, rapporte CNews.

L’âge est aussi un facteur de différenciation, les personnes de plus de 50 ans (50 à 64 ans) étant les plus favorables au rétablissement des frontières pour les non-européens, 74 %.

Le nombre décroît ainsi avec l’âge, puisque, si 65 % des 35-49 ans sont favorables à cette mesure, ils ne sont plus que 59 % chez les 18-24 ans à souhaiter un retour partiel des frontières selon l’appartenance ou pas à l’UE.

En revanche, la catégorie socioprofessionnelle demeure un critère peu significatif quant aux différences d’opinion : 70 % des sondés issus des catégories socioprofessionnelles inférieurs (CSP-) se disent favorables à cette mesure, suivis par les inactifs (67 %) et enfin les CSP+ (63 %).

En revanche, l’orientation politique semble être un facteur déterminant dans le choix des sondés.

Les électeurs du centre, sympathisants de Renaissance, ne sont que 61 % à approuver cette mesure. À gauche, l’opposition à cette proposition s’intensifie, puisque seulement 46 % des proches du Parti socialiste et 40 % des Écologistes sont favorables au retour des contrôles aux frontières dans l’espace Schengen. Chez les Insoumis, ce chiffre atteint tout de même une majorité, 54 % des sondés.

À droite, on note une adhésion forte à cette proposition avec 89 % des sympathisants du RN et 85 % des Républicains favorables à une restauration des contrôles aux frontières pour les ressortissants extra-européens.

Ces chiffres corroborent ainsi les promesses électorales de deux têtes de liste, Jordan Bardella (RN) et François-Xavier Bellamy (LR) réclamant l’instauration d’une « double frontière » qui lutterait contre « l’immigration de masse », limitant ainsi la libre circulation des personnes aux seuls ressortissants européens.

Cette « double frontière » se traduirait, selon M. Bardella, dans un premier temps, par « le refoulement des bateaux de migrants et le renvoi des personnes dans leur pays de départ » par l’agence Frontex. Dans un deuxième temps, l’instauration d’une seconde frontière, au niveau national, limiterait l’entrée sur le territoire français. « Lorsque vous arrivez en Italie et que vous obtenez un titre de séjour, celui-ci ne doit pas vous donner un droit à circuler dans tous les pays de l’UE », a-t-il expliqué lors du débat qui l’opposait au Premier ministre, Gabriel Attal, jeudi 23 mai.

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