La WTA, qui régit le tennis féminin mondial, se montre prête à s’engager dans un bras de fer avec la Chine, au risque de ses intérêts financiers, en menaçant de se retirer du pays après la disparition de la championne Peng Shuai.
L’organisation s’est fait entendre après la disparition de Peng Shuai, ex-N.1 mondiale en double, qui a accusé début novembre un ancien haut responsable du Parti communiste chinois, Zhang Gaoli, de l’avoir notamment contrainte à un rapport sexuel.
La WTA a demandé une enquête « transparente et juste » sur ces accusations. Son PDG, Steve Simon, a également menacé jeudi, sur CNN, de retirer ses compétitions du pays.
« Nous sommes tout à fait prêts à retirer (de Chine) nos activités et à faire face à toutes les complications qui en découlent », a affirmé le patron du tennis féminin. « Parce que c’est (ces accusations) plus important que les affaires », a déclaré M. Simon à la chaîne de télévision américaine.
Toujours sans «vraies» nouvelles de Peng Shuai, Steve Simon a menacé de retirer de Chine tous les tournois de la WTA si les instances dirigeantes du pays ne se conforment pas à la loi!
Il commence à me plaire ce gars là ?✊?#WhereIsPengShuai pic.twitter.com/GKBvV8rj9T— Benoit Maylin (@BenoitMaylin) November 18, 2021
Inquiétudes
Le patron de la WTA, qui gère le circuit professionnel féminin de tennis, a dit douter des informations officielles provenant de Chine sur la championne. « Le communiqué publié aujourd’hui par les médias officiels chinois concernant Peng Shuai ne fait qu’augmenter mon inquiétude quant à sa sécurité et sa localisation », écrit Steve Simon dans un communiqué publié mercredi soir.
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La chaîne chinoise CGTN, destinée au public international, a dévoilé le 17 novembre sur Twitter la capture d’écran d’un courriel attribué à Peng Shuai, que la joueuse chinoise aurait envoyé à la WTA, sans que l’authenticité du message puisse être confirmée.
« Les informations, notamment concernant l’accusation d’agression sexuelle, sont fausses », affirmerait la joueuse dans ce message. « Je ne suis ni disparue ni en danger. J’étais juste au repos chez moi, tout va bien. Merci encore d’avoir pris de mes nouvelles ».
« J’ai beaucoup de mal à croire que Peng Shuai a écrit ce mail. La WTA et le reste du monde ont besoin d’une preuve indépendante et vérifiable qu’elle est en sécurité », indique Steve Simon sur Twitter. « Je ne crois pas du tout que ce soit la vérité », ajoute le patron de WTA.
Le soi-disant communiqué de Peng Shuai ne fait que « renforcer l’inquiétude » du président de la WTA Steve Simon : « J’ai beaucoup de mal à croire que Peng Shuai a écrit ce mail. La WTA et le reste du monde ont besoin d’une preuve indépendante et vérifiable qu’elle est en sécurité. » pic.twitter.com/rFYaKtzNeZ
— Quentin Moynet (@QuentinMoynet) November 17, 2021
Les accusations de la joueuse sur les réseaux sociaux envolées
La position de la WTA s’est retrouvée renforcée par l’ONU, qui a demandé vendredi des preuves que Peng Shuai « allait bien« , ainsi qu’une enquête « en toute transparence sur ses allégations d’agression sexuelle », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Liz Throssell, lors d’un point de presse à Genève.
Depuis quelques jours, des figures du tennis mondial ont exprimé leur inquiétude pour Peng Shuai sur Twitter, sous le hashtag #WhereIsPengShuai (« Où est Peng Shuai ? »).
La censure chinoise a supprimé la moindre trace des accusations de la joueuse sur les réseaux sociaux. La publication originellement postée sur Weibo a été supprimée rapidement.
Depuis, la joueuse n’a pas directement communiqué ou fait d’apparition publique et Zhang Gaoli n’a jamais réagi publiquement aux accusations le visant.
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