Le Parti communiste chinois (PCC) a intensifié ses efforts de lavage de cerveau à l’échelle nationale en utilisant une application mobile pour amener les citoyens à accepter l’idéologie du PCC et à suivre le discours du Parti, selon des documents gouvernementaux divulgués obtenus par Epoch Times.
Les documents, émis par le département de la propagande du PCC de la région du Guangxi en janvier 2019, exposent les directives et les plans de mise en œuvre sur la façon dont le PCC a pleinement mobilisé tous les niveaux de ses départements de propagande et toutes les ressources nécessaires lorsqu’il a déployé l’application de propagande à travers la Chine.
L’appli Xuexi Qiangguo, qui se traduit littéralement par « Étudier pour rendre la Chine forte », est rapidement devenue l’appli la plus téléchargée du pays après son lancement par le Département central de la propagande (DCP) en janvier 2019.
La plateforme d’applications présente ce qui est officiellement appelé « Pensée de Xi Jinping pour le socialisme aux caractéristiques chinoises dans une nouvelle ère », une idéologie communiste extraite d’une collection d’écrits et de « discours importants » de Xi et inscrite dans les constitutions de l’État et du Parti, qui appelle à un progrès significatif de la puissance économique, technologique et militaire du pays d’ici 2035. Avec un logo indiquant « étudier » en chinois, ou « étudier Xi » en guise de jeu de mots, Xuexi Qiangguo laisse entendre que c’est l’étude des paroles du chef du Parti qui rend le pays fort.
Selon les documents, le Département central de la propagande « a construit l’application depuis novembre 2017 afin que tous les membres du Parti, les cadres et les masses à l’échelle nationale puissent étudier en profondeur, faire de la propagande et se conformer à l’idéologie politique de Xi ».
Lavage de cerveau et contrôle du peuple chinois
À la suite des directives du Département central de la propagande et du Comité du Parti de la région du Guangxi, une équipe de travail de direction régionale, dirigée par le chef du département régional de la propagande, a été mise en place pour superviser toutes les équipes de travail des niveaux inférieurs qui s’efforcent de promouvoir l’appli « dans tous les domaines, sur tous les fronts, dans toutes les couches de la société […] pour s’assurer que la pensée de Xi Jinping et l’esprit du 19e Congrès national du Parti s’enracinent profondément dans le cœur des gens partout dans la région », indique le document ayant fait l’objet d’une fuite.
Pour atteindre efficacement cet objectif, « trois groupes de travail » devaient être mis en place par le département de la propagande de la région du Guangxi, indiquent les documents.
La première est une équipe de surveillance, composée d’administrateurs nommés par les comités du Parti à tous les niveaux de la région, chaque membre étant chargé d’organiser, de superviser, d’inspecter et de rendre compte de la participation quotidienne à l’étude sur la plateforme d’application sur son lieu de travail.
La deuxième est une équipe de propagande composée de correspondants nommés par le Parti et issus des principaux médias du PCC. Elle est chargée de censurer et d’alimenter le contenu de l’application afin de couvrir intégralement et rapidement chaque comté, ville et district de la région.
La troisième est une équipe de trolls Internet du régime chinois, connus sous le nom de wumao dang en chinois, ou « armée des 50 cents ». Les grands médias, les universités et les instituts de recherche sont tenus de recruter un groupe de commentateurs en ligne, de travailler exclusivement pour la plateforme d’application et de se faire enregistrer et superviser par les administrateurs du cyberespace à tous les niveaux. Les commentateurs doivent « rédiger activement des commentaires, répondre aux commentaires et promouvoir les articles clés ».
En outre, un mécanisme d’application a été mis en place pour s’assurer que tous les membres des équipes sont évalués et tenus responsables de la façon dont chacun s’acquitte de ses fonctions.
Parallèlement, un autre mécanisme d’évaluation et d’incitation a été mis en place pour stimuler l’engagement des individus envers l’application dans tous les départements et unités de la région. Les récompenses sont attribuées en fonction des points obtenus grâce au temps passé à étudier le contenu de l’application.
Les documents internes révèlent que la plateforme a été utilisée non seulement pour imposer l’idéologie du PCC aux citoyens chinois, mais aussi pour faire la propagande de ce que le régime appelle des « réalisations » dans des domaines tels que la prévention des épidémies et l’éradication de la pauvreté.
Bien entendu, personne n’a jamais voulu faire état ni même mentionner la véritable situation de la pandémie en Chine, comme l’origine du virus du PCC à Wuhan, qui a créé une pandémie qui fait des ravages dans le monde entier.
Découverte d’une porte dérobée de surveillance numérique
Xuexi Qiangguo a été développée par le géant chinois de la technologie Alibaba, ce qui constitue un autre exemple de collaboration d’une entreprise technologique chinoise avec le régime chinois, puisque le fondateur d’Alibaba, Jack Ma, est membre du PCC. Selon un rapport de la société allemande de cybersécurité Cure53, l’application comporte une porte dérobée potentielle qui permet au PCC d’enregistrer les emplacements, les appels et les listes de contacts de ses très nombreux utilisateurs.
Le rapport soulève des préoccupations en matière de sécurité, car le PCC renforce la surveillance numérique de ses citoyens tout en leur faisant subir un lavage de cerveau. Il révèle également les relations étroites entre le Parti et les entreprises technologiques chinoises, qui sont tenues de collaborer avec Pékin pour promouvoir les objectifs du régime.
Une autre façon de laver le cerveau de la nation
L’application Xuexi Qiangguo a été présentée comme l’application chinoise la plus populaire, dépassant les gros bonnets comme WeChat et TikTok sur le continent après son lancement en janvier 2019. Sa popularité fulgurante peut être attribuée aux directives émises par les autorités étatiques et locales du régime à tous les niveaux, qui exigent que non seulement ses plus de 90 millions de membres du PCC, mais aussi de nombreux citoyens chinois non membres, téléchargent l’application, car elle vise à laver le cerveau de la nation, en particulier des jeunes.
L’application a été comparée à une version numérique du Petit livre rouge, autrefois omniprésent, qui contenait des citations de Mao Zedong, ancien dirigeant du PCC, et qu’il était obligatoire de posséder et de porter sur soi pendant la Révolution culturelle (1966-1976).
Comme le montrent les documents ayant fait l’objet d’une fuite, le PCC exige de tous les départements de propagande, à tous les niveaux, qu’ils mobilisent activement tous les départements et toutes les unités de la Chine pour qu’ils utilisent l’application, y compris les entreprises d’État, les institutions publiques, les sociétés privées et les écoles.
Par exemple, dans le Guanxi, le département régional de la propagande a travaillé avec le ministère de l’Éducation pour exiger que tous les élèves du primaire et du secondaire ainsi que les collégiens de la région téléchargent l’appli et leur inculquent ainsi l’idéologie du PCC, selon un document interne publié par le Département central de la propagande le 18 mars 2020.
À partir du semestre d’automne 2020, 37 collèges et universités clés du pays ont ajouté un nouveau cours à leur programme intitulé « La pensée de Xi Jinping », selon le journal théorique du PCC, Chercher la vérité.
Selon Li Linyi, commentateur de la Chine et des affaires internationales, le lavage de cerveau et le contrôle de la pensée du PCC visent l’ensemble de la société. Par exemple, le PCC oblige les Chinois de tous âges et de tous horizons à télécharger et à utiliser le Xuexi Qiangguo. Cela se fait par divers moyens, tels que des ordres administratifs ou des exigences imposées dans le cadre d’évaluations de performances.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.