Alors qu’une dizaine de djihadistes français viennent d’être condamnés à mort par le tribunal antiterroriste de Bagdad, le général Bertrand Soubelet considère qu’« il n’y a pas de commentaires ni d’appréciation à faire sur les verdicts » rendus par la justice d’un « État souverain » à propos de crimes de guerre.
Ancien numéro trois de la gendarmerie nationale, le général Bertrand Soubelet s’exprime régulièrement dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce mardi, il est revenu sur la condamnation à mort en Irak de plusieurs djihadistes français reconnus coupables d’avoir appartenu à l’État islamique (EI).
« Depuis quelques jours les commentaires sur la condamnation à mort en Irak des djihadistes détenteurs de la nationalité française fleurissent sur les médias. Un collectif d’avocats se mobilise également pour tenter d’infléchir le verdict de la justice irakienne. La presse fait état d’un embarras supposé de l’État français au regard de cette décision de justice. Je crois qu’en réalité cette agitation relève d’une véritable incompréhension sur le sens profond de cet épisode », écrit le haut gradé sur sa page Facebook.
« Ces jeunes ont fait un choix. Ils ont délibérément choisi de renoncer à la France en enfreignant la loi pour rejoindre les zones de combats. Ils l’ont décidé de leur plein gré en faisant allégeance à une organisation terroriste qui a déclaré la guerre à la démocratie, aux principes qui fondent notre civilisation et commis des attentats qui ont couté la vie à près de 250 de nos compatriotes », poursuit le général Soubelet.
« Faits prisonniers par un État souverain »
Âgés de 28 à 41 ans, les onze djihadistes français condamnés à mort depuis la fin du mois de mai ont été arrêtés en Syrie par les forces arabo-kurdes avant d’être remis à l’Irak. Déjà connus des services antiterroristes hexagonaux, la plupart des djihadistes condamnés à mort à Bagdad évoluaient depuis plusieurs années au sein des réseaux islamistes français et européens.
« En participant activement aux opérations de guerre et aux massacres ordonnés par DAECH ils ont tué des soldats et assassiné des civils, femmes et enfants sans discrimination. Ils ont été faits prisonniers par un État souverain, l’Irak, sur le territoire duquel se sont déroulées un bonne partie de ces exactions. Ils ont été jugés pour crimes de guerre selon la loi nationale dans un contexte post-guerre », explique Bertrand Soubelet.
« Ils ont de facto choisi leur tribunal »
Si 45 avocats ont publié une tribune sur franceinfo le 3 juin pour fustiger le « cynisme » du gouvernement français et « le caractère inéquitable des procédures » dont les djihadistes condamnés à mort en Irak auraient selon eux fait l’objet durant leur procès, l’ancien élève de Saint-Cyr estime pour sa part que les ressortissants français choisirent leur propre sort lorsqu’ils décidèrent de rejoindre les terroristes de l’EI.
« Il n’y a pas de commentaires ni d’appréciation à faire sur les verdicts. Il s’agit de crimes de guerre commis en temps de guerre par des combattants volontaires. Les raisonnements de temps de paix et de justice ‘ordinaire’ ne s’appliquent pas ici. Ils sont totalement inadaptés et décalés. Et les théories des cercles intellectuels qui ont fait de nous un peuple faible qui excuse et accepte tout depuis 50 ans sont anachroniques », affirme Bertrand Soubelet.
« La guerre produit la mort. Cela n’est pas une idée, c’est une réalité que certains ne veulent pas affronter. Nos modes de pensée nous conduisent à ne pas provoquer la mort ni à la donner de manière légale, mais d’autres États, en certaines circonstances, appliquent des règles différentes. Quelles que soient nos opinions, nous devons respecter ceux qui agissent différemment. »
« Ces jeunes gens sont allés donner et chercher la mort en terre de djihad. Ils ont de facto choisi leur tribunal », conclut le général.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.