Le Français Michaël Blanc, arrêté à Bali en 1999 avec de la drogue et lourdement condamné, doit quitter l’Indonésie samedi pour revenir en France dimanche, au bout d’un combat acharné qui a duré près de 19 ans. Ce cuisinier originaire de Haute-Savoie, dans les Alpes françaises, avait été arrêté en décembre 1999, à l’âge de 26 ans, à l’aéroport international de l’île touristique de Bali avec 3,8 kilos de haschisch dans des bouteilles de plongée. Il avait affirmé qu’un ami les lui avait confiées pour les transporter.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, Michaël Blanc a bénéficié d’une grâce présidentielle partielle en 2009 et vu sa peine commuée en 20 ans de prison. Après avoir obtenu une libération conditionnelle, il est sorti de prison en 2014 mais sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l’Indonésie, une restriction qui s’achève samedi.
Âgé aujourd’hui de 45 ans, le Français va quitter l’archipel d’Asie du Sud-Est dans la soirée, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère indonésien de la Justice. M. Blanc doit se rendre aux services de l’immigration dans l’après-midi et ensuite « il est prévu qu’il sera expulsé à 21H00 locales (14H00 GMT) », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’immigration. La législation indonésienne prévoit que les étrangers qui ont purgé la totalité de leur peine sont expulsés vers leur pays d’origine.
La lourdeur de la condamnation du Français dans un pays parmi les plus répressifs du monde contre le trafic de drogue avait été vivement critiquée en France. La médiatisation de sa situation a déclenché une importante mobilisation dans le pays, avec des pétitions signées par des personnalités et de nombreux anonymes. Mais c’est à sa mère, qui a tout abandonné, emploi, famille, pays dès l’an 2000 pour venir à son secours, que Michaël Blanc doit son salut. Hélène Le Touzey s’est beaucoup impliquée, d’abord pour lui obtenir une réduction de peine, et ensuite pour le faire libérer.
« Si je n’avais pas été là, il ne serait plus là. Un moment, il m’avait demandé de partir pour pouvoir en finir avec la vie. Il me disait que je n’arriverais jamais à avoir sa libération », avait confié sa mère à la sortie de prison de son fils, en 2014.
Organiser sa défense à partir de la France
Dès le début de l’affaire, l’animateur de télévision français Thierry Ardisson avait pris la défense du détenu pendant ses émissions, allant jusqu’à organiser un « Michaëlthon » vente aux enchères d’objets de célébrités, pour financer son comité de soutien. Impatient de rencontrer M. Blanc dès son retour en France, M. Ardisson a déclaré à l’AFP qu’il s’agissait d’un « héros moderne à la Midnight Express », une référence au film d’Alan Parker sur un Américain détenu en Turquie pour trafic de drogue.
L’animateur a dit qu’il allait inviter M. Blanc dans son émission, qui reprendra en septembre sur la chaîne C8. La famille du Français se réjouit de le voir revenir enfin au pays: « Nous sommes extrêmement heureux de le savoir aujourd’hui libre de tout contrôle judiciaire, nous l’attendons avec beaucoup d’émotions », a déclaré Alfredo Descalzi, oncle de Michaël Blanc et secrétaire de son association de soutien, à la chaîne CNews.
« Ça fait un mois qu’il est en France dans son esprit. Il souhaitait avec beaucoup de force rentrer dans son pays », a-t-il ajouté. Alors que c’est la fin du calvaire pour M. Blanc, deux autres Français purgent de longues peines pour trafic de drogue en Indonésie: Gérard Debetz, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2011, et Serge Atlaoui qui s’est vu infliger la peine de mort en 2007.
Et des dizaines d’autres condamnés à la peine capitale pour trafic de drogue, parmi lesquels de nombreux étrangers, sont dans le couloir de la mort. Il n’y a eu toutefois aucune exécution depuis deux ans.
DC avec AFP
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