Farouche opposant au projet de déviation de la route de Beynac, Stéphane Bern a de nouveau critiqué le projet dont les travaux, évalués à 32 millions d’euros, ont commencé cette année.
Né en 1985, le projet de contournement s’inscrit dans le cadre de l’aménagement de la Voie de la Vallée de la Dordogne et du réaménagement progressif de l’axe Bergerac-Souillac via Sarlat, dont il constitue une des priorités.
Il consiste à réaliser une nouvelle liaison routière d’un peu plus de 3 km pour contourner le bourg de Beynac-et-Cazenac : une commune de moins de 1000 habitants située au bord de la Dordogne qui fait partie de l’association Les plus beaux villages de France.
Vieux de 30 ans, le projet de contournement est entré dans une nouvelle phase au premier trimestre 2018, lorsque la préfète du département a signé l’arrêté autorisant le lancement des travaux, et ce, après des années d’enquêtes publiques et de procédures judiciaires.
Réunis autour du collectif Mouvement contre le contournement de Beynac porté par l’Association pour la sauvegarde de la vallée de la Dordogne (ASVD), les opposants à la déviation refusent de baisser les bras malgré le début des travaux.
Ils fustigent « un projet aux proportions énormes qui dévisagerait la vallée et ne tiendrait compte ni de la biosphère, ni de l’aménagement en cours de la route traversant Beynac, ni de l’évolution des flux et des voies de communication [depuis la naissance du projet en 1985, Ndlr]. »
Un projet de contournement porté par le département
Des critiques que Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne depuis 2015, juge injustifiées.
Le député socialiste estime que les travaux d’aménagement de Beynac n’ont pas permis d’agrandir suffisamment la chaussée pour absorber le flux de véhicules qui traversent le bourg chaque jour – soit 6000 engins quotidiens, avec des pics à 12 000 pendant l’été selon l’élu, qui met aussi en avant les risques de chute de pierres auxquels fait face la commune, accrochée au rocher qui surplombe la vallée de la Dordogne.
M. Peiro affirme également que la déviation de la départementale 703 sera peu visible depuis la vallée et qu’elle respecte scrupuleusement les normes environnementales et écologiques définies par la loi.
Mieux vaut un ignare qu’un ami du béton https://t.co/a2q2smZMEM
— Stéphane Bern (@bernstephane) 17 septembre 2018
Restons sereins, les électeurs sauront se souvenir de ces insultes le moment venu. https://t.co/E1jH4rZEXv
— Stéphane Bern (@bernstephane) 17 septembre 2018
« Tout ça pour construire une autoroute. On marche sur la tête !»
Invité à s’exprimer sur les ondes de France Inter à l’occasion des Journées du patrimoine, Stéphane Bern en a profité pour faire entendre à nouveau son désarroi au sujet du projet de déviation routière de Beynac :
« On massacre en permanence le patrimoine, et pas seulement le patrimoine bâti, mais aussi les sites naturels, ce qui fait que l’on est heureux de vivre en France », a-t-il expliqué.
« C’est de tous azimuts, les hommes politiques sont de tous bords. Certains à gauche, comme à Beynac. D’autres plus à droite, dans l’est de la France, à Kolbsheim. C’est monstrueux, c’est toute une faune, une flore, des arbres que l’on abat… Tout ça pour construire une autoroute. On marche sur la tête. »
« On a pas de leçons à recevoir de monsieur Bern »
Des critiques que le président du conseil départemental a commenté au micro de France 3 :
« Le département de la Dordogne n’a pas attendu Stéphane Bern pour se préoccuper du patrimoine. On y travaille depuis plusieurs décennies. »
« On a pas de leçons à recevoir de monsieur Bern, surtout que monsieur Bern est un ignare. […] Il répète bêtement ce que ses amis châtelains lui disent », a déclaré Germinal Peiro le 17 septembre.
« Les leçons de monsieur Bern, je les lui laisse. En vérité, il fait sa propre promotion. Ce sont nous qui le payons, avec nos impôts, sur le service public. […] Il a le regard parisien des gens qui méprisent à la fois les élus et les gens de la province », conclut le président du conseil départemental.
Une passe d’armes sans doute loin d’être terminée.
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