Les promesses de dons de moelle osseuse ont bondi l’an dernier en France mais on reste encore loin de réaliser assez de greffes par rapport aux besoins, a résumé mercredi l’agence publique en charge du sujet.
L’année 2022 a été marquée par « une vague (et) un élan de solidarité extrêmement massifs », a salué Evelyne Marry, directrice du prélèvement à l’Agence de biomédecine, lors d’une conférence de presse. L’an dernier, près de 40.000 personnes se sont inscrites pour donner de leur moelle osseuse, contre moins de 25.000 en 2021.
Ces greffes sont cruciales pour traiter des maladies très graves comme les leucémies, souvent chez des enfants. Leur niveau reste insuffisant pour répondre aux besoins. L’an dernier, environ 1100 greffes de moelle osseuse ont été réalisées, quand presque 2000 patients ont été placés sur liste d’attente.
Mais l’année a été marquée par un nombre particulièrement élevé de promesses de don, dans un contexte marqué par la mise en avant médiatique d’un enfant qui nécessitait une greffe de moelle osseuse, le petit Joseph. Ce bond des dons devrait donc rester « exceptionnel » pour l’Agence de biomédecine, qui cherche tout de même à maintenir cette dynamique, en particulier auprès des jeunes hommes.
Les jeunes hommes : cible des autorités sanitaires
En effet, les greffes fonctionnent mieux avec des donneurs hommes car ils n’ont pas les anticorps développés par les femmes lors des grossesses qui complexifient la bonne tolérance du greffon.
L’efficacité de la greffe décline aussi avec l’âge, ce qui explique que l’Agence n’accepte plus de promesse de dons au-delà de 35 ans. Cela ne veut pas dire qu’il est impossible, une fois inscrit sur le registre, de donner sa moelle osseuse après cet âge, la limite réelle étant fixée à 60 ans. Mais ce seuil de 35 ans s’explique par les délais souvent élevés entre l’inscription sur les registres et le fait d’être vraiment sollicité pour un don. La durée médiane est de huit ans.
Les autorités sanitaires ciblent donc de manière de plus en plus explicite les jeunes hommes, avec une certaine réussite même s’ils restent minoritaires parmi les promesses de dons. L’an dernier, 39% des inscriptions était le fait d’un homme, contre seulement un quart un an plus tôt.
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