Le temps de la tirelire est-il révolu ?
La joie de recevoir de l’argent pour son anniversaire ou un petit billet pour avoir fait une course, et la satisfaction de le ranger dans une petite boite en métal ou dans une tirelire, tout cela ne serait-il plus qu’un souvenir d’enfance ? Peut-être, si les banques ont leur mot à dire.
Fini le bocal de pourboires, ou l’urne dans laquelle « chacun donne ce qu’il veut »?
Sans parler de la joie de compter l’argent durement gagné à la fin de la journée et savoir qu’il y en a enfin assez pour acheter le jouet ou le vélo tant désiré.
Les efforts pour nous faire passer à une économie sans espèces auront des conséquences sur l’ensemble de la société : le jeune qui veut se faire un peu d’argent, le bienfaiteur qui veut aider anonymement une personne dans le besoin en lui laissant une enveloppe sous le pas de sa porte, etc.
Les transactions sans numéraire imposées par le Covid ont peut-être changé à jamais notre comportement de consommateur, car nous avons de moins en moins d’argent liquide sur nous au quotidien.
Même les collecteurs d’œuvres de bienfaisance sont désormais armés de ce fameux petit « carré » à flasher, espérant éviter l’excuse des moins généreux (« Désolé, je n’ai pas d’argent sur moi »).
Avec la décision progressive d’interdire les chèques, la prochaine étape sera-t-elle de supprimer les transactions en espèces, rendant ainsi toute transaction financière forcément traçable par les autorités ?
Nous sommes nombreux à y voir une intrusion radicale dans nos vies privées et une atteinte à nos liberté individuelle. Et avec elle, le spectre d’un gouvernement à la « big brother » qui surveille nos moindres faits et gestes devient de plus en plus évident.
Le système financier n’a jamais vraiment eu bonne réputation. Cela s’explique peut-être en partie par le fait que nous leur devons toujours de l’argent et qu’ils y appliquent parfois des taux d’intérêt « excessifs » et que, lorsque nous avons un peu d’argent en réserve, les intérêts qui nous sont versés ne sont jamais très gratifiants.
Le système financier cherche peut-être à remédier à sa mauvaise réputation en soutenant toute une série de causes soi-disant « légitimes », mais les clients avertis savent que toutes ces nouvelles mesures sont, in fine, financées par les frais et les intérêts qu’eux-mêmes payent aux banques.
Dans ce scénario, nous avons maintenant un secteur financier qui refuse de plus en plus souvent d’émettre des chèques ou de recevoir des chèques ou veut y appliquer des frais de service exorbitants.
Aujourd’hui, certaines banques dans le monde facturent même des frais pour les dépôts en espèces.
L’avènement des distributeurs automatiques de billets (DAB) était censé rendre les dépôts et retraits d’argent plus simples et plus pratiques, et permettre aux banques de faire des économies sur les salaires.
Mais dans certaines banques il n’a pas fallu attendre longtemps avant qu’elles vous facturent des frais de transaction pour l’utilisation de leur distributeur.
En fin de compte, le consommateur n’a pas réalisé d’économies. Il s’agit juste d’une autre source de revenus pour les banques, en plus de décourager l’utilisation de l’argent liquide.
Les banques ne sont pas entièrement responsables
Ceci dit, nous devrions avoir un peu d’indulgence pour les banques (pas trop, quand même).
Car si elles sont très critiquées lorsqu’elles ferment des agences dans les petites villes, c’est en grande partie à cause de nous, les consommateurs.
À mesure que l’utilisation des paiements électroniques s’est répandue, les petites entreprises ont eu de moins en moins besoin d’effectuer leurs opérations bancaires quotidiennes auprès de leur agence locale.
Le seul bénéfice qu’une entreprise peut tirer d’une agence locale est le dépôt de chèques, ce qui n’est guère une activité lucrative pour les banques.
Dans tout cela, les actionnaires des banques cherchent aussi, non sans raison, à obtenir un retour sur investissement.
Où en sommes-nous ?
L’annonce récente par certaines banques, dans certains pays, de leur intention de ne plus distribuer d’argent liquide au guichet est préoccupante.
Les banques étaient autrefois considérées comme un endroit sûr où l’on pouvait placer son argent et où l’on pouvait le retirer plus ou moins comme on le voulait.
Payer un article en espèces permet de ne pas dépenser plus que ce que l’on a, alors qu’avec une carte, qui offre le « confort indispensable au consommateur » du crédit, la tentation est omniprésente.
Les choses ne changent jamais sans accrocs, et toute une série de facteurs rentrent en compte : la demande et les attentes des consommateurs, les cadres réglementaires des gouvernement (il faut notamment prendre en compte la question du blanchiment d’argent) et la recherche de la part des banques de profits non déraisonnables.
Tout ceci suggère que la protection des grandes banques mériterait d’être assouplie afin de permettre à de petites banques de jouer un rôle plus important dans le secteur financier.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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