L’ouragan Dorian a fait au moins un mort aux Bahamas où nombre d’habitations étaient submergées par les eaux tandis que des évacuations étaient en cours dans le sud-est des Etats-Unis, Floride en tête.
L’ouragan, qui a été rétrogadé de catégorie 5 à 4 mais reste « extrêmement dangereux », est au-dessus de l’île de Grand Bahama et progresse très lentement, a souligné le Centre national des ouragans américain (NHC).
Rues inondées, toitures emportées, arbres déracinés: les premières images donnaient une idée de la violence de la tempête en cours. Le ministère du Tourisme a confirmé un décès dans les îles Abacos, soulignant que les opérations de secours avaient commencé « là où les conditions le permettent ».
« J’ai des amis qui ont perdu leur maison il y a trois ans et qui sont traumatisés », a raconté à l’AFP Yasmin Rigby, habitante de Freeport, à Grand Bahama. « Ce souvenir et le fait que l’ouragan soit pratiquement à l’arrêt sont une source supplémentaire d’inquiétude ». « Des gens qui pensaient être en sécurité réclament désormais de l’aide (…). Le mari de ma meilleure amie est coincé sur son toit », encerclé par les eaux, a-t-elle raconté.
Hubert Minnis, Premier ministre de cet archipel des Caraïbes composé de quelque 700 îles (dont une trentaine sont habitées), a évoqué des dégâts « sans précédent » suite aux pluies torrentielles et aux vents violents qui se sont abattus sur l’archipel des Caraïbes.
Or si le NHC prévoit un « affaiblissement graduel », il prévient que Dorian devrait rester « un puissant ouragan au cours des deux prochains jours ».
Selon de premières évaluations rapides lundi des autorités et des responsables de la Croix-Rouge sur le terrain, quelque 13.000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites et l’ouragan a causé des « dégâts considérables » dans les îles Abacos et de Grand Bahama.
Sur la côte des Etats-Unis, après des jours d’incertitude autour du trajet de l’ouragan, plusieurs Etats du sud-est (Floride, Géorgie, Caroline du Sud) ont finalement ordonné l’évacuation de centaines de milliers de résidents.
Selon la Croix-Rouge américaine, 19 millions de personnes vivent dans des zones qui pourraient être touchées. Jusqu’à 50.000 personnes en Floride, en Géorgie et en Caroline du Sud pourraient avoir besoin d’un abri d’urgence en fonction de l’impact.
Le NHC estime que l’ouragan sera « dangereusement proche » de la côte de la Floride dans la nuit de lundi à mardi, mais il reste difficile d’évaluer comment le « Sunshine State » sera touché.
« Si vous êtes dans une zone d’évacuation, partez MAINTENANT », a lancé le gouverneur de Floride, Rick Scott. « Nous pouvons reconstruire vos maisons. Nous ne pouvons pas reconstruire votre vie ».
A Jensen Beach, dans le sud de la Floride, Joe Lewis, 61 ans, se préparait à quitter un parc de mobile-homes presque désert. « Quand je reviendrai, cet endroit pourrait avoir disparu », a-t-il expliqué à l’AFP. « La nature peut être redoutable. La seule qui chose qui compte, c’est votre vie, pas ce que vous possédez ».
A Washington, le président Donald Trump a réuni les responsables des services d’urgence, évoquant un ouragan qui « semble monstrueux ». « Nous nous attendons à ce qu’une bonne part de la côte est soit impactée et une partie le sera très, très durement », a-t-il déclaré.
En Caroline du Sud, le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster, a déclaré dimanche l’état d’urgence. « La force et le caractère imprévisible de la tempête nous obligent à nous préparer à tous les scénarios », a-t-il expliqué, ordonnant l’évacuation obligatoire de la côte de l’Etat, une mesure affectant environ 800.000 habitants.
Une évacuation obligatoire a également été ordonnée pour les régions côtières des comtés de Palm Beach et Martin, en Floride, et pour six comtés côtiers de Géorgie.
La Floride, principalement constituée d’une péninsule, se trouve chaque année en première ligne pour la saison des ouragans.
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