Deux militaires de la force française au Sahel « Barkhane » ont été tués et un grièvement blessé samedi matin par une bombe artisanale dans le nord du Mali, où la situation politique et sécuritaire reste confuse après le coup d’État du 18 août.
Deux hussards parachutistes de l’opération Barkhane sont morts pour la France aujourd’hui au Mali. Je m’incline devant leur serment de servir jusqu’au bout avec honneur, qui incarne l’esprit des hussards de Bercheny. pic.twitter.com/5e3QZrs7bi
— Florence Parly (@florence_parly) September 5, 2020
Nos frères d’armes, le BC1 S.T. et le 1CL Arnaud Volpe, du 1er RHP sont morts au combat au cours d’une opération conduite par la force Barkhane au Mali.
Nous adressons nos sincères condoléances à leurs proches et dirigeons également nos pensées vers le soldat blessé. pic.twitter.com/sqVvErDhyW— 11e brigade parachutiste (@11eBP) September 5, 2020
Alors que nos regards sont tournés vers nos problèmes quotidiens deux nouveaux soldats Français de l’opération #Barkhane ont été tués au #Mali. Nous ne parlerons jamais assez de ces héros français mobilisés contre la folie islamiste. Hommage à eux ???
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) September 5, 2020
Un communiqué de la présidence française a annoncé « la mort de deux militaires français, le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé (…) lors d’une opération » dans la région de Tessalit, dans le nord du Mali.
« Le président de la République salue à nouveau le courage et la détermination des militaires français déployés au Sahel, aux côtés de leurs frères d’armes des nombreux pays engagés solidairement dans cette difficile mission », ajoute l’Élysée.
« Les trois membres du véhicule ont été très gravement blessés et immédiatement pris en charge », a précisé peu après l’état-major des armées françaises. Deux ont succombé à leurs blessures, et « l’état de leur camarade est stable, mais son pronostic vital demeure réservé ».
◼️Les armées en zone Ouest s’associent à la douleur de la famille, des proches et des camarades du 1re classe Arnaud Volpe et du brigadier-chef de 1re classe S.T. du 1er RHP, mort pour la France dans l’accomplissement de leur mission au sein de l’opération BARKHANE (Mali)
??RIP pic.twitter.com/iaTPV120H5— Défense Ouest (@defense_ouest) September 5, 2020
Hommage à nos camarades de l’@armeedeterre, qui viennent de perdre deux des leurs, morts au combat dans le cadre de l’opération #Barkhane au Mali.
Toutes nos condoléances à leurs familles, leurs proches et leurs camarades. https://t.co/g8NUHjOwGt— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) September 6, 2020
Selon l’état-major, ce bilan porte porte à 45 le nombre de soldats français morts au combat dans le cadre des opérations « Serval » (2013) et « Barkhane » (depuis août 2014), qui compte quelque 5 000 militaires. En novembre 2019, la France en avait perdu 13 dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali.
Ces derniers mois, l’armée française et celles des pays africains du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont multiplié les offensives, en particulier dans la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Elles ont revendiqué la « neutralisation » de plusieurs dizaines de jihadistes, dont l’émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal, en juin. A quelques rares exceptions près, l’armée française ne précise jamais si elle a tué ou arrêté des combattants jihadistes, préférant le terme générique de « neutralisation ».
Une certaine inquiétude pointe en France depuis le coup d’État mené par un groupe de colonels contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui était au pouvoir depuis sept ans.
Dans son communiqué, le président français Emmanuel Macron a ainsi appelé « à la mise en place sans délai d’une transition politique civile au Mali (…) condition sine qua non d’une lutte efficace contre les terroristes ».
Fin août, le chef d’état-major des armées françaises, le général François Lecointre, avait indiqué à l’AFP souhaiter le maintien de « l’engagement de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».
Et d’ajouter : « Nous allons voir si les armées maliennes sont en mesure de garder le tempo (…). Nous leur avons indiqué que ça nous paraissait essentiel, sauf à voir perdus tous les efforts réalisés depuis le sommet de Pau » (sud-ouest de la France), en janvier.
?? Face au #terrorisme, nos soldats se battent pour notre #liberté et sont ce que nous avons de plus chers à nos cœurs et à la #République.
Pensées au 1er RHP de #Tarbes, aux familles et aux proches des victimes, ainsi qu’à leur frère d’armes. #Barkhane #Mali pic.twitter.com/keCcPIKMTg
— Marlène Mourier (@marlenemourier) September 6, 2020
Six mois après ce sommet, au cours duquel les dirigeants du G5 Sahel et la France avaient tenté de resserrer les rangs face aux jihadistes, Emmanuel Macron et ses homologues africains avaient réaffirmé leur détermination à Nouakchott.
Mais la crise politique malienne a considérablement redistribué les cartes et la nouvelle donne n’est pas encore connue. « Ce putsch pose une grande difficulté au moment où on arrive à des résultats », reconnaissait récemment un haut responsable militaire français.
« C’est un peu décourageant », admettait-il. « Il ne faut pas perdre ce qu’on a gagné en terme de sécurité et trouver vite une solution politique. Si on n’arrive pas à maintenir le tempo sécuritaire, c’est un retour en arrière. La junte en est d’accord ».
L’armée française assure cependant que les opérations sur le terrain et la coopération entre « Barkhane » et les forces maliennes n’ont pour l’heure pas été impactées par le coup d’État.
Samedi, les concertations nationales sur la transition au Mali se sont tenues à Bamako sans l’ex-rébellion à dominante touareg, faute d’entente avec la junte, à l’initiative de ce conclave sur les modalités d’une restauration du pouvoir civil.
« Au Sahel, la France est et reste engagée (…) dans ce combat sans relâche contre les groupes armés terroristes », a déclaré la ministre des Armées Florence Parly dans un communiqué, rendant hommage à des soldats « qui sont allés au bout de leur engagement ».
FOCUS SUR LA CHINE : le barrage des Trois-Gorges face à la plus grande inondation
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.