Égypte : l’avocat défenseur des droits de l’Homme Khaled Ali part en campagne

6 novembre 2017 20:00 Mis à jour: 6 novembre 2017 20:09

L’avocat défenseur des droits de l’Homme Khaled Ali, célèbre pour avoir mené une bataille judiciaire contre le régime du président Abdel Fattah al-Sissi, a lancé lundi sa campagne pour l’élection présidentielle en Égypte, prévue au printemps 2018.

Candidat à la présidentielle de 2012, ce militant de gauche de 45 ans, figure populaire de la révolution du 25 janvier 2011, s’était opposé au transfert de deux îles à l’Arabie Saoudite.

« Nous nous préparons à ces élections sans illusion quant à l’intégrité de l’adversaire ou l’équité du contexte dans lequel se déroulera le processus électoral », a déclaré M. Ali lors d’une conférence de presse.

M. Ali a toutefois précisé qu’il annoncerait sa décision finale au sujet de sa candidature après consultation de « toutes les forces politiques égyptiennes ». Il pourrait aussi bien présenter une candidature collective ou se retrancher derrière un boycott général.

Plus tôt lundi, il avait annoncé sur Facebook que les forces de sécurité avaient mené un raid dans l’imprimerie où se trouvaient les tracts de sa campagne, et saisi une partie des documents.

Connu pour son engagement au sein d’ONG et de son parti laïque Pain et Liberté, l’avocat s’est imposé comme la figure principale de l’opposition au régime du président Sissi, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 2014.

En janvier, il avait réussi à faire annuler par la Cour suprême administrative le transfert des îles Tiran et Sanafir, sur la mer Rouge, à l’Arabie Saoudite. Le projet avait été particulièrement critiqué, ses opposants accusant le président de « vendre l’Égypte ».

Malgré la décision des juges, le Parlement égyptien a ratifié l’accord, promulgué fin juin.

Dans un contexte de répression contre les opposants et défenseurs des droits de l’Homme, M. Ali a été convoqué en mai, le parquet le suspectant d’avoir créé un parti politique non enregistré légalement.

En septembre, il a été condamné à trois mois d’emprisonnement par contumace pour atteinte à la « décence publique », les autorités lui reprochant d’avoir fait un doigt d’honneur après sa victoire dans l’affaire Tiran et Sanafir. L’avocat a nié et fait appel.

Au regard de sa condamnation, seule la commission électorale chargée d’organiser la présidentielle est en mesure de lui permettre ou non de se présenter.

Élu en 2014 après la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, le maréchal Sissi n’a pas encore annoncé sa candidature à un second mandat dans la course à la présidentielle 2018.

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