Le président Donald Trump a déclaré le 3 avril qu’il pourrait envisager un accord selon lequel la Chine accepterait d’approuver la vente de la plateforme de médias sociaux TikTok par sa société mère ByteDance en échange d’un allègement des droits de douane qu’il a récemment imposés sur les importations en provenance de ce pays.
Le président américain a fait ces commentaires alors qu’il s’entretenait avec des journalistes devant Air Force One, déclarant que la vente de TikTok était un exemple illustrant comment il pourrait utiliser les droits de douane comme tactique de négociation avec les autres nations.
« Avec TikTok, la Chine dira probablement : ‘Nous approuverons un accord, mais ferez-vous quelque chose pour les droits de douane ?' », a déclaré M. Trump. « Nous pourrions utiliser les droits de douane pour obtenir quelque chose en retour. »
TikTok doit parvenir à un accord avec un acheteur non chinois avant le 5 avril, faute de quoi l’application pourrait être interdite aux États-Unis. L’année dernière, le Congrès des États-Unis a adopté une loi imposant la cession des activités américaines de l’application par la société ByteDance, basée à Pékin.
Plusieurs investisseurs sont impliqués dans la vente de l’application de vidéos courtes, a fait savoir M. Trump, et son administration est « très proche » de finaliser l’accord.
Ces commentaires interviennent un jour après que M. Trump a annoncé des droits de douane de base de 10 % sur tous les partenaires commerciaux des États-Unis, ainsi que des droits de douane réciproques allant jusqu’à 50 % pour plusieurs pays.
La Chine devra désormais s’acquitter d’un droit de douane total de 54 % sur tous ses produits importés aux États-Unis, après que M. Trump a ajouté un droit de douane réciproque de 34 % au droit de douane existant de 20 % prélevé sur la Chine au début de l’année.
Dans une interview accordée à Fox News le 3 avril, le vice-président JD Vance a déclaré que la décision de l’administration concernant un acheteur américain pour TikTok interviendrait avant la date limite du 5 avril.
« La décision sera prise avant la date limite », a affirmé M. Vance. « Je pense que nous sommes en bonne position. Nous allons continuer à travailler dessus. »
« Nous avons quelques jours pour continuer à travailler, pour finaliser certaines choses et, bien sûr, nous laisserons le président annoncer ce que nous déciderons finalement. »
Plusieurs enchérisseurs ont manifesté leur intérêt pour l’achat de l’application à l’approche de la date limite. Il s’agit notamment d’Amazon et d’un consortium dirigé par Tim Stokely, fondateur d’OnlyFans. Blackstone, une société de capital-investissement, envisage également de se joindre aux actionnaires non chinois de ByteDance pour apporter de nouveaux capitaux afin de racheter les activités américaines de TikTok.
La Maison-Blanche n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire sur les acheteurs potentiels de l’application vidéo.
Les autorités américaines ont fait état de préoccupations relatives à la sécurité nationale concernant les liens de TikTok avec le régime communiste chinois, ce que l’application et sa société mère ont nié. M. Vance a réitéré ces inquiétudes à Fox News le 3 avril.
« Tout d’abord, il faut s’assurer que l’application TikTok aux États-Unis n’espionne pas les gens. C’est bon pour la sécurité nationale », a-t-il ajouté.
« Vous voulez également donner accès aux gens à cette incroyable plateforme, qui, comme nous le savons, est l’endroit où beaucoup de jeunes obtiennent leurs news […]. Et nous devons accomplir ces deux choses. »
Lors d’un entretien avec des journalistes le 3 avril, le sénateur républicain du Missouri, Josh Hawley, s’est vu demander s’il pensait que M. Trump devrait prolonger la pause sur l’interdiction de TikTok aux États-Unis au cas où l’administration ne parvenait pas à trouver un acquéreur avant la date butoir.
« Je pense qu’il faut soit établir un pare-feu avec Pékin, soit fermer TikTok tout de suite », a-t-il répondu. « C’est juste une application d’espionnage pour le Parti communiste chinois. Espérons qu’ils trouveront un acheteur. »
Nathan Worcester et Emel Akan ont contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters
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