Thibault Toutut, l’une des sept victimes de l’accident de la route survenu en Eure-et-Loir, se remettait juste d’un premier accident grave survenu sur cette même route. Ses parents ont témoigné du vécu de leur fils, parti trop tôt.
« Il était tellement heureux de reprendre une vie normale », se désole François-Xavier, le père de Thibault, rencontré par Le Parisien ce mercredi 19 juin à Blandainville (Eure-et-Loir).
« Deux mois en centre de rééducation »
Le jeune homme de 19 ans commençait juste à reprendre une vie normale après plusieurs mois de rééducation. En effet, le 24 septembre dernier, alors qu’il circulait sur cette même D921 avec un ami, Sofiane, celui-ci lui signale « qu’il ne se sent pas bien, se souvient François-Xavier. « Il s’était garé sur le bord de la route et il était sorti de la voiture pour l’aider. Un automobiliste qui roulait à vive allure les a percutés. Thibault a été projeté ».
Le père, désespéré, explique que son fils, dont le pronostic vital avait été engagé pendant deux semaines, a dû subir ensuite « deux mois en centre de rééducation, en hospitalisation complète, avant de progressivement remonter la pente ».
Mais des séquelles étaient survenues suite à l’œdème cérébral et le jeune homme, présentant des troubles cognitifs, ne pouvait plus conduire. Une épreuve de plus pour Thibault qui travaillait au MacDo depuis l’âge de 16 ans afin de s’offrir une voiture. C’est aussi là qu’il avait rencontré Sofiane, avec qui il aura les deux accidents.
Cette RD921 « a eu la peau de notre fils en deux fois », martèle François-Xavier. Ce mardi 18 juin, le jeune homme se rendait au bowling de la région en début de soirée. Il était accompagné de Sofiane, d’un ami de ce dernier et de sa petite amie, en plus du conducteur. Seule la jeune fille, âgée de 17 ans, était mineure.
La vitesse du véhicule était trop élevée
Le drame est survenu à hauteur de Bailleau-le-Pin. Le conducteur aurait perdu le contrôle du véhicule qui a alors effectué une courbe avant de percuter une autre voiture venant en sens inverse. Le premier véhicule où se trouvait les cinq amis a poursuivi sa course effrénée en faisant un tonneau puis percutant un troisième véhicule.
Dans la deuxième voiture roulant en sens inverse, se trouvaient deux personnes. Paul et Lucette Richard, 90 et 85 ans, sont morts sur le coup. Les deux occupants du troisième véhicule ont été blessés et conduit au CHU de Chartres.
Mais les occupants du premier véhicule où se trouvaient Thibault et ses amis, n’ont eu aucune chance. « Après s’être immobilisé sur le toit (…) le véhicule Honda prenait feu et s’embrasait immédiatement. En dépit des secours rapidement mobilisés, le véhicule était entièrement calciné de même que les cinq corps qui se trouvaient coincés à l’intérieur », détaille le procureur de la République de Chartres dans un communiqué.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la vitesse du véhicule était trop élevée, particulièrement sur cette portion de route limitée à 70km/h.
« C’était vraiment un amour de gamin »
« Je n’avais pas confiance dans le conducteur, confie François-Xavier Toutut au Parisien. C’était un copain de collège de mon fils mais, alors qu’il n’avait son permis que depuis un an, il avait déjà eu plusieurs accidents. On l’avait dit à Thibault mais il avait répondu à sa mère : ‘T’inquiète, ça va bien se passer' ».
Selon M. Toutut, un radar aurait dû être installé sur cette portion de route dangereuse.
Thibault, qui avait débuté un BTS banque en alternance, était en progrès afin de reprendre une vie normale. « La rééducation devait s’achever mi-juillet. Lundi, les médecins experts avaient souligné sa détermination et la vitesse de sa rémission », souligne son père.
Thibault laisse des parents éplorés et une petite sœur de 15 ans. « C’était un enfant bosseur, gentil et dévoué. C’était vraiment un amour de gamin », pleure le père, dévasté.
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