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École: après les promesses d’Emmanuel Macron, les syndicats enseignants sceptiques

avril 18, 2023 16:30, Last Updated: avril 18, 2023 16:56
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Emmanuel Macron promet que l’école va changer « à vue d’œil » dès septembre, avec le remplacement systématique des professeurs absents ou des élèves davantage accompagnés. Mais les syndicats sont sceptiques, faute d’attractivité du métier et de moyens.

« L’Éducation nationale doit renouer avec l’ambition d’être l’une des meilleures d’Europe », a déclaré lundi soir le président de la République lors de son allocution télévisée. « Dès la rentrée, notre école va changer à vue d’œil : pour les enseignants qui seront mieux rémunérés, pour les élèves qui seront davantage accompagnés en français, en mathématiques, pour leurs devoirs et pratiqueront plus de sport à l’école, pour les parents qui verront le remplacement systématique des enseignants absents ». Emanuel Macron a ainsi résumé en quelques mots ses ambitions pour l’école

« Des annonces qui ne vont pas résoudre le principal problème »

« Assez vide, sans surprise », pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges, lycées), l’allocution ne comportait « rien de nouveau, si ce n’est la confirmation que le président fait le choix de s’enfoncer dans des annonces qui ne vont pas résoudre le principal problème : la crise d’attractivité de nos métiers ». « Il y a un côté qui relève de la pensée magique », estime Catherine Nave-Bekhti du Sgen-CFDT. Pour Stéphane Crochet, du SE Unsa, « le président ressasse toujours les mêmes choses, avec une vision de l’école assez superficielle ».

Concernant la rémunération des enseignants « des annonces sont attendues jeudi », « le président ne bouge pas d’un iota », regrette Stéphane Crochet, alors que « le Pacte ne devrait pas être très bien reçu ». Les syndicats ont claqué la porte des négociations début mars sur cette partie de la revalorisation, conditionnées à de nouvelles missions pour les enseignants.

Un remplacement systématique des enseignants absents « n’est pas réalisable »

Les syndicats jugent peu crédible la promesse du « remplacement systématique des enseignants absents ». Dans le Pacte, les enseignants devront s’engager sur les remplacements de courte durée dans le second degré. Pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissements, il faudrait « que l’État s’engage à avoir des viviers de remplaçants. Et pour cela, il faut plus de moyens sur la table ». « Comment Emmanuel Macron peut-il arriver à remplacer (les enseignants absents) dès la rentrée, sans plus de moyens et plus de professeurs ? », renchérit le président de la fédération d’élèves FCPE, Grégoire Ensel. « Cette promesse n’est pas réalisable ».

Des postes supprimés en maternelle et élémentaire à la rentrée

Ni Emmanuel Macron ni le ministre de l’ Éducation nationale, Pap Ndiaye, n’ont abordé le sujet des remplacements en maternelle et élémentaire. Or, « on va supprimer des postes à la rentrée, ce n’est pas comme ça qu’on pourra assurer les remplacements », relève Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Les syndicats doutent également que l’école changera beaucoup pour les élèves

Davantage d’accompagnements pour les devoirs mais pas d’enseignants spécialisés 

Emmanuel Macron a assuré que les enfants seraient « davantage accompagnés en français, en mathématiques, pour leurs devoirs ». Une référence à des mesures annoncées en janvier, dont la création à la rentrée d’une heure hebdomadaire de renforcement ou d’approfondissement en français ou en mathématiques en classe de 6e, et la généralisation, toujours en 6e, du dispositif « Devoirs faits », qui permet d’effectuer le travail scolaire au collège.

Mais pour Stéphane Crochet, « ce ne sont pas ces 36 heures qui vont révolutionner les difficultés de fond de notre système scolaire ». Il regrette notamment que le chef de l’État « refuse d’ouvrir des sujets tels que l’intervention d’enseignants spécialisés » dans l’accompagnement des enfants en grande difficulté au primaire, qui existe, certes, mais de manière trop réduite selon lui.

Pour le lycée professionnel

Quant au lycée professionnel, le président a dit « vouloir désormais engager la réforme » annoncée depuis sa campagne présidentielle, avant de préciser qu’il souhaitait « accélérer » avec un projet de loi d’ici à l’été.

Mais là encore, cette réforme, qui a donné lieu à des concertations houleuses avec les syndicats entre septembre et janvier, est loin de remporter leur adhésion. Pour Sigrid Gérardin, à la tête du syndicat Snuep-FSU, « un passage par un projet de loi est le risque d’une transformation majeure de la voie professionnelle ».

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