Peu de Romains, dans les dernières décennies de leur empire du Ve siècle apr. J.-C., ont accueilli à bras ouverts leur nouvelle « diversité » de Goths, Ostrogoths, Wisigoths, Huns et Vandales qui se livraient à la maraude.
Ces tribus avaient franchi en masse les frontières non sécurisées du Rhin et du Danube pour récolter les richesses romaines sans se soucier de ce qui les avait créées.
Leur objectif était de détruire la civilisation qu’ils avaient envahie plutôt que de s’intégrer pacifiquement à l’Empire romain et de le perpétuer.
Ironiquement, la grandeur antérieure de Rome provenait de l’extension de la citoyenneté romaine à des peuples divers de l’Europe, de l’Afrique du Nord et de l’Asie.
Des millions de personnes ont été assimilées, intégrées et se sont mariées entre elles, remplaçant souvent les Italiens du début de la République romaine. Une telle diversité a conduit à l’unité autour de l’idée de Rome.
Les nouveaux citoyens apprenaient à profiter des avantages de la liberté fondamentale, des routes, des aqueducs et de l’architecture publique sophistiqués, ainsi que de la sécurité offerte par les légions romaines.
L’unité de ces divers peuples s’est fondue en une culture unique qui a donné du pouvoir à Rome. En revanche, la désunion ultérieure de milliers de tribus qui ont déferlé sur Rome, l’ont divisée et l’ont condamnée.
Pour relever le défi d’une société multiraciale, la seule voie viable vers une civilisation stable qui se compose de gens racialement et ethniquement différents est d’avoir une culture unique et partagée.
Certains pays, comme le Japon ou la Suisse, peuvent servir d’exemples du succès collectif dans la formation d’un peuple homogène.
De même, mais avec plus de difficultés, des pays peuvent également prospérer avec des peuples hétérodoxes – et ce, seulement si elles sont unies par une culture unique et inclusive, comme l’a prouvé autrefois le « melting-pot » (creuset) américain.
Toutefois, il y a aussi une troisième option qui est néfaste : une société multiculturelle composée de différentes « tribus » ethniques, culturelles, politiques et autres – des tribus qui ne sont pas assimilées et sont souvent rivales. Historiquement, une telle option équivaut à une prescription de suicide collectif.
C’est ce que nous commençons à observer aux États-Unis, par exemple, qui abandonnent le melting-pot pour adopter un saladier rempli de tribus non assimilées et en lutte entre elles.
L’Amérique voit aujourd’hui une augmentation de crimes violents motivés par la haine raciale et religieuse.
Ses frontières sont inexistantes.
Des millions d’immigrants se moquent de leurs hôtes en entrant dans le pays de manière illégale et effrontée.
Ils ne recevront que peu d’éducation civique pour devenir des Américains. Mais ils apprendront que le tribalisme non assimilé leur permet d’exercer une influence et d’obtenir des avantages.
En revanche, l’Amérique était autrefois un rare exemple historique de démocratie multiraciale et, en même temps, monoculturelle – un modèle qui fonctionnait réellement.
Les Américains de plusieurs générations étaient souvent stimulés par la présence et la concurrence de nouveaux immigrants travailleurs et déterminés à avoir une chance de réussir dans une société libre qu’ils ne trouvaient pas dans leur pays d’origine.
D’autres grands pays ont aussi tenté une telle expérience démocratique multiraciale, notamment le Brésil et l’Inde. Mais ces deux pays sont toujours en proie à la rivalité tribale et à des violences en série.
Ce qui a fonctionné autrefois pour l’Amérique, mais qui est aujourd’hui oublié, ce sont quelques préceptes essentiels pour l’existence d’un État constitutionnel multiracial qui expérience une forte immigration.
Premièrement, l’Amérique a été culturellement enrichie par les migrants dans les domaines de l’alimentation, de la mode, de l’art, de la musique et de la littérature.
Mais elle serait détruite si cette diversité s’étendait à ses valeurs de base. Les Américains ou autres Occidentaux ne voudraient pas avoir des normes du Moyen-Orient dans le domaine de l’émancipation des femmes, ni voir la jurisprudence mexicaine à la place de leur système juridique, ni la dictature du Venezuela, ni le régime totalitaire de la Chine communiste.
Deuxièmement, en signe de désacord, les gens partent pour émigrer en Amérique ou en Europe. Ils fuient leur culture et leur gouvernement d’origine pour profiter de leurs antithèses qu’ils espèrent trouver.
Mais n’oublions pas qu’aucun immigrant sain d’esprit qui fuirait pour cette raison le Venezuela, l’Afghanistan, Gaza ou le Zimbabwe n’aurait pour but d’implanter dans son nouveau foyer la culture et les normes qui l’ont chassé de son ancien pays.
S’il faisait cela dans son nouveau foyer, celui-ci deviendrait alors pour lui aussi peu attrayant que ce qu’il a fui.
Troisièmement, le tribalisme détruit les nations.
Il suffit de se rappeler ce qui s’est passé au Rwanda ou en ex-Yougoslavie.
Si un groupe ethnique, racial ou religieux refuse de renoncer à son identité d’origine en échange d’un sentiment d’appartenance à une communauté, d’autres « tribus » feront de même pour assurer leur propre survie.
À l’instar de la prolifération nucléaire qui voit d’autres nations devenir nucléaires dès qu’une puissance voisine obtient la bombe, le tribalisme d’un groupe conduit inévitablement à plus de tribalisme de la part des autres. Le résultat est un conflit et un combat sans fin.
Quatrièmement, l’immigration doit être mesurée, de sorte que les nouveaux arrivants puissent être assimilés et intégrés de manière gérable plutôt que d’être laissés à eux-mêmes pour former des cliques tribales rivales.
Cinquièmement, elle doit être légale. Sinon, l’idée de citoyenneté est réduite à une simple résidence, tandis que le demandeur de citoyenneté par voie légale est ridiculisé pour le simple fait d’avoir suivi les normes de la loi.
Sixièmement, elle doit être fondée sur les mérites individuels, de sorte que les immigrants maîtrisent la langue du pays d’accueil et aient des compétences, afin de ne pas devenir un fardeau pour leurs hôtes.
Enfin, l’immigration doit être diversifiée. Ce n’est qu’ainsi que tous les groupes d’étrangers pourront avoir des chances égales à la réussite dans leur pays d’accueil.
La diversité des immigrants garantit également qu’aucune tribu ethnique ou politique particulière ne cherche à utiliser l’immigration pour diviser davantage la nation d’accueil.
En résumé, en prenant de nouveau l’Amérique comme exemple, on pourrait dire que si l’ancienne immigration a enrichi ce pays, sa nouvelle version est en train de le détruire.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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