À la suite de l’annonce d’une possible nouvelle réglementation européenne qui viserait l’huile essentielle extraite de leur plante, dont une substance pourrait être considérée comme un produit chimique, les producteurs de lavande redoutent une catastrophe pour leur secteur.
Elle est apaisante et anti-inflammatoire : la lavande serait l’une des plantes les plus puissantes de la nature. Cependant, pour Vincent Jamonet, producteur d’huiles essentielles de lavande à Chatuzange-le-Goubet dans la Drôme, et comme pour tous les autres producteurs, son huile essentielle pourrait bientôt être considérée par l’Europe comme un produit chimique. La faute à certaines molécules, comme le linalol, qui serait en passe d’être considéré comme un produit dangereux, a rapporté LCI.
Cette nouvelle réglementation, qui sera votée à la fin de l’année par l’Europe, vise toutes les molécules qui provoquent des irritations ou des allergies. Selon Alain Aubanel, producteur de lavande à la distillerie des 4 vallées à Chamaloc (Drôme), l’huile essentielle obtenue par distillation est certes irritante pour les yeux, mais on ne peut pas la qualifier de produit chimique. « La distillation, c’est juste une extraction avec de la vapeur d’eau. On fait traverser de la vapeur dans le végétal et on récupère en bas par différentes densités de l’huile essentielle », a-t-il rappelé.
Selon lui : « Ce qui se prépare à Bruxelles, c’est une réglementation qui s’appelle la stratégie de la chimie durable, prévue pour quantifier et qualifier toutes les molécules chimiques. » L’objectif : « un environnement exempt de substances toxiques », a annoncé la Commission Européenne.
Problème : « Les produits naturels sont considérés comme des assemblages de substances. Du coup, ils ne passeront jamais les tests », a déploré Alain Aubanel à France 3 Régions. « C’est toute une région, toutes des filières qui vont être impactées et qui vont disparaître », s’est-il inquiété.
À l’heure actuelle, les contours de la réglementation ne sont pas encore définis, mais l’Europe pourrait rendre obligatoire un avertissement sur les flacons, mentionnant par exemple la présence d’allergènes préoccupants. Une crainte pour les lavandiculteurs, qui redoutent que cela dissuade les fabricants de produits cosmétiques d’utiliser des huiles essentielles.
Pour Alain Aubanel, le risque de ces nouvelles réglementations est que des produits naturels vont se trouver sur des listes noires. En conséquence, les fabricants de produits cosmétiques, de parfumerie ou de produits alimentaires ne les utiliseront plus.
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