Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé mardi l’« augmentation significative » de la répression des dissidents en Egypte, jugeant que les détentions arbitraires y sont devenues un « problème chronique ». Le régime de Abdel Fattah al-Sissi est régulièrement accusé par les défenseurs des droits de l’Homme de violer les libertés publiques et de museler la presse comme les opposants. Le gouvernement égyptien nie ces accusations, et met en avant la lutte contre le « terrorisme » et la nécessité d’une stabilité politique en Egypte.
Mais le Haut-Commissariat de l’ONU a mis en garde mardi contre une « nouvelle campagne d’arrestations, d’interrogatoires et de détentions de militants, blogueurs et journalistes en Egypte » au cours des dernières semaines. Cela « semble indiquer une augmentation significative de la répression des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion dans le pays », a déclaré la porte-parole de l’institution onusienne, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève.
Elle a expliqué qu’une longue liste de blogueurs, de journalistes, d’avocats et d’éminents activistes figuraient parmi ceux qui ont été détenus depuis que le Procureur Général égyptien a ordonné en février de surveiller les sites de médias sociaux qui « diffusent des mensonges et des fausses nouvelles ». Dans de nombreux cas récents, les personnes étaient arrêtées sans mandat, selon le Haut-Commissariat. « Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que de telles arrestations, souvent suivies de peines sévères, sont devenues courantes », a dit Mme Shamdasani, faisant valoir que « la détention arbitraire est devenue un problème chronique en Egypte ».
Figure de l’opposition en Egypte, Hazim Abdelazim a été arrêté fin mai, quelques jours après le placement en détention préventive du blogueur et journaliste Waël Abbas. Un autre blogueur, accusé de « prôner l’athéisme », Chérif Gaber, ou encore un jeune auteur de vidéos satiriques sur YouTube, Chadi Abouzeid, ont également été arrêtés début mai. L’Union européenne a dénoncé les arrestations d’opposants et de personnalités de la société civile en Egypte après la réélection, en mars, du président Abdel Fattah al-Sissi, avec plus de 97% des voix.
La chute de l’ancien président egyptien Hosni Moubarak, à la faveur du soulèvement populaire de 2011, a plongé l’Egypte dans la crise politique et économique. M. Sissi a pris la tête du pays lors des élections de 2014, un an après la destitution par l’armée, qu’il dirigeait alors, du président islamiste Mohamed Morsi, premier président égyptien civil élu démocratiquement.
DC avec AFP
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