Nous avons toujours plus d’éléments sur le rôle capital que joue l’inflammation chronique dans l’apparition des maladies chroniques telles que le cancer ou les troubles cardiaques, neurologiques ou gastro‑entérologiques.
Divers régimes alimentaires, notamment végétariens, pauvres en graisses, en graisses saturées, paléos, végétaliens, sans lectine, sont recommandés pour réduire l’inflammation. Cependant, les spécialistes pro‑santé suggèrent que pour minimiser le risque de ces maladies et optimiser sa santé, il faut aussi inclure dans son mode de vie l’exercice, la gestion du stress, une grande quantité de légumes verts. Enfin, il faut arrêter la cigarette.
Changer son mode de vie sera bénéfique pour toutes les maladies chroniques. Si nous comprenons le pourquoi du comment de ces recommandations, nous les mettrons à profit plus facilement, et elles deviendront rapidement des « commandements » et non plus de simples « suggestions ».
C’est pourquoi j’ai écrit le livre Lymph and Longevity. [Lymphe et Longévité, ndt.] L’ouvrage explique en quoi certains choix améliorent le flux lymphatique et atténuent l’inflammation dans tous les systèmes. Lorsque nous comprenons ce processus, nous avons beaucoup plus de chances de l’intégrer dans notre vie. Analysons donc le flux lymphatique pour voir comment optimiser tous les systèmes du corps, comme le cœur, les vaisseaux, le système immunitaire, le système nerveux et le système gastro‑intestinal.
On peut appréhender le système lymphatique de la même façon que le système cardiovasculaire, dans la mesure où il existe un fluide – la lymphe – qui est transporté vers et depuis différents endroits du corps. Cependant, contrairement au système cardiovasculaire, il n’a rien de semblable à un cœur pour le pomper. Ce sont nos mouvements et les contractions de nos muscles qui régulent principalement le flux lymphatique.
S’occuper du flux de la lymphe permet de traiter les dysfonctionnements chroniques tels que le cancer, l’arthrite, les maladies auto‑immunes, le diabète et l’obésité. Le vieillissement pourrait également être inclus dans ces conditions inflammatoires chroniques.
Laissez la lymphe circuler
Qu’est‑ce que le flux ? Chaque système biologique a une fonction qui permet d’acheminer les nutriments essentiels, les cellules importantes et les messages chimiques, mais aussi d’évacuer les déchets, les cellules et les signaux cellulaires. Au cours de ce processus, certains fluides, cellules, protéines et graisses restent dans les tissus et doivent être éliminés par le système lymphatique. Le flux lymphatique est nécessaire pour renvoyer l’excès de liquide tissulaire vers le sang, acheminer les graisses et les protéines vers le foie et les reins, et transférer les cellules immunitaires et les messages immunitaires vers les ganglions lymphatiques. L’élément clé ici est le flux de la lymphe – qui comprend le taux et la qualité du mouvement du fluide dans tout le système.
Le flux lymphatique est un élément capital du processus biologique holistique, mais peu de gens savent comment il fonctionne, pourquoi il est important et comment il pourrait détenir les secrets d’une bonne santé globale. C’est vraiment une source de vie méconnue.
En fait, le fonctionnement et le dysfonctionnement du système lymphatique expliquent les plus grandes menaces pour notre santé, notamment les maladies liées à nos vaisseaux sanguins, notre cerveau, les tissus immunitaires. Par conséquent, les mêmes méthodes qui fonctionnent pour réduire les maladies cardiaques peuvent également fonctionner pour combattre le cancer, les infections et la démence de type Alzheimer.
Les stratégies de prévention les meilleures et les plus respectées se trouvent être celles qui renforcent également le drainage lymphatique, ce qui nous permet d’identifier une voie commune vers la santé. Comprendre la lymphe, c’est nous renforcer.
Un système négligé
Malgré son importance, ce domaine de la médecine a été négligé parce que les médecins ne disposent pas d’outils de diagnostic permettant d’évaluer directement son anatomie et sa fonction, et que nous avons donc du mal à diagnostiquer quand la lymphe est « bloquée ». Durant les études de médecine, on enseigne l’existence du « faisceau neurovasculaire », composé d’un nerf, d’une artère et d’une veine. Mais dans ce faisceau se trouve également un vaisseau lymphatique – qui n’est jamais mentionné.
En toute honnêteté, il est difficile de mesurer un système dont la pression est si faible, qui est si petit et incolore, mais de grands progrès ont été réalisés au cours des deux dernières décennies, dans l’identification des fonctions et des interconnexions des vaisseaux lymphatiques. Cela dit, à un certain niveau, la communauté médicale comprend le rôle fondamental de la lymphe : nous avons tous besoin d’un flux lymphatique important pour évacuer les toxines et faire de la place aux nutriments souhaités par notre corps. L’incapacité à maintenir un bon flux se manifeste par un gonflement (en particulier des chevilles) et éventuellement par la défaillance de nos organes les plus importants, tels que les reins, le cœur ou le foie.
La santé par le flux lymphatique
Le système lymphatique est le lieu où se gagnent et se perdent nos batailles biologiques au quotidien. La lymphe joue un rôle dans pratiquement tous les problèmes majeurs qui peuvent survenir dans le corps. C’est pourquoi on la surnomme la « Cendrillon de la médecine » – méconnue, mais faisant tout le travail. Le système lymphatique touche tous les autres systèmes de l’organisme.
Voyons comment le système lymphatique nourrit et protège les principaux organes du corps. Son principal objectif est d’éradiquer l’inflammation chronique en éliminant les toxines, en équilibrant les fluides, et en signalant et transportant les messages dans tout le corps. Cette tâche s’effectue de manière subtilement différente pour chaque système.
Le système cardio‑vasculaire
En tant que chirurgien cardiaque, c’est ici que j’ai observé pour la première fois des tissus lymphatiques vivants. J’ai vu des réseaux lymphatiques mis à mal dans des cœurs atteints par l’artériosclérose et des réseaux bien ouverts chez des patients dont les artères n’étaient pas obstruées. En laboratoire, nous avons pu recréer le durcissement des artères en identifiant et en obstruant les réseaux lymphatiques du cœur. En 1981, après une décennie d’observations scientifique et d’expérimentations sur le système lymphatique, j’ai rédigé un article publié dans la revue médicale Annals of Thoracic Surgery. Cet article était le premier à faire valoir que le cholestérol oxydé absorbé par les lipoprotéines de haute densité (HDL) ne retourne pas dans le sang artériel, mais traverse toute la paroi artérielle, puis, en passant par les vaisseaux lymphatiques, rejoint le foie via les veines.
Le système neurologique
Jusqu’à récemment, on enseignait dans les écoles de médecine qu’il n’y avait pas de système lymphatique pour le cerveau et la moelle épinière. Cependant, la recherche a présenté de nouvelles preuves que, d’une manière particulière, le système lymphatique élimine les substances du système nerveux.
Le liquide intracrânien est augmenté pour transporter les toxines telles que la bêta‑amyloïde (Alzheimer) et l’alpha‑synucléine (Parkinson) hors du crâne, afin de protéger les neurones. Une double « gaine » nouvellement identifiée autour des artères du cerveau permet au liquide céphalo‑rachidien de s’écouler dans la substance cérébrale, tandis que les cellules nerveuses se rétractent pour laisser plus d’espace au nouveau liquide. Le flux accru transporte les toxines vers le mésencéphale, où des gaines similaires entourant le système veineux recueillent les molécules indésirables. Celles‑ci sont ensuite acheminées vers les vaisseaux lymphatiques de la dure‑mère (une membrane épaisse qui entoure le cerveau et la moelle épinière), puis vers le foie via les réseaux lymphatiques cervicaux profonds.
Plus de 70 % de la purification se fait pendant le sommeil, ce qui explique pourquoi le sommeil est si essentiel.
Le système gastro‑intestinal
Le système gastro‑intestinal est intimement lié au système lymphatique. En fait, l’intestin contient plus de cellules immunitaires et de tissu lymphatique que le reste du corps. En plus de sa fonction habituelle d’équilibre des fluides et de surveillance immunitaire, le système lymphatique joue un rôle particulier dans l’intestin. Il transporte toutes les graisses alimentaires et les grosses protéines des intestins vers le foie. Lorsque des cellules, des graisses et des protéines toxiques indésirables pénètrent dans l’organisme du fait d’une « fuite intestinale », les réseaux lymphatiques transportent ces agresseurs potentiels vers les ganglions lymphatiques, pour qu’ils soient détruits ou que des anticorps soient fabriqués pour les neutraliser.
La maladie et le système lymphatique
L’obésité et le diabète sont particulièrement dommageables pour le système lymphatique, car ces dysfonctionnements augmentent les trous poreux dans les parois des réseaux lymphatiques, où les aliments, les anticorps et les messagers cellulaires s’échappent dans la graisse abdominale libérée, ce qui les empêche de remplir leur fonction. Dans les situations d’inflammation chronique comme la maladie de Crohn, l’obstruction lymphatique peut être démontrée, avant des changements évidents à la surface du côlon.
Le système lymphatique est le siège de l’immunité. Les cellules cancéreuses voyagent par les réseaux lymphatiques et sont détruites par les cellules tueuses naturelles et d’autres armes puissantes de notre système de défense. Le succès du système immunitaire dépend d’informations précises, de réponses rapides et d’un système globalement sain.
Si les messages sont retardés, mal dirigés ou corrompus par un système lymphatique défaillant, alors le cancer, l’infection ou le vieillissement de l’organisme progresseront. Si les signaux visant à désactiver les cellules et les protéines pro‑inflammatoires sont retardés ou ne sont pas envoyés en raison d’une perturbation des voies lymphatiques, l’arthrite ou une maladie auto‑immune peut se développer, à partir d’une inflammation chronique.
Comment améliorer la fonction lymphatique
Comme indiqué précédemment, toutes les maladies dégénératives chroniques sont liées à une inflammation chronique et à un dysfonctionnement lymphatique. Heureusement, grâce à l’épigénétique, notre corps réagit positivement aux choix de vie judicieux. L’épigénétique est une branche scientifique relativement nouvelle qui démontre que l’ADN à lui seul ne suffit pas à prédéterminer intégralement le fonctionnement de nôtre corps. L’ADN ressemble davantage à des plans d’architecte qui peuvent être consultés ou pas, donner lieu à des « constructions » ou pas… Et cela dépend des choix que l’on fait.
Par nos choix nous sommes des architectes. Nos choix impliquent que notre ADN crée des messagers cellulaires bénéfiques ou nocifs. Les gènes nocifs peuvent être régulés à la baisse et les gènes bénéfiques peuvent être encouragés ou régulés à la hausse.
Les maladies cardiovasculaires, neurologiques, gastro‑intestinales, immunitaires et auto‑immunes, le cancer, les infections, l’arthrite et le vieillissement sont tous profondément influencés par des choix dans nos modes de vie : par exemple le choix de faire de l’exercice, d’avoir une alimentation équilibrée, d’apprendre à gérer son stress. Passons en revue certaines de ces options qui auront globalement un impact sur tous nos systèmes biologiques.
L’exercice physique
Comme la pression dans les vaisseaux lymphatiques est plutôt faible, le flux lymphatique est relativement lent (le terme « lymphatique » signifie lent). C’est une force extérieure provenant de l’activité musculaire et des pulsations artérielles qui fait avancer le fluide. En même temps, il existe des valves à sens unique dans les vaisseaux lymphatiques qui empêchent le liquide de refluer.
En effet, plus les contractions musculaires sont nombreuses, plus le flux lymphatique est important. C’est particulièrement vrai pour le diaphragme. En respirant profondément, la progression de la lymphe s’accélère dans le plus grand vaisseau lymphatique, le conduit thoracique, qui transporte 80 % du liquide vers le système veineux.
L’exercice peut multiplier le débit par quatre à sept, ce qui augmente non seulement le volume, mais aussi la quantité de messages cellulaires et protéiques qui sont envoyés dans les deux sens, pour indiquer aux tissus soit de favoriser l’inflammation, soit de faciliter la réparation et la régression.
De nombreuses formes d’exercices peuvent être utilisées. Il faut choisir en fonction de celles qui sont les plus appréciées, car elles ne dureront pas si elles ne sont pas agréables. Il est fortement recommandé de marcher un à deux kilomètres, à une vitesse de cinq kilomètres par heure, trois à cinq jours par semaine. On peut essayer un programme de 10 à 15 respirations profondes, trois fois par jour (interrompre ou limiter à votre niveau de tolérance si des étourdissements apparaissent). Selon la NASA, une des meilleures façons de brûler des calories et de faire circuler la lymphe est d’utiliser un trampoline. L’idéal étant de commencer par quelques minutes chaque jour et d’augmenter progressivement.
Comme les réseaux lymphatiques se trouvent à côté de nos artères, l’augmentation du pouls et de l’intensité contribuera à améliorer le flux lymphatique. De plus, selon une étude italienne, le saut diminue l’intensité de la douleur de 88 %, en évacuant par le système lymphatique les composants inflammatoires qui déclenchent la douleur. Nous recommandons 10 à 20 minutes, mais même cinq minutes ou 50 à 100 sauts peuvent être puissants.
De plus, bien qu’il ne s’agisse pas d’exercice, le massage et le yoga sont des moyens efficaces pour optimiser le flux lymphatique. La pression externe sur la peau est transmise aux muscles, ce qui permet ensuite à la lymphe de circuler. On dit souvent que le yoga est un massage des organes internes, il peut augmenter le drainage lymphatique. Profiter du sauna peut agir comme un exercice en dilatant les vaisseaux, en augmentant le rythme cardiaque et en éliminant les toxines corporelles de la lymphe grâce aux glandes sudoripares de la peau.
La gestion du stress
Ici, il ne s’agit pas simplement de savoir gérer les circonstances négatives. Il est question de spiritualité ou du « sentiment d’une connexion à Dieu », à une puissance supérieure, à une conscience plus profonde, à la communauté, la Terre. Il s’agit d’avoir un esprit droit et un rôle significatif dans l’univers.
La méditation est le processus qui consiste à entraîner l’esprit à devenir plus calme et plus paisible. Quelques minutes seulement de méditation le matin et le soir entraînent déjà une meilleure circulation de la lymphe, et il est prouvé que cela réduit le niveau de stress.
La méditation, accompagnée de tolérance et de gratitude, peut calmer l’esprit anxieux et réduire l’adrénaline et la cortisone qui abondent dans les circonstances stressantes. La surproduction de ces hormones de « fuite ou de combat » entraîne un spasme des vaisseaux lymphatiques et leur oblitération éventuelle.
Le yoga et les massages peuvent également être bénéfiques en cas de stress. Les étirements doux du yoga et du tai chi font systématiquement circuler le sang et les fluides lymphatiques dans les voies de circulation. Il a été démontré que cela réduit directement la pression sanguine et les hormones de stress, de sorte que les vaisseaux lymphatiques se dilatent et remplissent leurs fonctions plus efficacement.
L’alimentation
La plupart des régimes alimentaires sains comprennent de nombreux fruits et légumes. Ils sont en effet la principale source de polyphénols et de flavonoïdes, qui sont les meilleurs stimulateurs naturels d’un bon flux lymphatique.
Les aliments d’origine végétale, notamment les légumes à feuilles sombres tels que la roquette, le chou frisé, les épinards et la bette, fournissent un éventail de vitamines et de minéraux, dont le magnésium, le potassium, le calcium, la vitamine K et d’autres éléments nécessaires à la réparation des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Les fruits sont riches en vitamine C et en flavonoïdes tels que l’hespéridine. Les myrtilles contiennent l’antioxydant polyphénolique le plus puissant, le ptérostilbène.
Certaines épices et herbes ont un effet médicinal sur le flux lymphatique, car elles contiennent des composés qui détendent les vaisseaux lymphatiques pour accentuer le flux. Il s’agit notamment de l’ail, de l’oignon, du clou de girofle, du piment de cayenne, de la cannelle, de l’origan, du curry et du curcuma, qui contiennent tous des composés contribuant à l’entretien et à la réparation des tissus.
En revanche, il faut éviter l’huile végétale, les aliments frits, le sucre, un régime riche en graisses animales, les produits chimiques pulvérisés et les toxines industrielles, car ils provoquent tous des spasmes des vaisseaux lymphatiques et un ralentissement du flux lymphatique.
Il est important de rappeler que la consistance de la lymphe, le fait qu’elle soit fluide ou épaisse, dépend également d’un apport en eau pure et propre.
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