Disparition de France Gall à l’âge de 70 ans

7 janvier 2018 11:50 Mis à jour: 7 janvier 2018 18:46

La chanteuse française France Gall, 70 ans, est décédée dimanche matin peu après 10h00 des suites d’un cancer, a annoncé Geneviève Salama – sa chargée de communication – à l’AFP.

« Il y a des mots qu’on ne voudrait jamais prononcer. France Gall a rejoint le « Paradis blanc » le 7 Janvier, après avoir défié depuis 2 ans, avec discrétion et dignité, la récidive de son cancer », indique-t-elle dans un communiqué. La chanteuse, qui connaissait d’importants problèmes de santé, avait été hospitalisée en décembre en raison d’une « infection sévère ».

L’artiste française connaissait une grande popularité depuis les années 1960. Très tôt, son père Robert Gall, chanteur et auteur pour Edith Piaf ou Carles Aznavour, l’initie à la musique. À 15 ans seulement, elle enregistre son premier titre, Ne sois pas si bête, qui se vendra à 200 000 exemplaires. Elle décide de quitter l’école, et interprète deux ans plus tard Sacré Charlemagne, écrit par son père.

Elle collabore ensuite avec Serge Gainsbourg. Elle remporta le premier prix de l’Eurovision en 1965 avec son tube Poupée de cire, poupée de son, écrit par ce dernier. Elle interpréta ensuite de grands succès comme Résiste, ou Si maman si.

Son tube Les Sucettes, une blague douteuse de Gainsbourg, provoquera un certain malaise et ne la laissera indemne . Ayant compris les paroles au premier degré, France Gall se dira plus tard « humiliée » quand elle saisira le double sens des paroles. Sa collaboration avec « l’homme à la tête de chou » prendra fin. Les années suivantes, qui marque la conquête des yéyés auprès du grand public français, seront plus difficiles pour la chanteuse. Elle confia avoir eu « très peur » durant Mai 68.

En 1973, elle rencontre Michel Berger. Entendant pour la première fois Attends-moi à la radio, elle demande son avis sur un nouveau répertoire de chanson que lui a donné son producteur. L’artiste se sent affligé de la pauvreté de ces titres, mais acceptera six mois plus tard d’écrire pour elle Mon fils rira du rock’n roll. 

La carrière de la chanteuse prend un nouvel essor. Elle racontera plus tard que sa collaboration sur La Déclaration d’amour fut décisive. « Cela a transformé mon existence, ma vie. Ça m’a apaisée », dit-elle à France 3 en 2001.

Elle interprète ensuite l’héroïne d’une comédie musicale écrite par Michel Berger. Celle-ci est diffusée le 22 mai 1976 sur TF1, et un mois plus tard, les deux artistes se marient. «C’est la date de cette émission qui a déterminé la date de notre mariage un mois plus tard», confiera-t-elle.

Elle continuera à monter sur scène, avec un succès qui ne se reniera plus. Ses albums Paris, France et Débranche ! seront respectivement n°1 des ventes pendant 11 et 24 semaines.

Dans les années 80, elle s’impliquera dans de grandes actions humanitaires. Elle oeuvrera pour Chanteurs sans frontières, avec Valérie Lagrange et Renaud, puis s’investira au Mali avec l’association Action Écoles. En 1987, à la disparition de Daniel Balavoine, elle chantera l’émouvant Évidemment, écrit par son compagnon. Elle confie alors penser à l’arrêt de sa carrière.

« Le jour où je m’arrêterai, ce sera quelque chose de très douloureux… Mais c’est une chose à laquelle je me prépare depuis des années déjà. Tant que je me sens proche de mon public, ça va. Mais un jour je m’arrêterai, c’est sûr. Je crois que ce qui sera plus fort que ma passion pour ce métier, c’est la crainte de tout gâcher. Parce que ce qui me fait peur surtout, c’est l’idée de ne pas me rendre compte que je vieillis, et que je ne parle plus le même langage. C’est ça qui me fera décrocher : lorsque je ne parlerai plus “leur” langage», explique t-elle au micro de Richard Cannavo à l’occasion du spectacle Tour de France 88.

La disparition de Michel Berger en 1992, d’une crise cardiaque foudroyante, puis de sa fille Pauline, atteinte de mucoviscidose en 1997, la marque profondément.  Elle chantera sur scène en 2000 avec Johnny Hallyday. Quelque chose de Tennesse sera ainsi son dernier titre devant le public.

France Gall en 2012. ( FRANCOIS GUILLOT/AFP/Getty Images)

En 2012, vingt ans après la mort de son époux, elle travaille sur un spectacle à sa mémoire, Résiste, qui est présenté trois ans plus tard en 2015. Elle ne chante pas, mais écrira en se servant des chansons de son époux et des siennes.

Elle écrit un autoportrait en 2001, France Gall par France Gall, et expliquera qu’elle a voulu être « la plus honnête possible ». D’après elle,  « les chanteurs ne trichent pas. Chanter, ce n’est pas simplement aller chercher de l’air et le ressortir en mots et en notes. C’est donner, se livrer, s’exposer ».

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