Vingt ans après la disparition d’Estelle Mouzin, voici un rappel des grandes dates de l’enquête qui a été close début février en même temps que deux autres « cold cases » concernant le tueur en série Michel Fourniret.
Le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin, 9 ans, disparaît à Guermantes (Seine-et-Marne), en rentrant de l’école. Une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration de mineur de 15 ans » est ouverte à Meaux.
Le portrait d’Estelle est placardé dans toute la France. Le secteur est ratissé. Les quelque 400 foyers du village fouillés. Les habitants interrogés. Certains sont placés en garde à vue puis libérés.
Le 24 juin, le portrait-robot d’un « témoin très important » et des photos d’un véhicule utilitaire blanc sont diffusés à la presse. Une fillette de l’école d’Estelle avait dit avoir été importunée par cet automobiliste trois semaines avant les faits.
En juillet, les enquêteurs de Versailles disent étudier le dossier du pédocriminel Michel Fourniret, qui vient d’être arrêté en Belgique après la tentative d’enlèvement d’une fillette. « Une piste parmi d’autres ».
Le 16 décembre, 75 personnes condamnées en France pour pédophilie, agressions sexuelles ou enlèvement d’enfants sont interpellées, sans résultat. À l’image des multiples autres fausses pistes qui jalonneront l’enquête au fil des années.
Le 20 juin 2006, le parquet de Charleville-Mézières, en charge du dossier Fourniret, transmet des éléments au parquet de Meaux. Le 6 janvier 2007, la police affirme que « rien directement ou indirectement » ne permet de raccrocher Michel Fourniret à l’affaire même si le dossier n’est pas terminé.
Un an après, Michel Fourniret demande dans une lettre au président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims à être entendu sur trois dossiers, dont celui d’Estelle Mouzin, disant devoir « des explications » aux familles. La demande est rejetée par la justice.
Le 7 octobre 2013, l’expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans la voiture de Michel Fourniret ne permet pas de retrouver de trace ADN d’Estelle. L’avocat du tueur en série affirme que son client nie tout lien avec l’affaire.
Le 16 janvier 2018, le père d’Estelle attaque l’État pour « faute lourde », notamment en raison de sa « mauvaise gestion » du dossier et de la piste Fourniret pas « sérieusement explorée ».
Le 21 novembre 2019, l’ex-épouse de Fourniret, Monique Olivier, contredit l’alibi fourni par le tueur en série pour le jour de la disparition d’Estelle. Six jours plus tard, il est mis en examen pour « enlèvement et séquestration suivis de mort ».
Début mars 2020, Michel Fourniret avoue à la juge Sabine Kheris sa responsabilité dans l’affaire. « Je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute », déclare-t-il, estimant « pertinent » que le corps puisse être dans l’une de ses anciennes propriétés des Ardennes. Des fouilles sont menées, sans résultat.
Témoignage de Monique Olivier
Le 21 août, Monique Olivier est mise en examen pour complicité après avoir déclaré à la justice que son ex-mari avait séquestré, violé et tué la petite fille dans la maison de la sœur défunte de Fourniret, à Ville-sur-Lume (Ardennes).
Le même jour, on apprend que l’ADN partiel d’Estelle Mouzin a été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison.
Le 1er avril 2021, Monique Olivier reconnaît pour la première fois un rôle dans la séquestration d’Estelle, précisant avoir accompagné Michel Fourniret au bord du bois d’Issancourt-et-Rumel pour qu’il enfouisse le corps de la fillette.
Depuis juin 2020, dix campagnes de fouilles ont été organisées dans les Ardennes pour tenter, parfois en présence du tueur et/ou de son ex-épouse, de retrouver le corps de la fillette. Toutes sans succès.
Entre-temps, Michel Fourniret est décédé à l’âge de 79 ans, le 10 mai 2021 à Paris.
Début février 2023, la juge d’instruction de Nanterre termine ses investigations.
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