Le ministre de la Justice Didier Migaud s’est dit vendredi « favorable » à la création d’un « délit d’homicide routier », et « le plus rapidement possible », au lendemain de la condamnation d’un homme pour avoir tué au volant le fils du chef étoilé Yannick Alléno.
Comme on lui demandait sur TF1 quand cette nouvelle infraction verrait le jour, le garde des Sceaux a répondu : « le plus rapidement possible ». Cette « proposition me paraît tout à fait légitime, je ferai tout en ce qui me concerne pour qu’elle aille à son terme », a-t-il assuré.
Le garde des Sceaux s’exprimait au lendemain de la condamnation d’un homme de 27 ans à sept ans d’emprisonnement pour avoir tué, en mai 2022, ivre et au volant d’une voiture volée, le fils de Yannick Alléno. Didier Migaud a indiqué qu’il recevrait dans la matinée le chef cuisinier, qui porte le combat pour l’introduction dans le code pénal du délit d’homicide routier.
« Je peux comprendre sa colère et son émotion », a-t-il affirmé au lendemain du jugement du tribunal correctionnel de Paris, tout en rappelant avoir, comme garde des Sceaux, « une interdiction absolue de commenter une décision de justice ».
Une « incompréhension » face à ce jugement
Le prévenu comparaissait pour homicide involontaire avec au moins deux circonstances aggravantes, blessures involontaires et vol avec violence. À la sortie de l’audience, les avocats de la famille Alléno ont fait part de leur « incompréhension » face au jugement.
Depuis la mort de son fils Antoine, alors âgé de 24 ans, Yannick Alléno est devenu un ardent défenseur de la création d’un délit d’homicide routier. Une proposition de loi transpartisane devait être examinée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale avant la dissolution en juin.
Le texte prévoyait la création d’un délit constitué en cas d’accident mortel causé par un automobiliste à la suite d’une conduite délibérément à risque. Un délit de blessure routière était également prévu.
La proposition de loi ne modifiait cependant pas les peines principales encourues, qui restent de sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende s’il y a une seule circonstance aggravante, et 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende s’il y en a plusieurs.
Les parlementaires avaient également prévu d’aggraver les peines en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool ou de drogues.
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