E-administration : quels sont les exemples à suivre ?

Par PHILBERT CARBON
9 mars 2023 15:20 Mis à jour: 9 mars 2023 15:20

Dans notre précédente note, nous expliquions que la faible performance de l’e-administration française tenait à cinq raisons principales : l’ingérence des hommes et femmes politiques dans les projets, la mauvaise gouvernance de ces derniers,  l’obsolescence de l’informatique, l’absence de simplification administrative, le statut de la fonction publique.

En n’agissant pas sur ces points, les gouvernements français successifs condamnent notre pays à rester un élève médiocre comme l’attestent les classements internationaux dans lesquels il stagne.

Au contraire de la France, des pays collectionnent les meilleures places dans ces classements et ce depuis de nombreuses années. Comment font-ils ? Quelles sont leurs recettes ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir.

1.    La France dans les classements internationaux

1.2. L’index de développement de l’administration en ligne de l’ONU

Depuis 2001, l’Organisation des Nations Unies (ONU) publie, sous l’égide de son Département des affaires économiques et sociales (DAES), « The United Nations E-Government Survey » qui a pour ambition d’évaluer le développement de l’e-administration dans tous les États membres. Le rapport contient notamment un indice de développement de l’administration en ligne (E-Government Development Index, ou EGDI)[1] qui mesure l’utilisation par les États des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour fournir des services publics.

En 2022, les quinze pays les plus performants (classés VH par l’ONU) en matière d’e-administration étaient : le Danemark, la Finlande, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Islande, la Suède, l’Australie, l’Estonie, les Pays-Bas, les États-Unis, le Royaume-Uni, Singapour, les Émirats Arabes Unis, le Japon et Malte[2].

Il peut être pertinent de s’intéresser à l’évolution de ce classement au fil des années. Par exemple, l’année 2020 a vu l’Estonie, pour la première fois, se hisser dans le top 10 (3ème place). D’autres pays, en revanche, sont habitués des premiers rangs : le Royaume-Uni, onze fois dans le top 10 en douze éditions du « E-Government Survey » (il est 11ème en 2022) ; le Danemark et l’Australie apparaissent à onze reprises dans le haut du classement ; la Corée du Sud et les États-Unis, à dix reprises ; la Finlande et la Suède, neuf fois ; les Pays-Bas, Singapour, huit fois.

Dans le classement 2022 de l’ONU, la France apparaît à la 19ème place (et à la 11ème des pays européens). Ses voisins immédiats sont l’Espagne et l’Autriche. Pour une fois, elle fait mieux que l’Allemagne, classée 22ème. En 2001, première année du classement onusien, notre pays occupait la 14ème place. On pourrait en conclure qu’il a régressé. Ce serait une erreur, car la position française se caractérise surtout par son inconstance, comme le montre le graphique ci-dessous. Entre 2008 et 2018, la France a été très bien classée, allant jusqu’à occuper la 4ème place en 2014. Soudainement, en 2020, elle semble perdre tous les acquis des années précédentes et retrouve la position qui était la sienne en 2003.

[1] Les différents indicateurs sont détaillés en annexe 1.

[2] On trouvera en annexe 2 le classement des 50 premiers pays pour les années 2001 à 2022.

Article écrit par Philibert Carbon. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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