Cédric Jubillar reste en prison : la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse a rejeté ce jeudi la demande de remise en liberté du mari de l’infirmière Delphine Jubillar, disparue depuis le 16 décembre 2020.
Cédric Jubillar a été mis en examen pour meurtre et écroué le 18 juin. Ses avocats estimaient qu’il n’y avait dans ce dossier « aucune preuve » de la culpabilité de leur client, un peintre-plaquiste âgé de 34 ans, qui clame son innocence.
Lors d’une audience mardi, l’avocat général Bernard Lavigne avait requis le maintien en détention provisoire de Cédric Jubillar, qu’il a décrit comme un homme « en totale et constante contradiction avec lui-même ».
Le couple en instance de divorce
La cour d’appel « a retenu qu’il existe des indices graves et concordants permettant de penser que Delphine Jubillar est décédée. Elle a écarté la thèse d’un accident, d’une mauvaise rencontre, d’un enlèvement, d’un suicide. Elle considère qu’il est vraisemblable que Cédric Jubillar ait participé comme auteur au meurtre de sa femme ». « Le maintenir en détention est l’unique moyen de conserver les preuves et indices, d’empêcher toute pression sur les témoins », a ajouté la cour d’appel.
Le corps de l’infirmière de 33 ans, qui vivait dans le village avec son mari et leurs deux enfants, n’a pas été retrouvé. Le couple était en instance de divorce. Près de sept mois après la déclaration de la disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre, par le mari, les enquêteurs privilégient la thèse criminelle.
« Ce qui nous parait surprenant est que la cour d’appel énonce comme une vérité la thèse selon laquelle il est impossible que Delphine Jubillar ait disparu dans d’autres conditions, comme une mauvaise rencontre. Il y a des pistes qui n’ont pas été fouillées. Il y a des pistes qui méritent d’être approfondies sans focaliser uniquement sur Cédric Jubillar », regrette un des avocats de M. Jubillar, Alexandre Martin.
« Elle m’énerve. Je vais la tuer »
Il a ajouté qu’une nouvelle demande de remise en liberté serait déposée « rapidement ». « Aujourd’hui on a un meurtre sans corps, et on part du postulat que Delphine Jubillar est décédée, et quand bien même on admettrait cette hypothèse-là, il n’y aucun élément qui permette de rattacher ça de manière directe et franche à la participation de son époux », a réagi Jean-Baptiste Alary, autre avocat du mari.
Les trois avocats de Cédric Jubillar ont dénoncé mardi à l’audience des « fuites continues et insupportables » dans la presse, « orchestrées par on ne sait qui ». Selon le journal Le Parisien, la mère de Cédric Jubillar a déclaré aux enquêteurs pendant sa garde à vue que son fils lui avait dit quelques semaines avant la disparition : « Elle m’énerve. Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera ».
À ces propos, l’avocate de Nadine Jubillar, Jessica Chefaroudi, a répondu que sa cliente avait été « instrumentalisée du début jusqu’à la fin de cette garde à vue » et en était sortie « psychologiquement brisée ».
Cette affaire a connu un fort retentissement médiatique. Lors de la conférence de presse annonçant la mise en examen de M. Jubillar, le procureur de Toulouse Dominique Alzéari avait insisté sur un « contexte de séparation très conflictuel ». Il avait décrit Cédric Jubillar comme ayant « de très grandes difficultés, affectives et matérielles, à accepter cette séparation », précisant qu’il la surveillait, se montrait « intrusif », parfois « brutal et agressif ».
Les deux enfants du couple, une fillette de 2 ans et un garçon de 6 ans, ont été placés chez la sœur de Delphine Jubillar.
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