Deux mises en examen après un suicide dans un hyper E.Leclerc

Par Epoch Times avec AFP
20 février 2023 09:55 Mis à jour: 20 février 2023 17:28

La société exploitant un hypermarché E.Leclerc près de Nancy et un cadre du magasin ont été mis en examen pour « harcèlement moral » et « homicide involontaire » après le suicide d’un salarié sur son lieu de travail en 2020, a appris l’AFP vendredi.

« Il y a enfin des mises en examen visant le supérieur hiérarchique, le N+2 du salarié, et la personne morale, la société Vandis, qui exploite le supermarché en franchise », a indiqué à l’AFP Frédéric Nicolas, secrétaire départemental FO, partie civile dans le dossier, confirmant une information de l’Est Républicain.

La société Vandis est mise en examen pour « mise en danger d’autrui, harcèlement moral dans le cadre du travail, homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », selon le quotidien, qui cite le procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste.

Sollicités, ni le président de la société Vandis, Pascal Carreras, ni la directrice générale, Catherine Carreras, n’étaient joignables vendredi. Contacté, Jérôme Reiner, directeur du magasin, n’a pas souhaité répondre aux questions de l’AFP.

Trois procédures en cours

Le cadre, Emmanuel Robert, responsable du département liquide du magasin selon FO, est mis en examen pour « harcèlement moral dans le cadre du travail et homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ». « Ces qualifications sont critiquables », a simplement réagi auprès de l’AFP Kevin Duprat, avocat d’Emmanuel Robert.

Deux autres procédures sont en cours, l’une aux prud’hommes, l’autre devant le tribunal civil, pour « faute inexcusable », a précisé l’unité départementale FO.

Un suicide par arme à feu au début de sa journée de travail

Le 11 janvier 2020, Maxime Chéry, délégué syndical FO, s’était suicidé peu de temps après avoir commencé sa journée de travail au Leclerc de Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). Les images de vidéosurveillance du magasin exploitées dans l’enquête le montraient tirer un trans-palette, s’arrêter pour sortir une arme et la retourner contre lui avant d’ouvrir le feu.

Sur son corps avait « été retrouvée une lettre expliquant son geste et faisant état de difficultés dans le cadre de son travail ainsi que de difficultés personnelles », avait indiqué le procureur de la République de Nancy de l’époque, François Pérain.

Un juge d’instruction n’a été nommé qu’en mars 2022, selon Frédéric Nicolas.

Des salariés du magasin et des militants FO se mobilisent chaque année le 11 janvier devant la grande surface pour honorer la mémoire de leur ancien collègue et exprimer leur souhait de voir les enquêtes aboutir.

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