Deux-Sèvres: un enfant grièvement blessé attend plus de trois heures qu’un hôpital l’accepte

Par Emmanuelle Bourdy
15 juin 2022 17:19 Mis à jour: 16 juin 2022 09:21

Un enfant de 4 ans, qui venait de se blesser grièvement le pied avec une tondeuse, a dû attendre plusieurs heures avant qu’un hôpital accepte de le prendre en charge. Finalement, c’est le CHU d’Angers qui l’a opéré, après une réorganisation de son service.

Les hôpitaux d’Angers, de Tours, de Poitiers, de Nantes et en dernier recours l’hôpital Necker à Paris ont été sollicités dans un premier temps, mais en vain. Le petit garçon de 4 ans a fini par être pris en charge par le CHU d’Angers dans l’après-midi, après de longues heures d’attente. Il s’était très gravement blessé le pied, ce samedi 11 juin à Thouars (Deux-Sèvres), rapporte La Nouvelle République.

Le CHU d’Angers « obligé de déprogrammer des gens » pour pouvoir opérer l’enfant

L’accident s’est produit aux environs de 11 h 30 à Mauzé-Thouarsais, une commune déléguée de Thouars. Lorsque la mère du garçonnet a entendu les cris de son fils, elle a découvert que son pied était ensanglanté et déchiqueté, du gros orteil au talon. L’enfant venait de passer son pied sous la tondeuse.

La mère de famille a aussitôt alerté les secours. « Les pompiers, le Samu et les gendarmes, ils sont tous intervenus très rapidement. Vraiment, il faut le dire, ils ont fait un boulot extra ! » explique-t-elle au quotidien. Mais le médecin du Samu constate, après avoir contacté différents hôpitaux, qu’aucun d’eux ne peux prendre en charge le petit blessé.

C’est aux environs de 16 heures que l’enfant est accepté au CHU d’Angers. « Il a été pris au bloc opératoire adultes qui a été obligé de déprogrammer des gens pour pouvoir opérer mon fils à 19 h 30. C’est toute une équipe médicale qui s’est démenée pour se réorganiser », souligne encore la maman.

« Il faut que ça bouge »

Même s’il a perdu son orteil, la mère du garçon reconnaît : « On a eu de la chance, il n’a jamais perdu connaissance, il n’a pas fait d’hémorragie mais s’il y avait eu une hémorragie, on le perdait. » Toutefois, elle est en colère, notamment contre le gouvernement. « On ne peut pas fermer des urgences pédiatriques chirurgicales le week-end. Même les secours, ils sont fatigués de tout ça. Il faut le dire, il faut l’écrire », martèle la mère de famille qui n’aspire qu’à ce que les choses bougent.

La direction générale du CHU d’Angers a tenu à préciser auprès de nos confrères que « les urgences pédiatriques (dont les urgences chirurgicales) sont assurées 24 h sur 24 au CHU d’Angers. Le week-end, le bloc pédiatrique est simplement mutualisé avec le bloc des urgences adultes (d’où une opération au bloc des urgences adultes). Le CHU d’Angers, comme tous les établissements de santé, prend en charge les urgences en priorisant les urgences vitales ».

« Ce qui est incroyable, c’est que tous ces hôpitaux disent qu’ils ne prennent pas. C’était une extrême urgence », s’est quant à lui révolté le maire de Thouars, Bernard Paineau. Il a ajouté : « Je suis outré. Il s’est passé quelque chose de grave, c’est le symptôme d’un système de santé en panne. Je dénonce ces dysfonctionnements. C’est inacceptable, il va falloir mettre des moyens puissants sur la santé. »

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