Éducation : un manque d’écoute, jugent les syndicats d’enseignants, à propos d’Élisabeth Borne en visite à Mayotte

Par Epoch Times avec AFP
1 décembre 2024 08:19 Mis à jour: 1 janvier 2025 08:19

Plusieurs syndicats d’enseignants ont critiqué mardi l’attitude d’Élisabeth Borne lors de sa visite la veille à Mayotte, reprochant à la ministre de l’Éducation d’avoir manqué d’écoute face à la situation des enseignants sur l’île ravagée par un cyclone meurtrier.

« La ministre ne répond pas, pire elle évite le débat », a jugé sur X Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire. Une référence au comportement de Mme Borne dans une vidéo lundi à Mayotte, où l’on voit l’ex-Première ministre tourner le dos à deux enseignants qui l’interpellent sur la situation locale.

« Une aide de l’État qui n’arrive pas, des personnels qui tiennent à bout des bras, parfois sur leurs fonds ou des cagnottes, les établissements qui accueillent les familles Élisabeth Borne ne peut pas tourner le dos à cette réalité ! », a également réagi sur X le SNES-FSU, premier syndicat du secondaire.

Mme Borne s’est, elle, défendue mardi en dénonçant une séquence « tronquée » et qui « ne reflète pas » la teneur de ses échanges avec les deux enseignants. « Attachée au dialogue, consciente et préoccupée par la gravité de la situation, j’ai longuement échangé hier avec les personnels de direction et les syndicats enseignants sur la situation à Mayotte et les défis de la rentrée », a-t-elle assuré, là encore sur X.

Mme Borne ainsi que d’autres membres du gouvernement ont accompagné lundi le Premier ministre François Bayrou dans un déplacement à Mayotte où le cyclone Chido a, selon le dernier bilan officiel, tué 39 personnes lors de son passage début décembre.

À cette occasion, un plan d’aide a été détaillé et comporte notamment des volets sur l’enseignement. Des « tentes-écoles » seront montées cette semaine avant la rentrée prévue le 13 janvier, « selon les modalités adaptées, établissement par établissement ». Un plan d’attractivité et de fidélisation des enseignants sera aussi lancé.

Le Premier ministre François Bayrou (à g.), la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne (au c.) et le ministre de l’Outre-mer Manuel Valls (à dr.) visitent une salle de classe dévastée par le cyclone à Mamoudzou, le 30 décembre 2024. (JULIEN DE ROSA/AFP via Getty Images)

Les mesures sont jugées tardives et insuffisantes

Ces mesures ont toutefois été jugées trop tardives et insuffisantes par le secteur. Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées), a l’impression que la rentrée a été annoncée « avant même de se demander si on pouvait et comment on pouvait la faire » : « des collègues n’ont plus d’habitation, il faudrait qu’ils puissent se loger avant » de revenir enseigner, estime-t-il auprès de l’AFP.

Autre problème : de nombreux établissements scolaires ont été abîmés. « Rien n’a été dit sur les procédures pour rouvrir les bâtiments scolaires en toute sécurité, des collègues nous signalent que dans certains collèges le plafond est imbibé d’eau », souligne auprès de l’AFP Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat de l’enseignement secondaire.

« L’Éducation nationale ne s’est pas donnée les moyens de recenser les élèves, les personnels et l’état du bâti scolaire », déplore-t-elle. Selon les syndicats, un tiers seulement des enseignants de l’île ont été contactés depuis le cyclone.

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