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D’un ancien ministre de la Justice : le Canada doit exiger la libération d’une femme d’affaires canadienne emprisonnée en Chine

juillet 22, 2020 0:52, Last Updated: juillet 22, 2020 0:52
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Le Canada devrait exiger la libération immédiate de Sun Qian, une citoyenne canadienne et pratiquante du Falun Gong emprisonnée en Chine pour sa foi, déclare l’ancien ministre libéral de la Justice Irwin Cotler.

Sun Qian a été arrêtée à sa résidence de Pékin en février 2017 et est restée en détention depuis. Le 30 juin, elle a été condamnée par un tribunal de Pékin à huit ans de prison pour avoir pratiqué le Falun Gong.

Sun Qian avait récemment renoncé à sa citoyenneté canadienne et est soupçonnée d’avoir fait des aveux sous la torture pendant sa garde à vue.

« Le gouvernement canadien devrait continuer à la considérer comme une citoyenne canadienne, devrait demander sa libération immédiate et exiger des autorités chinoises qu’elles cessent toute forme de torture et d’abus », a déclaré dans une entrevue M. Cotler, ancien procureur général du Canada et expert en droit des droits de l’homme.

M. Cotler, qui a travaillé sur le cas de Sun Qian, affirme que sa sentence viole la propre constitution chinoise – qui stipule la liberté de croyance religieuse – et viole également les traités internationaux dont la Chine fait partie.

« Nous ne demandons pas à [Pékin] de respecter la loi canadienne. Nous leur demandons de respecter leur propre loi et de respecter les traités internationaux dans lesquels ils sont parties », a-t-il déclaré.

« Le cas de [Sun] est un cas classique de criminalisation de l’innocence […] non pas pour ce qu’elle a fait, mais pour ce qu’elle est : la porteuse des valeurs d’Authenticité, de Bienveillance et de Tolérance, qui reflètent et représentent les valeurs de la communauté du Falun Gong. »

L’ancien député et ministre de la Justice Irwin Cotler s’exprime lors d’une conférence de presse pour soutenir les efforts visant à obtenir la libération de la citoyenne canadienne Qian Sun détenue en Chine pour sa pratique du Falun Gong, sur la colline du Parlement à Ottawa le 9 mai 2017. (Jonathan Ren/NTD Television)

Sun Qian a été représentée par près d’une douzaine d’avocats depuis son arrestation, qui ont tous dû abandonner son affaire en raison des pressions exercées par les autorités. Depuis 2019, elle n’est autorisée à recourir qu’à un avocat désigné par le gouvernement, qui pourrait au mieux demander la clémence plutôt que de plaider son innocence.

Selon l’Association du Falun Dafa du Canada, Sun Qian a été soumise à des tortures physiques et mentales prolongées en détention. Elle a notamment été enchaînée à une chaise en acier, aspergée de poivre de Cayenne au visage et soumise à un lavage de cerveau et à des manipulations psychologiques soutenues.

L’ancien avocat de Sun Qian, Xie Yiyan, a déclaré qu’elle avait été manipulée mentalement au point de décider de faire don de sa fortune – des centaines de millions de dollars – au centre de détention où elle était détenue.

« Sun Qian a pratiquement tout abandonné. Cependant, elle l’a fait alors qu’elle était détenue et sans être libre. Légalement, cela ne devrait pas être valable, car ce n’est pas l’expression de sa libre volonté », a déclaré Xie Yiyan.

Avant son arrestation, Sun Qian était la fondatrice et la vice-présidente de Beijing Leadman Biochemistry, une entreprise de plusieurs millions de dollars qu’elle possédait avec son mari, Shen Guangqian.

La soeur de Sun Qian , Sun Zan, a déclaré à Epoch Times dans de précédentes interviews que Shen Guangqian était de connivence avec les officiels chinois pour faire incarcérer Sun Qian afin qu’il puisse reprendre ses parts dans la société.

Les représailles de Pékin

Xie Yiyan a déclaré que la condamnation de Sun Qian le 30 juin est directement liée à l’affaire d’extradition de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, extradition qui est survenue un mois après que la Cour suprême de Colombie britannique a rejeté une demande de libération de Meng Wanzhou, et quelques jours seulement après que le Premier ministre Justin Trudeau a rejeté les demandes de libération de Meng Wanzhou, arrêtée au Canada sur une demande d’extradition américaine.

M. Cotler est d’accord avec l’évaluation de Xie Yiyan. Depuis l’arrestation de Meng Wanzhou à Vancouver en décembre 2018, Pékin s’est engagé dans un « schéma de représailles », dit-il. Cela inclut l’arrestation des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, la condamnation à mort de Robert Schellenberg, un Canadien arrêté en Chine pour trafic de drogue, et des sanctions commerciales sur les exportations agricoles canadiennes.

Ce modèle de comportement agressif, note-t-il, s’inscrit dans la stratégie globale de Pékin visant à intimider toute personne qu’il perçoit comme une menace et à recourir à la violence pour la réprimer, comme les militants de la démocratie à Hong Kong ou les membres de la minorité musulmane ouïgoure.

« Ce que nous voyons ici est un modèle de représailles […] mais nous devrions également le considérer comme relevant d’une répression massive des autorités chinoises en fin de compte », a déclaré M. Cotler. « En ce moment même, nous assistons à des actions collectives horribles et à une répression massive de la part des autorités chinoises. »

Cependant, comme de plus en plus de pays se réveillent face à la menace chinoise et se regroupent au milieu des retombées de la pandémie, cela affaiblit la capacité de Pékin à intimider et à isoler les pays qui la critiquent, explique-t-il.

« [Pékin] cherchera à intimider chacun des pays un par un, mais devra faire face à une collectivité [en réponse]. Et cela permettra, en effet, d’assurer une sorte de justice et de responsabilité dans les relations avec la Chine », a déclaré M. Cotler, ajoutant que les démocraties pourraient s’unir par le biais de sanctions commerciales contre la Chine ou en déplaçant les chaînes d’approvisionnement hors de Chine.

« Si la communauté des démocraties et au-delà se réunissent et disent ‘ça suffit’, nous pouvons redéfinir nos relations en tant que collectivité. Je pense qu’alors les choses commenceront à changer. Et peut-être que ce sera le début du mouvement vers une normalisation adéquate des relations entre la communauté internationale et la Chine. »

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