La condamnation des deux jeunes hommes en août à six et huit mois de prison avait été interprétée comme un nouveau coup porté à ceux qui militent pour des réformes politiques dans l’ancienne colonie britannique.
Ils ont obtenu d’être libérés sous caution jusqu’au 7 novembre, quand leur dossier sera pour la première fois examiné par la Cour d’appel final.
Un troisième leader du Mouvement des parapluies, Alex Chow -qui avait écopé d’une peine de sept mois en même temps que Joshua Wong, 21 ans, et Nathan Law, 24 ans- n’était pas concerné par l’audience qui s’est tenue mardi.
À sa sortie de la salle d’audience, Joshua Wong, qui avait été le « visage » de la mobilisation de 2014, a évoqué « des moments déplaisants » en prison, ajoutant, la mine sombre, qu’il avait hâte de prendre un repas avec sa famille.
« Longue vie au Mouvement des parapluies! », « Honte à la persécution politique! », scandaient avant le début de l’audience, des partisans des détenus rassemblés à l’extérieur du tribunal.
Tous trois avaient été condamnés pour leur rôle dans un rassemblement jugé illégal, le 26 septembre 2014. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square, une place située dans un complexe gouvernemental.
Cette action avait déclenché des manifestations plus importantes; et deux jours plus tard débutait le mouvement prodémocratie de masse, quand la police avait tiré du gaz lacrymogène dans la foule qui s’était protégée à l’aide de parapluies.
Pendant plus de deux mois, des centaines de milliers de Hongkongais avaient paralysé des quartiers entiers de la mégapole pour réclamer l’instauration d’un véritable suffrage universel. Mais Pékin n’avait pas reculé d’un pouce.
La cour d’appel s’était prononcée en août après avoir été saisie par le parquet qui trouvait trop clémentes les peines prononcées en première instance. En août 2016, MM. Wong et Law avaient été condamnés à des travaux d’intérêt général (TIG) et M. Chow à trois semaines de prison avec sursis.
D’après les termes de l’accord sino-britannique sur la rétrocession, Hong Kong jouit de libertés inconnues ailleurs en Chine continentale, en vertu du principe « Un pays, deux systèmes », en théorie jusqu’en 2047.
Beaucoup ont cependant le sentiment que ces libertés s’érodent et que Pékin est en train de renier cet accord.
Et après l’audience, Nathan Law a estimé que le résultat du recours contre leur condamnation dépendrait du respect de ce principe « Un pays, deux systèmes ».
« J’espère que la décision viendra conforter la protection des droits de l’Homme prévue dans notre système judiciaire », a-t-il dit aux journalistes.
À Hong Kong, toute personne condamnée à plus de trois mois de prison est interdite de se présenter aux législatives pendant cinq ans.
Joshua Wong a célébré en détention ce mois-ci son 21e anniversaire. Il a donc l’âge légal pour se présenter aux élections des députés du Conseil législatif (LegCo, Parlement). Le leader étudiant a plusieurs fois fait part de cette ambition.
Nathan Law, lui, était parvenu l’an passé à se faire élire au LegCo. Mais celui qui aurait dû être le benjamin des députés avait, à l’instar de cinq autres, été disqualifié en justice en raison d’une prestation de serment non conforme.
La Haute cour avait alors estimé que M. Law « avait objectivement exprimé un doute ou son manque de respect quant au statut de la République populaire de Chine en tant que puissance souveraine à Hong Kong ».
Dans une autre affaire, Joshua Wong a été reconnu coupable il y a dix jours d’outrage à magistrat, pour ne pas avoir respecté un ordre judiciaire exigeant l’évacuation d’un campement érigé pendant le Mouvement des parapluies. Il avait plaidé coupable mais la sentence n’est pas encore tombée.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.