Dans la famille Tahar Aouidate, ils sont 34 membres à avoir quitté la France pour rejoindre l’État islamique. Deux sœurs restaient en France pour recevoir les aides sociales de l’État et les transférer en Syrie. Ces dernières sont jugées pour association de malfaiteurs et financement du terrorisme.
En janvier 2019, Anissa Tahar Aouidate, 31 ans, et Assia, 36 ans, avaient été condamnées en première instance par le tribunal correctionnel de Paris. La plus jeune, Anissa, avait écopé de cinq années de prison, dont deux avec sursis alors que son ainée, Assia, a été condamnée à quatre années de prison dont deux avec sursis.
Anissa était chargée de récupérer l’argent des comptes de la famille. Elle a ainsi retiré 32 000 euros provenant de la retraite de son père et de la Caisse d’allocations familiale. L’argent a ensuite été envoyé à leurs proches en Syrie, via la Turquie par mandat Western Union et Moneygram. C’est là que les mouvements d’argent ont été repérés et bloqués par ces deux sociétés.
34 membres de la famille Tahar Aouidate sont partis pour faire le djihad en Syrie. Deux sœurs sont restée à Paris. Elles sont jugées pour avoir financé le terrorisme avec l’aide sociale > https://t.co/vAifiQu3oM pic.twitter.com/pfCgAgA98J
— Le Parisien (@le_Parisien) September 8, 2019
« Vous comprenez bien que c’est assez choquant, quand on réfléchit à l’origine de ces fonds », avait commenté le président du tribunal correctionnel. Toutes deux assurent qu’il ne s’agissait en aucun cas de financer la cause jihadiste mais d’aider des proches dans « le besoin ». Cet argent était selon elles « pour les frais médicaux, pour les sortir de cet engrenage dans lequel ils sont rentrés ».
Les rouages d’une entreprise terroriste
Le 5 septembre, le procureur Naïma Rudloff a requis en 2eme instance des peines de cinq et sept ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers contre les deux femmes qu’elle considère comme des rouages d’une entreprise terroriste.
Selon la magistrate, elles ont dissimulé pendant le procès leurs opinions religieuses, en vertu du principe islamique de la taqiya. «Dans cette famille, on fait tout ensemble. La radicalisation est collective. Ces deux sœurs ont été empêchées de partir. Mais elles étaient tout aussi déterminées à partir », a t-elle déclaré.
Dans la transcription des conversations téléphoniques avec leur famille en Syrie, les deux sœurs évoquent les attentats de 2015 à Paris qu’elles relativisaient avec les bombardements en Syrie. Elles ont aussi échangé sur l’idée de mourir en martyr en terre d’islam qui « leur ouvrira la porte du paradis ».
La décision finale sur les peines encourues sera rendue par la justice, le 30 octobre prochain.
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