Le recours à des traitements interdits pour purifier les eaux minérales, reconnu lundi par le groupe Nestlé, concerne environ un tiers des marques en France, rapportent mardi Le Monde et Radio France, citant un rapport des inspecteurs de l’Igas.
« Les travaux ont permis de révéler que près de 30% des désignations commerciales subissent des traitements non conformes », écrivent les deux médias, évoquant les « conclusions » d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), remis au gouvernement en juillet 2022.
« Pas prudent de conclure à la parfaite maîtrise du risque sanitaire »
« La mission (de l’Igas) n’a pas de doute sur le fait que la proportion de 30% (des dénominations commerciales concernées) sous-estime le phénomène et que l’ensemble des minéraliers soient concernés », est-il indiqué dans ce rapport, assurent Le Monde et Radio France. Sollicitée par l’AFP, l’Igas n’avait pas réagi dans l’immédiat. « Ce rapport contient des données relevant du secret des affaires », a affirmé mardi une source gouvernementale à l’AFP. Cette source estime « qu’aucun risque sanitaire lié à la qualité des eaux embouteillées n’a été identifié à ce stade ».
Dans son enquête, Radio France souligne pourtant que selon les inspecteurs de l’Igas, si « globalement », le « niveau de conformité est élevé sur les eaux en bouteille, il ne serait pas prudent de conclure à la parfaite maîtrise du risque sanitaire, notamment du risque microbiologique ».
Des « pratiques de traitements non-conformes »
La source gouvernementale a confirmé à l’AFP qu’une « mission d’inspection des usines de conditionnement d’eaux minérales naturelles et d’eaux de source » en France a été confiée à l’Igas, et ce à la suite d’une démarche de Nestlé à l’été 2021 qui avait reconnu auprès des autorités des « pratiques de traitements non-conformes sur ses sites » de production. Ces pratiques ont été révélées lundi dans la presse par le numéro un mondial de l’eau minérale Nestlé Waters, qui, prenant les devants, a assuré qu’elles n’avaient plus cours dans ses marques (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex).
Autorisées pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements », les techniques de purification comme les filtres à charbon actifs ou les ultraviolets sont interdites pour les eaux minérales naturelles ou les eaux de source.
Selon Le Monde et Radio France, l’affaire a commencé fin 2020, quand un ancien salarié de la société Sources Alma, qui produit une trentaine d’eaux en bouteilles en France dont Cristaline, Saint-Yorre et Vichy Célestins, a signalé à la répression des fraudes (DGCCRF) des « pratiques suspectes dans une usine du groupe ».
Cette enquête de la DGCCRF a débouché sur une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Cusset (Allier) visant des faits de tromperie, précisent les deux médias. Contacté par l’AFP, le groupe Alma n’avait pas fait de commentaire à la mi-journée.
Une autre enquête judiciaire a été ouverte visant le groupe Nestlé Waters pour des manquements à la réglementation, a confirmé la source gouvernementale, sans préciser le lieu. Selon Radio France et Le Monde, elle a été ouverte par le parquet d’Espinal.
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