L’ancien président et candidat républicain à la présidence américaine Donald Trump a déclaré qu’il « n’aurait pas » à recourir à la force militaire contre un blocus chinois de Taïwan parce que le dirigeant communiste chinois Xi Jinping le respecte et qu’il « sait qu[‘il est] fou ».
Le 17 octobre, Trump a expliqué à la rédaction du Wall Street Journal qu’il augmenterait de 150 à 200 % les droits de douane sur les produits fabriqués en Chine pour dissuader Xi Jinping d’assiéger Taïwan.
Un blocus visant à couper les routes commerciales de l’île démocratique, dans le but de provoquer l’épuisement des ressources naturelles et la panique parmi les Taïwanais, est une tactique que le Parti communiste chinois (PCC) pourrait déployer pour tenter de forcer Taïwan à se soumettre à sa gouvernance.
Les enquêtes menées par le Chicago Council on Global Affairs montrent que les paroles de Trump concernant le non-recours à la force militaire correspondent à l’opinion de la plupart des Américains qui préfèrent également le maintien du statu quo de Taïwan et sont favorables à son inclusion dans les organisations internationales.
L’actuel président Joe Biden a déclaré à plusieurs reprises que les États-Unis défendraient Taïwan si Pékin tentait d’annexer l’île par la force. Toutefois, ses représentants sont revenus chaque fois sur ces déclarations, affirmant que la politique américaine est délibérément vague sur ce point.
En septembre 2022, l’actuelle vice-présidente et candidate républicaine à la présidence Kamala Harris a annoncé que les États-Unis « continueraient à s’opposer à tout changement unilatéral du statu quo » et « continueraient à soutenir l’autodéfense de Taïwan, conformément à [leur] politique de longue date. »
Donald Trump s’est exprimé sur cette question alors que les tensions entre les deux rives du détroit de Taïwan ne cessent de croître.
La République populaire de Chine (RPC – nom officiel de la Chine communiste) et la République de Chine (RC – nom officiel de Taïwan) ont célébré leurs fêtes nationales respectives le 1er et le 10 octobre. Le 5 octobre, quelques jours avant la fête nationale de Taïwan, le président taïwanais Lai Ching-te a déclaré que la RPC venait de célébrer son 75e anniversaire, tandis que la RC approchait ses 113 ans.
« En termes d’âge, il est absolument impossible que la RPC soit la ‘mère patrie’ du peuple de la RC », a précisé M. Lai. « Au contraire, la RC pourrait être la « mère patrie » des Chinois âgés de plus de 75 ans et habitant en Chine continentale. »
Après que M. Lai a réaffirmé la souveraineté de Taïwan le 10 octobre, Pékin a réagi en lançant quatre jours plus tard des exercices miliaires à grande échelle intitulés « Joint Sword 2024-B » (Épées tranchantes unies 2024-B). Par rapport aux exercices « Joint Sword 2024-A » du 23 mai, menés en réponse à l’investiture de M. Lai, les exercices du 14 octobre prévoyaient pour la première fois le « blocus des ports et des zones clés ».
Pékin a décrit les exercices « 2024-B » comme une « punition résolue » pour les « fausses idées sur l’indépendance de Taïwan » de Lai Ching-te. Lors de ces derniers exercices, le régime chinois a déployé quatre flottes de garde-côtes pour encercler Taïwan et s’est approché plus près de l’île que lors des exercices de mai et août 2022.
Yao Cheng, un ancien lieutenant-colonel de la marine chinoise qui habite aux États-Unis, a souligné que l’État-parti chinois travaillait sur son plan d’urgence pour le blocus de Taïwan depuis la fin des années 1980.
Le 16 octobre, il a indiqué à la chaîne NTD Television, média partenaire d’Epoch Times, que Pékin avait temporairement mis de côté l’option d’un débarquement et d’une invasion de Taïwan pour des raisons de coût. Le blocage de Taïwan est apparu comme l’option la plus réalisable, a-t-il ajouté.
Dans un rapport publié en août, le groupe de réflexion Center for Strategic and International Studies (CSIS), a présenté plusieurs scénarios de blocus de Taïwan impliquant diverses combinaisons de mesures de blocage économique, de cyberattaques et de bombardements militaires.
L’exercice « Joint Sword 2024-B » a duré 13 heures et n’a donné lieu à aucun tir de munitions. Selon Yao Cheng, il s’agissait d’une répétition visant à déplacer rapidement l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et la force des missiles de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise vers les points prévus pour effectuer le blocus de Taïwan.
Les 15 et 16 octobre, Xi Jinping s’est rendu dans la province du Fujian, la région côtière de la Chine qui fait face à Taïwan. Aucun rapport public n’a fait état de sa visite à la marine du Commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise basée dans cette province.
Le 17 octobre, Xi Jinping a visité une brigade de la Force des missiles de l’APL dans la province de l’Anhui et lui a demandé de renforcer la « dissuasion stratégique et la capacité de combat » de la Chine.
Le mois dernier, le régime chinois a procédé au tir d’essai d’un missile balistique intercontinental dans le Pacifique – et ce, pour la première fois en 44 ans.
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