Émue aux larmes, Katarzyna Jasinska, 25 ans, tend une veste chaude pour enfant à un Ukrainien venant d’entrer en Pologne par le passage frontalier de Medyka (est).
« Il y en a qui sont venus sans rien du tout ou juste avec un sac à main. En fuyant, ils n’ont pas eu le temps d’emmener quoi que ce soit avec eux. Certains sont blessés. Ils ont simplement besoin de tout », dit cette technicienne vétérinaire, originaire de Tychy dans le sud de la Pologne, « C’est une tragédie inimaginable ».
Autour d’elle, des dizaines de grands sacs en plastique posés à même le sol, remplis de vêtements qu’elle distribue à qui en a besoin.
Des Ukrainiens arrivés en masse aux portes de la Pologne
Katarzyna fait partie des milliers de bénévoles polonais et des Ukrainiens vivant en Pologne qui, sans attendre, se sont lancés à aider les réfugiés.
Samedi 26 février, ces derniers étaient déjà plus de 150.000 à avoir traversé la frontière polonaise depuis que leur pays fut agressé par la Russie. Et leur nombre ne cesse d’augmenter d’heure en heure.
À Medyka, la file d’arrivants semble interminable, composée pour la plupart de femmes et d’enfants qui entrent en Pologne au bout de dizaines d’heures passées à attendre du côté ukrainien de la frontière.
« Les gens ont surtout besoin de vestes chaudes, de bonnets, de gants, mais aussi de vêtements pour enfants », explique-t-elle, alors que les températures descendent au-dessous du zéro, la nuit.
Une chaîne de solidarité pour venir en aide
Originaire de Tchernihiv (nord de l’Ukraine), Igor, 45 ans, vient de lui demander deux parkas pour ses filles, âgées de quatre et huit ans, bloquées de l’autre côté de la frontière.
« Cela fait déjà 20 heures qu’elles attendent, avec ma femme, pour passer du côté polonais », explique cet ouvrier en bâtiment vivant à Varsovie depuis quatre ans.
« C’est extraordinaire ce que font les Polonais, cela nous réchauffe le cœur », lance-t-il, « on ne s’attendait pas à un tel élan de solidarité. On peut avoir de la nourriture, du thé, des vêtements, le transport, tout gratuitement ».
Après avoir réussi à traverser la frontière, les réfugiés sont pris en charge, soit par les membres de leur familles ou compatriotes qui vivent en Pologne – la communauté ukrainienne compte en Pologne environ un million de personnes -, soit par des bénévoles polonais.
Le long de l’allée menant du passage frontalier, des jeunes distribuent des boissons et de la nourriture gratuite, des vêtements, des couches-culottes et même des poussettes pour enfants.
Sur le stand d’un opérateur de téléphonie, les Ukrainiens chargent leurs portables et peuvent se munir d’une carte téléphonique gratuite. Pour l’obtenir, il suffit de présenter son passeport ukrainien.
« S’ils ont de la famille en Pologne, ou savent où ils veulent aller, on les aide à partir. Les autres, on les dirige vers des centres déployés dans tout le pays », principalement dans les gares, explique Filip, un Polonais d’origine ukrainienne, âgé de 18 ans.
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