Pascal et Hélène, habitants de La Roque-Gageac (Dordogne), n’ont pas eu droit à une ambulance et ont dû emmener eux-mêmes leur fils blessé aux urgences, ce mercredi 28 juillet. Ils félicitent les soignants pour leur professionnalisme, mais ont été stupéfaits de voir que des enfants patientaient dans la nuit et le froid devant l’hôpital Jean Leclaire de Sarlat-la-Canéda, en attendant d’être pris en charge.
Ils emmènent eux-mêmes leur fils aux urgences faute d’ambulance !
« Bravo au médecin qui seul doit assumer l’hôpital, les urgences et le SMUR ainsi que tout le personnel qui fait ce qu’il peut avec attention, gentillesse et professionnalisme », ont loué sur Facebook Pascal et Hélène, après avoir dû emmener eux-mêmes leur fils aux urgences de Sarlat, ce 28 juillet dernier. L’adolescent s’était blessé sérieusement en faisant du trampoline, lors d’une soirée d’anniversaire à Sarlat, détaille encore la publication Facebook qui a été largement partagée sur le réseau social.
Le garçon avait l’œil en sang et une partie de son visage était gonflé à la suite de cet accident, raconte son père à France Bleu. Sur le coup, ses amis ont immédiatement appelé le 15, mais la personne au bout du fil leur a dit de contacter ses parents afin qu’ils le conduisent directement aux urgences. Hélène a également tenté sa chance mais en vain, elle a eu droit au même discours. « J’étais affolée ! Les secours, quand il y a un accident ils sont censés être là, et là il n’y avait personne », se souvient la maman. Une fois arrivés aux urgences, leur fils a été immédiatement pris en charge pour une triple fracture au visage, indique encore France Bleu.
« Je ne m’attendais pas à voir ça ici, en France »
« Moi, je ne m’attendais pas à voir ça ici, en France. J’invite tout le monde à aller voir de nuit ce qui se passe aux urgences », a indiqué Pascal, stupéfait par la scène lorsqu’il est arrivé devant l’hôpital. « À cause du protocole sanitaire, on ne peut pas entrer à l’intérieur. On a vu des familles avec des petits enfants, à attendre dehors, dans le froid qu’on s’occupe d’eux. Tout le monde se mettait dans les voitures pour faire tourner le chauffage. Il y avait là des enfants envoyés depuis l’hôpital de Belvès, notamment une petite fille avec une entaille à la main, elle a dû attendre deux heures du matin pour être prise en charge », détaille-t-il encore.
France Bleu Périgord a contacté la direction de l’hôpital de Périgueux, car c’est elle qui gère le Centre hospitalier Jean Leclaire de Sarlat. Celle-ci a expliqué que le médecin du Centre médical d’urgence (le 15) est également basé à Périgueux et envoie des ambulances en fonction de la gravité des blessures des victimes. Le couple, qui souhaite tirer au clair le déroulement des faits le jour de l’accident, a d’ailleurs prévu d’envoyer un courrier au Centre médical d’urgence.
La direction de l’hôpital a tenu à souligner que dans la nuit du 28 au 29 juillet dernier, deux médecins étaient présents pour gérer les patients, pointant par-là que le problème ne vient pas d’un manque de soignants mais du fait que la superficie des urgences est insuffisante pour accueillir le public.
Ce mardi 3 août, des manifestations à l’appel des syndicats de la CGT, de Force Ouvrière et de l’UNSA étaient prévues devant l’hôpital de Sarlat pour protester contre le manque de moyens des urgences hospitalières et une pétition circule sur change.org. Le couple aurait souhaité participer à ces rassemblements, mais il a dû emmener son fils à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux pour qu’il y subisse une opération.
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