Le procès devant les assises du Nord de David Ramault, soupçonné d’avoir violé et étranglé la petite Angélique, 12 ans, en 2018 à Wambrechies près de Lille, s’est ouvert le mardi 16 novembre à Douai, dans un climat très lourd.
L’affaire avait suscité une vive émotion, plus de 3000 personnes participant à une marche blanche en hommage à Angélique qui souffrait d’un léger handicap mental, et avait ravivé le débat sur la « castration chimique » des délinquants sexuels, en raison du statut de récidiviste de David Ramault.
L’ancien chauffeur de bus, âgé de 48 ans, pull noir et crâne dégarni, a pris place dans le box des accusés, tandis que les proches d’Angélique, très émus, se serraient les uns contre les autres au premier rang de la salle, un portrait de la petite fille blonde sur les genoux.
L’assassin reconnaît les faits
Le père d’Angélique a fait un malaise dès les premiers instants de l’audience et a dû être évacué, avant de revenir dans la salle soutenu par d’autres membres de la famille.
Interrogé par la présidente avant le début de l’examen de sa personnalité, David Ramault a indiqué, d’une voix faible et hésitante, reconnaître l’ensemble des faits qui lui sont reprochés.
Il a expliqué avoir ressenti ce jour d’avril 2018 une « excitation soudaine pour Angélique » qui jouait dans un parc et assuré qu’il savait qu’il finirait par avouer à sa femme ou aux policiers ce qu’il avait commis.
Déjà condamné pour des faits de viol, sans suivi médical
Identifié grâce au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS), David Ramault avait immédiatement reconnu après son placement en garde à vue avoir entraîné chez lui la petite fille grâce à un mensonge, l’avoir violée puis étranglée avec son pantalon.
Il avait ensuite transporté le corps dans une valise et tenté de l’enterrer dans une commune voisine, avant de le dissimuler sous de la végétation.
Ancien voisin de la famille d’Angélique, David Ramault avait été condamné en 1996 à neuf ans de réclusion pour des faits de viol sous la menace d’une arme commis en 1994. Il était sorti de prison en 2000, sans suivi médical.
Selon Audrey Jankielewicz, l’avocate des parents, de la sœur et du parrain d’Angélique, la famille attend du procès « une vérité complète, absolue, sur ce qui s’est passé, sur tous les sujets ».
L’avocat de David Ramault, Eric Demey, souligne quant à lui la « conscience particulièrement aiguë de sa culpabilité » de son client, qui ne cherche pas à se faire passer pour une victime. « Il assume : « ‘Je suis un s*****d, je dois payer' », rapporte Me Demey.
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