L’isolement et la solitude pèsent de plus en plus durement sur les adolescents, conséquence directe des deux confinements et des couvre-feu imposés par le gouvernement depuis mars 2020. C’est ce qu’a révélé une enquête de l’observatoire de la vie étudiante réalisée juste après le premier confinement du printemps, ainsi que le rapporte France 3 Hauts-de-France. Par ailleurs, de nombreuses initiatives d’aide ont été mises en place, notamment à Lille.
Une étude qui porte sur la santé mentale des étudiants a été réalisée par Myriam Schelcher, Marie-Noëlle Grimaldi, Marc Graff, Jérôme Dujardin, Richard Gellée et Emilien Vanrenterghem. Elle montre que 51 % des étudiants ont souffert de solitude et d’isolement. Elle sera diffusée le 10 février vers 23 h sur France 3 Nord Pas-de-Calais et Picardie.
Une détresse grandissante chez « ceux qui n’ont pas de difficulté sociale particulière »
Depuis de nombreux mois, de nombreux étudiants vivent très mal le fait d’être coupés de toute forme de sociabilité. Leurs cours, qui sont la plupart du temps dispensés en visioconférence, ne leur permettent plus de faire de nouvelles rencontres, de voir leurs camarades ainsi que leurs professeurs. Être privé de ce lien physique révèle de manière encore plus flagrante combien il est nécessaire et précieux.
— Fabien Torre (@fabien_torre) January 28, 2021
De plus, l’absence de projection dans un futur totalement incertain, les petits bonheurs qui rythmaient le quotidien qui se réduisent comme peau de chagrin, la perte des repères, la baisse du niveau de vie, représentent un contexte particulièrement défavorable pour la santé mentale de ces jeunes.
Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’Université de Lille, chargée de la vie étudiante a fait un constat particulièrement inquiétant. « Nous avons en face de nous une nouvelle catégorie d’étudiants qui ne va pas bien, ceux qui n’ont pas de difficulté sociale particulière », explique-t-elle, ainsi que le relate France 3 Hauts-de-France.
De nombreuses initiatives d’aide pour rompre l’isolement
Depuis novembre, l’université de Lille propose de l’aide aux étudiants, notamment par le biais d’une adresse mail, le but de celle-ci étant de repérer les étudiants qui sont en grande détresse psychologique. Des centres de santé ont également été mis en place sur les campus et les étudiants peuvent bénéficier d’une aide psychologique. Mais France 3 Hauts-de-France souligne qu’il n’y a que quatre psychologues pour 70 000 étudiants, les consultations pouvant être réalisées sous forme de visioconférence.
Une autre initiative, chapeautée par le CROUS, a également vu le jour. Des référents interviennent dans les cités universitaires pour créer du lien social et permettre aux étudiants de faire part de leurs besoins.
Une ligne téléphonique du nom de Nightline a aussi été mise en place mi-novembre à Lille, elle permet aux étudiants de se confier, précise France 3 Hauts-de-France. Mais son cadre d’action est restreint en raison de l’anonymat des appelants. De ce fait, si l’aidant sent l’urgence de contacter les secours, l’appelant doit clairement en faire la demande.
Une enquête, menée sur plus de 3 000 étudiants par l’Université de Picardie Jules Verne, montre que 72 % d’entre eux sont considérés en détresse psychologique et 19 % déclarent avoir eu des idées suicidaires, indique encore France 3 Hauts-de-France.
[SOUTIEN ETUDIANT] La plupart des services d’écoute ouvrent à nouveau cette semaine, n’hésitez pas à consulter https://t.co/68StALvlFJ pour trouver un soutien psy gratuit près de chez vous. Vous n’êtes pas seul·e·s ?#SoutienEtudiant
— Nightline France (@NightlineFrance) January 4, 2021
Le nombre d’étudiants hospitalisés en psychiatrie au CHU de Lille augmente. Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à l’Hôpital Fontan a expliqué : « Ce que l’on voit dans cette catégorie de population récemment c’est l’effet d’usure. Le stress constant et le peu de perspectives épuisent les ressources en continu. »
Et si toutes ces initiatives sont une aide non négligeable pour ces étudiants, elles ne pourront se substituer aux liens réels dans un cadre de vie normale. Les étudiants qui se sont confiés parlent d’une vie passive, d’une grande solitude, d’angoisses très fortes et considèrent cette expérience de confinement comme la pire de leur vie, ne trouvant plus de sens à ce qu’ils font.
Face à ce triste constat, Emmanuel Macron avait annoncé le 21 janvier devant 14 étudiants de l’université Paris Saclay, le possible retour des étudiants dans leurs établissements, dans la limite d’un jour par semaine, rapportait Le Monde.
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