L’Egypte doit cesser d’abuser de sa législation anti-terroriste pour museler les opposants au régime, les défenseurs des droits et les journalistes et maintenir ses critiques en détention préventive indéfiniment, ont exigé plusieurs dizaines de pays devant le Conseil des droits de l’homme vendredi.
Trente et un pays ont aussi fait part de leur « profonde inquiétude concernant l’usage de la législation anti-terroriste contre les militants des droits de l’homme, les personnes LGBTI, les journalistes, les politiciens et avocats », dans un message vidéo lu par l’ambassadrice de Finlande à Genève, Kirsti Kauppi.
Le texte, mentionne en particulier le cas d’une importante association de défense des droits de l’homme, l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), qui a vu certains de ses membres arrêtés en 2020 et qui a été accusée de terrorisme après une rencontre avec des ambassadeurs étrangers.
Ces membres ont été libérés, l’arrestation ayant provoqué un tollé international.
Libération de tous les journalistes
L’ambassadrice a également demandé aux autorités « de faire cesser les longues périodes de détention préventive infligées aux défenseurs des droits et aux militants de la société civile au nom de la législation contre le terrorisme ».
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Egypte: les atteintes aux libertés fermement dénoncées à l’ONU
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Elle a en particulier critiqué une méthode connue sous le nom de « rotation » consistant à prolonger les détentions au-delà de la limite légale par une manœuvre de procédure.
Le texte demande aussi la libération de tous les journalistes.
L’Egypte compte plus de 60.000 détenus d’opinion selon des ONG.
Répression croissante sur toute forme d’opposition
Depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée en 2013 et l’arrivée au pouvoir l’année suivante d’Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s’est abattue sur toute forme d’opposition, islamiste ou libérale.
Les pays signataires veulent ainsi faire pression sur les autorités pour qu’elles appliquent correctement une loi sur les ONG adoptée en 2019, qui pourrait alors faciliter les actions de ces organisations, a expliqué un diplomate européen qui a participé à l’élaboration du texte.
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Les groupes de défense des droits de l’homme ont salué l’initiative.
Cette déclaration « met fin à des années d’absence de toute action collective devant le Conseil des droits de l’homme, malgré la rapide détérioration de la situation » dans ce domaine, a commenté Bahey Hassan, qui dirige l’Institut d’études des droits de l’homme du Caire, dans un communiqué conjoint signé de neuf autre organisations de défense des droits y compris internationales.
Kevin Whelan, le représentant d’Amnesty international à Genève estime que cette déclaration « est un message clair à destination des autorités égyptiennes que le monde ne fermera plus les yeux devant ses campagnes menées sans relâche pour écraser une opposition pacifique. »
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