Djokovic s’entraîne à l’Open d’Australie, sa participation toujours en suspens

Par Epoch Times avec AFP
11 janvier 2022 14:16 Mis à jour: 11 janvier 2022 14:25

Novak Djokovic s’est entraîné mardi sur le site de l’Open d’Australie, au lendemain de sa victoire judiciaire contre le gouvernement australien et de sa libération, alors que sa participation est toujours en suspens, son visa pouvant encore une fois être annulé.

Le N.1 mondial du tennis, qui rêve de remporter à Melbourne son 21e titre en Grand Chelem, synonyme de record, a été vu s’échauffant dans une salle de gym avant d’entrer dans la zone réservée aux joueurs et de se diriger vers le court central, six jours avant le début de la compétition dont il est tête de série N.1.

« Je suis venu ici pour disputer l’un des tournois les plus importants devant des spectateurs incroyables », avait déclaré l’as serbe de 34 ans, non vacciné contre le Covid-19, sur Instagram lundi en fin de journée, sous une photo de lui et de son équipe debout sur ce même court central.

Canberra pouvait encore décider d’expulser le joueur

Mais, à une semaine du début de l’épreuve (17-30 janvier), Christopher Tran, un avocat du gouvernement, a prévenu que Canberra pouvait encore décider d’expulser le joueur, ce qui aurait pour conséquence de lui interdire toute entrée sur le territoire pendant trois ans.

Un porte-parole du ministre de l’Immigration, Alex Hawke, a déclaré qu’il « envisageait d’annuler le visa de M. Djokovic » en utilisant ses pouvoirs ministériels, mais a refusé d’en dire davantage pour des raisons juridiques.

La décision de libérer le Serbe constitue toutefois un revers pour l’Australie, qui a imposé de strictes restrictions aux frontières pour lutter contre la pandémie depuis deux ans.

Le 5 janvier, muni d’une exemption médicale de vaccination

Djokovic, neuf fois champion de l’Open d’Australie, a atterri dans le pays le 5 janvier, muni d’une exemption médicale de vaccination justifiée par un test positif au Covid-19 le 16 décembre 2021.

« Je ne suis pas vacciné », avait déclaré le joueur au fonctionnaire des frontières, selon une transcription publiée par le tribunal. Il s’était dit déconcerté par le fait que son exemption médicale, approuvée par deux comités médicaux en Australie, n’était pas acceptée.

Après un interrogatoire de nuit à l’aéroport de Melbourne, les agents du contrôle aux frontières ont décidé que l’exemption n’était pas valable, ont annulé son visa et l’ont transféré dans un centre de rétention en attendant son expulsion.

Le Serbe Novak Djokovic regarde des hélicoptères d’actualité volant alors qu’ils participent à une séance d’entraînement à Melbourne avant le tournoi de tennis de l’Open d’Australie le 11 janvier 2022. Photo KELLY DEFINA/POOL/AFP via Getty Images.

Le gouvernement australien a fait valoir le fait qu’une récente infection ne compte comme une exemption que pour les résidents, et non pour les ressortissants étrangers qui tentent d’entrer dans le pays.

Selon les conclusions du tribunal, le joueur n’a pas eu la possibilité d’opposer ses arguments avant que son visa ne soit invalidé par les autorités.

Pour le juge, si elles lui avaient laissé le temps, Djokovic « aurait pu consulter d’autres personnes et présenter des arguments pour expliquer pourquoi son visa ne devrait pas être annulé ».

Le jugement prévoit en outre que les frais de justice engagés par le joueur devront lui être remboursés et seront assumés par le contribuable australien.

Les fans s’impatientaient, eux, de le voir jouer

Mardi, la presse serbe continuait d’afficher son soutien au sportif, à l’instar du quotidien indépendant DANAS pour qui « le drame australien ne fera que (le) renforcer ». « Ils ont tenté par tous les moyens de déstabiliser Novak, estimait dans ses colonnes son ancien entraîneur Nikola Pilic. Ils ont oublié ou ne savaient pas qu’il est sous pression depuis 15 ans (et) qu’il gère avec succès. »

Alors que Djokovic s’entraînait à Melbourne Park, des fans s’impatientaient, eux, de le voir jouer. « Je pense qu’il va recevoir pas mal d’insultes de la part des supporters en général, mais j’espère que quelques personnes le soutiendront », disait Ofek Dvir Ovadia, 22 ans.

Le Serbe Novak Djokovic participe à une séance d’entraînement à Melbourne avant le tournoi de tennis de l’Open d’Australie le 11 janvier 2022. Photo KELLY DEFINA/POOL/AFP via Getty Images.

Lundi, sa famille s’est félicitée de la décision de le libérer, estimant que justice avait été rendue. « Pour moi, c’est la plus grande victoire de sa carrière », commentait sa mère Dijana.

L’ATP, qui gère le circuit de tennis masculin, a estimé que l’affaire avait été « préjudiciable sur tous les fronts, y compris pour le bien-être de Novak et sa préparation à l’Open d’Australie ». 

L’instance dirigeante du tennis a ajouté qu’elle respectait les « sacrifices » des Australiens, qui ont enduré des restrictions de voyage et des blocages pendant deux ans », mais a ajouté qu’il était clair qu’en se rendant à Melbourne, le joueur « pensait avoir obtenu une exemption médicale nécessaire ».


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