Didier Goursat, éleveur de vaches limousines à Dussac (Dordogne), doit faire abattre tout son troupeau de vaches limousines le 27 septembre prochain. Plusieurs de ses bêtes ont contracté la tuberculose bovine. Après ça, Didier Goursat ne voit pas d’autre issue que de stopper complètement son activité.
« Je n’avais pas prévu de m’arrêter comme ça », se désole Didier Goursat, habitant à Dussac en Dordogne. Cet agriculteur de 51 ans doit faire abattre tout son troupeau le 27 septembre 2021. Lors de la prophylaxie annuelle de son cheptel, réalisée le 17 décembre 2020, certaines de ses bêtes avaient présenté une réaction positive au test de dépistage de la tuberculose bovine. Il avait alors dû abattre plusieurs vaches, relate France 3 Nouvelle-Aquitaine.
« Trente années de travail qui s’effondrent »
Désormais, il doit se séparer de toutes ses vaches, y compris celles qui sont saines, par mesure de précaution, ainsi que l’a ordonné la préfecture. « Je le vis très mal depuis le 17 décembre, j’arrête pour ne pas revivre ça. Qu’est-ce que je fais de mes dix années de carrière qu’il me reste à faire ? Je ne sais pas. C’est un crève-cœur, trente années de travail qui s’effondrent », explique Didier Goursat, qui a décidé de ne pas repeupler son exploitation avec des bovins, pour ne pas « revivre la même mésaventure l’année prochaine ». « Je n’ai pas envie de revivre neuf mois de stress et d’anxiété comme on vient de le vivre », ajoute-t-il.
Didier Goursat pense que les blaireaux – qui se trouvent en surpopulation autour de son exploitation – sont responsables de la contamination de son troupeau. En outre, la tuberculose bovine reste difficile à détecter et les tests ne sont pas suffisamment fiables. « Pourquoi on tue des cheptels entiers quand il n’y a qu’un ou deux animaux positifs ? » se demande Didier Goursat. Catherine Carrère-Famose, la directrice départementale à la Protection des populations explique que lorsqu’on a « plus de 5 % des animaux qui réagissent aux tests tuberculiniques, on considère que le troupeau est infecté, et que cela justifie un abattage total ».
« Des méthodes qui ont prouvé leur inefficacité »
Toutefois, un abattage partiel peut-être décidé si le nombre de bovins infectés est moindre. L’éleveur déplore encore que « depuis vingt ans », « des méthodes qui ont prouvé leur inefficacité » soient toujours appliquées. Il souhaiterait que la recherche permette de développer des moyens plus efficaces pour détecter cette maladie.
Par ailleurs, un animal peut ne pas réagir immédiatement au test mais peut cependant être positif ou contaminant ultérieurement. En effet, « dans les deux mois après la contamination, l’animal ne réagira pas à un test tuberculinique », souligne encore Catherine Carrère-Famose, ajoutant que lorsqu’il est « infecté depuis plusieurs années, il peut ne pas réagir non plus jusqu’à la fin de sa vie ». D’autre part, les lésions évolutives permettant de dire que les animaux excrètent du bacille sont également des facteurs qui rentrent en ligne de compte, précise encore France 3.
La directrice départementale à la Protection des populations stipule encore que « l’éleveur est indemnisé sur le coût de ses animaux et le manque à gagner, le temps qu’il puisse repeupler ».
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