La semaine dernière, Valérie Haumesser a envoyé une lettre au Père Noël pour demander la réouverture de son bistrot le plus vite possible. Elle et son mari, qui gèrent le Café du Cheval Blanc à Morvillars (dans le Territoire de Belfort), espèrent ainsi faire passer le message.
Le week-end dernier à Morvillars, Valérie Haumesser a glissé un courrier dans la boîte aux lettres du Père Noël installée dans sa commune. « Pour la première fois, à 57 ans, je t’écris et ce n’est pas seulement en mon nom, mais pour tous les bistrotiers, restaurateurs et tenanciers de discothèques », a déclaré Valérie.
Une lettre qu’elle a également publiée ce mercredi sur Facebook. Avec son mari, elle gère le Café du Cheval Blanc et n’en peut plus d’espérer sa réouverture et celle des autres bistrots ou restaurants partout dans le pays :
« Moi j’ai la chance d’être propriétaire et de me verser un loyer à moi-même, donc je ne suis pas en difficulté. Mais je suis solidaire de toute la profession », a expliqué Valérie à France Bleu.
« Je ne comprends pas la fermeture des cafés et restaurants, alors que le métro fonctionne, les grandes surfaces fonctionnent, les commerces non essentiels ont rouvert… En fait, quasiment tout le monde a rouvert, sauf nous. Pourtant, on n’est pas plus ‘cluster’ qu’un autre », a-t-elle déclaré. Pour Valérie, qui a choisi ce métier pour le contact humain, voir l’établissement vide est un crève-cœur.
Pour pallier à ce problème, elle a donc transformé son établissement en boutique éphémère. Tout le mois de décembre, des artistes et artisans se sont relayés. « Au moins, il y avait de la lumière, ça m’a fait plaisir », a partagé Valérie, qui assure aussi un service de vente à emporter.
Cependant, sa caisse ne se remplit pas assez, alors elle ne souhaite qu’une chose : reprendre rapidement son activité. « On veut juste accueillir nos clients », a-t-elle précisé.
Pour elle, cette lettre au Père Noël, « c’est une manière poétique de faire passer un message ». En effet, depuis le dernier confinement, Valérie porte un regard désabusé sur la politique du gouvernement, qui ne prévoit pas une réouverture des bars et restaurants avant le 20 janvier.
« En attendant, nous sommes obligés, tous les mois, de nous humilier à faire des demandes de subventions. C’est terrible. Ce ne sont pas des aides dont nous avons besoin. Nous voudrions juste pouvoir travailler », dénonce-t-elle.
Par cette lettre, elle espère donc que la magie de Noël pourra opérer, avec une possible date de réouverture pour les prochains jours.
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