CHINE

Deux secrets bien gardés par le Parti communiste chinois

mars 19, 2018 18:00, Last Updated: mars 19, 2018 18:02
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La levée de la limite de deux mandats pour le poste du président de la Chine a déclenché un grand débat au sujet de la nationalité et des avoirs étrangers des hauts responsables de ce pays.

Parmi ceux qui n’appartiennent pas à l’élite du régime chinois, on entend souvent parler de deux grands secrets que le Parti communiste chinois (PCC) cacherait aux citoyens de son pays :

1. La divulgation de la nationalité des membres du PCC

2. La déclaration des biens de tous les membres du PCC

Voici un résumé de la situation.

La proposition de Zhu Zhengfu

Le 4 mars 2018, les médias chinois ont rapporté que Zu Zhengfu, membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et vice-président de l’All China Lawyers Association, a suggéré que la modification de l’article 9 de la Loi sur la nationalité permettrait aux Chinois ayant une nationalité étrangère de conserver leur nationalité chinoise. Pour le moment, la législation chinoise prévoit que :

« Tout ressortissant chinois qui s’est installé à l’étranger et qui a été naturalisé comme un étranger ou a acquis volontairement la nationalité étrangère perd automatiquement sa nationalité chinoise. »

La réaction

La proposition de Zhu Zhengfu a provoqué un fort sentiment de malaise dans le pays. De nombreux Chinois craignaient qu’un bon nombre de membres de leur législature parlementaire ne soient même pas de nationalité chinoise.

La législature parlementaire, considérée en Chine comme l’organe consultatif politique le plus puissant, est composée de la CCPPC, un simple organe de débats, et de l’Assemblée nationale populaire (ANP), une législature du régime qui fait office de parlement-tampon.

En 2012, les médias de Hong Kong ont cité des sources à Pékin ayant accès aux conclusions d’une enquête menée en février 2011 par la Commission centrale d’inspection de la discipline du PCC. On y trouvait cette phase :

« Il a été déterminé que 76,77 % des représentants de l’ANP et 57,47 % des représentants de la CCPPC ont un passeport étranger. Si on devait interpréter les résultats de l’enquête, on pourrait dire que le peuple chinois est représenté par (un certain nombre) de citoyens étrangers. »

Parmi ceux qui n’appartiennent pas à l’élite du régime chinois, on entend souvent parler de deux grands secrets que le Parti communiste chinois cacherait aux citoyens de son pays. (Photo: YouTube/Capture d’écran)

Donnant-donnant

Selon des sources non divulguées, depuis un certain temps, la corruption est bien présente parmi les représentants de l’ANP et de la CCPPC dans le traitement des affaires concernant l’admission de leurs nouveaux membres. Cela signifie que dans un certain nombre de cas, l’admission de nouveaux membres dans le plus puissant organe consultatif politique chinois serait traitée d’une manière qui n’a rien à voir avec la procédure gouvernementale légale.

L’argent achète le poste

Il semble qu’en Chine 15 millions de yuans (environ 2 millions d’euros) peuvent garantir l’élection à l’APN, et 25 millions de yuans (environ 3,3 millions d’euros) permettent d’être élu à la CCPPC !

Ceux qui parlent du fait qu’il y a trop de citoyens étrangers parmi les membres de la législature parlementaire chinoise se référent également à un rapport publié par le gouvernement des États-Unis :

« Quelque 75 % des descendants de la deuxième génération de fonctionnaires chinois ayant un rang supérieur au niveau ministériel (même ceux qui sont à la retraite) ont obtenu une carte verte ou la citoyenneté américaine. En outre, 91 % des descendants de la troisième génération de fonctionnaires chinois auraient obtenu une carte verte ou la citoyenneté américaine. »

Les conclusions

Les critiques de la proposition de Zhu Zhengfu d’autoriser à conserver la citoyenneté chinoise à ceux qui prennent une citoyenneté étrangère craignent également que le nombre de citoyens étrangers et de Chinois ayant des « intérêts étrangers » dans les organes législatifs puisse éventuellement dépasser le nombre de ceux qui ne sont que Chinois.

Selon une source non vérifiée, une enquête officielle secrète chinoise aurait constaté :

« Lors des réunions des deux organes (l’APN et la CCPPC) tenues cette année, 179 membres de la CCPPC et 450 membres de l’ANP détenaient un passeport étranger et la résidence permanente à l’étranger. »

Des cas de corruption ont été signalés parmi les représentants de l’ANP et de la CCPPC dans le traitement des affaires concernant l’admission de leurs nouveaux membres. (Image: Hermann Rohr/Vision Times)

Les 10 000 « étrangers »

En septembre 2013, les médias hongkongais ont révélé que le 10 août de la même année, les autorités de Pékin avaient publié un document secret. Il dévoilait le fait que plus de la moitié des membres des deux organes législatifs principaux détenaient la nationalité étrangère et la résidence permanente à l’étranger, alors qu’au niveau provincial il y avait 10 000 « étrangers ». Les autorités de Pékin auraient conclu que :

« Les Chinois sont aujourd’hui dirigés par (un grand nombre) d’étrangers. »

Le club des 10 000

De nombreux Chinois, en se référant au nombre élevé de détenteurs de nationalité étrangère parmi les fonctionnaires de haut rang, ont ridiculisé les principaux organes législatifs et consultatifs de la Chine. Ils disent que les deux plus grandes réunions politiques de l’année – celles de la CCPPC et de l’ANP, appelées « Deux sessions » – ne sont qu’une conférence internationale du « club des 10 000 » tenue au mois de mars de chaque année et contrôlée par des puissances étrangères qui représentent les Chinois.

Qui ose le révéler ?

Selon les messages postés dans les forums de discussion par les internautes chinois, il y a deux sortes de personnes en Chine – celles qui cachent leur richesse et celles qui gardent leur nationalité secrète :

« Il y a deux sortes de personnes ; celles qui n’osent pas dévoiler leurs biens et les autres qui n’osent pas dévoiler leur nationalité ! », peut-on lire dans l’un de ces posts.

La loi sur la déclaration de la propriété

La Chine a une loi qui prévoit la déclaration de la propriété. En 1994, le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire a inclus la loi sur la déclaration de propriété dans le plan législatif. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, personne n’a apparemment fait d’effort pour appliquer cette loi. Au contraire, les cas de Chinois arrêtés pour avoir demandé la divulgation des avoirs des fonctionnaires du PCC ne sont pas un secret.

Hermann Rohr, Vision Times

Version originale

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