À l’école primaire de Malaunay (Seine-Maritime), des élèves d’une classe de CM1/CM2 se sont mis en grève afin de dénoncer les comportements violents de deux camarades.
Il suffit d’un ou de deux élèves ingérables et le quotidien d’une classe devient alors difficilement supportable. Si ces propos font malheureusement écho à nombre d’enseignants en France, on oublie souvent le traumatisme subi par les élèves, parfois durant plusieurs années consécutives, ces élèves perturbateurs les « suivant » classe après classe…
21 élèves sur 24 absents
À Malaunay, ce sont les parents, excédées et inquiets des effets du comportement perturbateur et violent de deux élèves, qui ont lancé cette idée.
Aussi, ce vendredi 1er décembre, ont-ils organisé une « classe morte », avec 21 élèves sur 24 qui ont suivi le mouvement, ne se présentant pas à l’école ce jour.
Cette décision insolite et radicale fait suite à de nombreux faits de violences, insultes et vols commis sur les élèves par ces deux camarades de classe.
Sur France3 Normandie, Marjorie Aublé, maman d’une petite fille de 9 ans, décrit ainsi le traumatisme subi par son enfant : « Cassie avait reçu un ballon très fort dans le ventre. Elle n’en peut plus. Elle est à la limite de la phobie scolaire. Alors aujourd’hui non plus, je ne l’ai pas ramenée à l’école ».
« On n’accable pas ces deux élèves », souligne Cédric Goueytes, père d’un autre écolier. « Mais quand on voit nos enfants sortir en pleurant de l’école, forcément on se mobilise… Les deux élèves en question se battent en cours, insultent leur enseignante, frappent les autres gamins. La maîtresse est allée jusqu’à donner des casques anti bruits pour les élèves qui avaient du mal à se concentrer. »
Des mesures inadaptées ?
L’école, avec ses faibles moyens décisionnaires, a tenté de calmer le jeu, le directeur ayant convoqué les familles des deux élèves violents, puis reçu celles des autres élèves de la classe. Mais sans succès, selon les parents d’élèves, la violence étant toujours là.
Contactée, l’inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription explique ainsi avoir missionné une équipe d’enseignants spécialisés afin de trouver des réponses aux besoins des élèves perturbateurs et ainsi rétablir des conditions convenables pour les apprentissages. Elle s’opposerait donc à un changement d »établissement pour ces deux élèves.
Faut-il souligner que, face à des élèves ingérables de plus en plus fréquents dans les établissements scolaires, la proportion d’enseignants spécialisés et notamment, celle des fameux « maîtres G », chargés de l’aide à dominante rééducative et donc spécialisés dans la gestion des comportements, a fondu comme neige au soleil depuis une vingtaine d’années, partout sur le territoire français.
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