Le dénouement redouté d’une affaire qui a tenu en haleine les gendarmes durant des mois : le corps de Lina, adolescente de 15 ans qui avait disparu en septembre 2023 en Alsace, a été retrouvé mercredi près de Nevers (Nièvre).
Le corps a été découvert « dans une zone boisée et isolée de la région de Nevers » (Nièvre), à près de 500 kilomètres de Plaine (Bas-Rhin) où l’adolescente a disparu le 23 septembre 2023, a annoncé le procureur de la République de Strasbourg par intérim Alexandre Chevrier dans un communiqué.
Il était « immergé dans un cours d’eau situé en contrebas d’un talus », a précisé le magistrat, ajoutant que les analyses génétiques effectuées en urgence par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) « ont permis de confirmer qu’il s’agit du corps de Lina ».
« Respecter le deuil de la famille »
« La période est très difficile pour la famille, ma cliente est atterrée, je n’ai pas de réaction particulière si ce n’est de vous demander de respecter le deuil de la famille », a réagi auprès de l’AFP Matthieu Airoldi, l’avocat de la maman de Lina.
« La famille ne souhaite pas réagir » après la découverte du corps, a encore précisé dans un communiqué Marylène Correia, avocate du père de Lina. « Leur douleur est immense ».
« Avant de faire place au recueillement, ils restent dans l’attente des rapports des experts dépêchés sur le lieu de la découverte », a-t-elle poursuivi.
Rappel des faits
Le téléphone portable de l’adolescente avait cessé de borner très exactement à 11h22 le 23 septembre 2023, alors qu’elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin) le long d’une route départementale, pour aller prendre un train et rejoindre son petit-ami à Strasbourg.
Le 1er octobre 2023, une information judiciaire avait été ouverte des chefs d’enlèvement et de séquestration criminelle.
Mais il est apparu dans l’enquête qu’un véhicule, une Ford Puma, « se trouvait précisément sur le lieu exact de la disparition de Lina et qu’il se trouvait dans la période de temps où elle a disparu », avait déclaré M. Chevrier lors d’une conférence de presse le mois dernier.
Des « recherches actives » ont été menées depuis l’été sur les traces de cette Ford Puma, dont la géolocalisation a été épluchée par les enquêteurs. Des fouilles ont ainsi été diligentées en Alsace, dans les Vosges, en Haute-Saône et dans le Morvan durant l’été.
Le véhicule, qui était conduit par le principal suspect dans l’enquête, Samuel Gonin, avait été géolocalisé à l’endroit où a été découvert mercredi le corps de l’adolescente, le 24 septembre 2023 au lendemain de sa disparition, a indiqué M. Chevrier.
Samuel Gonin s’est suicidé le 10 juillet à l’âge de 43 ans à son domicile de Besançon et n’a jamais été entendu par les enquêteurs dans ce dossier.
« J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite », avait laissé dans de derniers écrits cet homme en rupture de ban, qui avait sombré dans la toxicomanie. Il aurait par ailleurs dû comparaître quelques jours après son suicide pour deux vols avec violence commis le 25 août 2023 à Besançon.
L’ADN du suspect et celui de l’adolescente avaient été retrouvés sur des cordes dans le coffre de la voiture « ce qui tend à démontrer qu’à un moment ou à un autre, Lina a été ligotée », avait encore indiqué en septembre M. Chevrier.
Des expertises médico-légales « vont être ordonnées par les magistrats instructeurs aux fins de rechercher la cause de la mort » de Lina après la découverte de son corps, a-t-il précisé mercredi.
Dans la boîte à gants du véhicule, les enquêteurs avaient aussi retrouvé le sac à main de la jeune fille.
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