Un habitant des Deux-Sèvres en fauteuil roulant a fait un choix difficile afin de garder le droit à l’Allocation adulte handicapé (AAH) : divorcer de la femme qu’il aime et qui est la mère de ses enfants.
« C’est la double peine, le handicap et la dépendance financière… », résume Pascal, 60 ans, à la Nouvelle République. Se déplaçant en fauteuil roulant depuis son enfance à cause des séquelles d’une maladie, il a commencé à toucher l’AAH à l’âge de 18 ans. Marié et père de trois enfants, il a longtemps vécu une vie de famille normale et touchait 900 euros d’allocation par mois.
« Quand les enfants ont eu 20 ans, j’ai pris un coup. On dépassait le plafond et je n’avais plus droit à rien ! » témoigne-t-il. En effet, le calcul des ressources familiales a changé lorsque les enfants sont partis de la maison. Si le conjoint d’une personne handicapée touche plus de 1 630 euros par mois, l’AAH est tout simplement supprimée.
« L’AAH est à 902 euros par mois, on ne va pas devenir richissime grâce à ça, mais c’est au moins une partie du loyer de payé, du budget nourriture et de tout le reste », explique Pascal par téléphone à France 3. « Si j’ai envie d’aller boire un café quelque part, je n’ai pas envie de devoir demander dix euros à ma femme. Ça me paraît évident. »
Par principe, Pascal a décidé de divorcer de sa femme et d’aller s’installer dans un nouveau logement, mais le divorce reste une histoire de papier et pas de cœur puisque le couple s’aime toujours.
« Je ne triche pas, mais je contourne la loi, en fait. Pour moi, il était inconcevable de vivre aux crochets de mon épouse », précise le sexagénaire.
Aujourd’hui, le couple s’est adapté, « mais elle en a souffert ». L’espoir de Pascal réside dans un changement dans cette allocation, ce qui lui permettrait de réaliser ce qui lui tient à cœur : « Moi ce que je souhaite, c’est de me remarier. On serait quand même plus tranquilles si on vivait sous le même toit et si on avait une vie normale. »
Une pétition demandant la désolidarisation des revenus du conjoint pour le paiement de l’Allocation aux adultes handicapés a été mise en ligne, recueillant plus de 107 000 signatures. Le texte de la pétition indique que si le plafond des revenus du couple dépasse 19 607 euros en 2020, l’AAH n’est plus versée. Le plafond est majoré de 5 400 euros par enfant à charge.
« En tant qu’handicapé, on devrait avoir un revenu minimal si on ne peut pas travailler, cela me semble juste », estime Pascal, qui malgré tout ne se plaint pas. « On voudrait juste être heureux et vivre sous le même toit. »
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