Un avocat qui manifestait avant la visite d’Emmanuel Macron près de Dunkerque (Nord) a été brièvement interpellé lundi matin avant d’être relâché, a-t-on appris de sources concordantes.
« J’ai été avisé vers 10h30 de l’interpellation d’un avocat pour entrave à la circulation », avant le déplacement d’Emmanuel Macron sur le site de l’usine pharmaceutique AstraZeneca, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Dunkerque, Sébastien Piève.
« Dès que j’ai appris que l’officier de police judiciaire allait le placer en garde à vue, j’ai immédiatement ordonné qu’aucune mesure coercitive ne soit prise contre lui », a-t-il ajouté, précisant que l’avocat avait été relâché.
« J’ai estimé que j’avais besoin d’avoir des éléments pour pouvoir prendre une décision si nécessaire, donc la mesure de garde à vue ne se justifiait pas au regard des éléments » en l’état, a-t-il justifié.
L’avocat interpellé, Me Henry-François Cattoir, a dénoncé auprès de l’AFP « un abus de pouvoir ». « On évoque un pseudo-délit pour casser les mouvements de foule et faire taire la contestation. Si c’est ça, l’Etat de droit, c’est bien triste… », a-t-il ajouté, expliquant qu’il s’était retrouvé « pris dans la nasse » des forces de l’ordre, et qu’il avait bien été placé en garde à vue « une dizaine de minutes ».
Une cinquantaine de manifestants CGT et une dizaine d’avocats du barreau de Dunkerque qui souhaitaient interpeller le président contre le projet de réforme des retraites ont été stoppés par un important dispositif policier à quelques centaines de mètres de l’usine, dans la commune limitrophe de Petite-Synthe, a constaté l’AFP.
L’arrestation de l’avocat a provoqué la colère de ses confrères, qui ont dénoncé une procédure « irrégulière ».
« C’est inquiétant, c’est une atteinte au droit de grève et au droit de manifester. Et quand on place un avocat en garde à vue, c’est quand même que le fonctionnement démocratique n’est pas sain », a dénoncé maître Nicolas Haudiquet, présent les lieux.
« Je viens d’appeler le bâtonnier de Dunkerque. Je vais être très claire: il n’y aura aucune discussion, aucune réunion avec le gouvernement si un seul avocat est empêché d’exercer son droit de manifester ou arrêté pour avoir manifesté », a tweeté de son côté la présidente du Conseil National des Barreaux, Christiane Féral-Schuhl.
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