C’est avec beaucoup de rapidité, glissé entre les piles d’articles sur la guerre en Ukraine que l’on a appris que le porte-avion chinois Shandong croisait à la mi-mars dans le détroit de Formose, entre la Chine et Taïwan. Il ne faut y voir, d’après le porte-parole du gouvernement chinois, aucun message diplomatique, et ce même si cette surprenante sortie en mer était quelques heures à peine avant le dialogue entre les présidents Xi Jinping et Joe Biden, entretien durant lequel Xi a rappelé à quel point un « mauvais « traitement de la question de Taïwan pourrait enflammer les relations sino-américaines. Quelques jours auparavant, des groupes de navires militaires chinois se sont aussi fait remarquer autour de l’île « rebelle », cette fois au sud-est de Taïwan, cite l’agence CNA.
Coïncidence – peut-être – du calendrier, au même moment, le général américain Stephen J. Townsend, commandant des forces américaines en Afrique, exprimait son inquiétude de voir l’armée chinoise préparer l’installation d’une nouvelle base militaire en Afrique, cette fois sur la côte atlantique – et donc avec les États-Unis au bout de la longue-vue. C’est en Guinée Équatoriale, entre le Cameroun et le Gabon, que celle-ci pourrait prochainement se construire. Comme partout, le régime communiste y est un créancier « compréhensif » qui ne demande pas mieux qu’étaler le remboursement de la dette dans laquelle il a plongé ces pays en échange de quelques positions stratégiques – commerciales d’abord, militaires ensuite.
À Djibouti par exemple, dont la Chine est le premier créancier, une « mystérieuse base chinoise qui inquiète l’Occident » (titre Le Point) s’est déjà développée ces dernières années. Cette installation militaire met Pékin en position de contrôler plus du tiers du pétrole mondial, qui y transite. En Amérique du Sud aussi, les analystes géopolitiques de Foreign Policy notent que vingt-et-un pays ont rejoint les « nouvelles routes de la soie », qui servent souvent à draper sous l’apparence d’accords commerciaux la préparation à des implantations militaires. Ils citent plus de 200 visites de hauts-gradés de l’Armée de Libération Populaire chinoise pour étayer leur propos.
Dernière information, et dernière perle à enfiler sur le même fil conducteur, celle des « missiles hypersoniques » dont l’armée russe fait grand bruit. L’ancien chef de l’armée de l’air française explique que la publicité faite de leur utilisation est une manière pour Moscou de rappeler à l’Occident que, porteurs de charges nucléaires, ils peuvent planer dans la haute atmosphère avant de frapper n’importe quel endroit du globe à plus de 10 000 km/h, en évitant les défenses anti-aériennes. Ceci sonne comme un rappel du message que Vladimir Poutine envoyait aux Européens lors de sa conférence de presse avec Emmanuel Macron au mois de février où, évoquant la possibilité d’un conflit avec l’Europe, il prévenait : « Vous n’auriez même pas le temps de réagir. »
Mais si, aujourd’hui, la Russie est au centre de toutes les inquiétudes, que la Chine n’est vue que comme médiateur potentiel auprès d’un Vladimir Poutine décrit comme fou car il n’a pas fait ce que les analystes attendaient de lui, que d’oublis… Qui d’autre, dans le monde, dispose de missiles hypersoniques ? La Chine. Celle-ci a d’ailleurs, à titre de démonstration, fait faire le tour du globe à l’un d’eux, tiré depuis un lanceur spatial. La destruction de l’humanité arrive, littéralement, du ciel.
Tandis que tout l’Occident croit jouer une partie d’échecs avec la Russie, sacrifiant une ou deux pièces – l’approvisionnement en gaz et en céréales – pour se rapprocher du roi Poutine et le mettre mat, la Chine avance méthodiquement dans une partie de jeu de go. Son objectif est d’avancer discrètement aussi longtemps que possible en encerclant le monde, objectif pour l’atteinte duquel l’absence de réaction internationale est un élément-clé. Puis, lorsqu’elle jugera qu’elle a toutes les implantations nécessaires pour frapper, la crise à laquelle le monde libre fera face sera sans commune mesure avec le drame ukrainien, aussi cruel soit-il. Les bombardements sur des civils à Marioupol et ailleurs ne sont, pour le régime communiste chinois, qu’un chiffon agité ailleurs afin de détourner l’attention et d’analyser les réactions de l’adversaire principal : l’ensemble du monde occidental.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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