Almazbek Atambaïev, 61 ans, est un homme de compromis, partisan de la démocratie parlementaire, un positionnement politique rare en Asie centrale, où les régimes autoritaires sont la norme. Il est également un fervent allié du président russe Vladimir Poutine.
Après avoir joué un rôle central dans deux révolutions, il a été élu président en 2011 pour un mandat de six ans et ne peut pas se représenter selon la constitution. Sans désigner officiellement de successeur, il a néanmoins dit soutenir son ancien Premier ministre Sooronbaï Jeenbekov, lui donnant ainsi une longueur d’avance sur ses adversaires.
Son mandat a été marqué par l’emprisonnement de nombreux opposants à la suite de procès controversés et des poursuites ont été engagées contre plusieurs médias critiquant le gouvernement kirghiz.
Après ce récent tour de vis, certains craignent que le président sortant n’interfère directement dans les élections.
Premier ministre d’avril 2016 à août 2017, Sooronbaï Jeenbekov, 58 ans, est le candidat du Parti social-démocrate (SDPK), fondé par Almazbek Atambaïev, dont il est très proche.
Pendant un an et demi, M. Jeenbekov, qui se présente comme le candidat de la stabilité, a dirigé un gouvernement constitué de représentants de trois partis politiques, dont le SDPK.
Peu apprécié alors, il a gagné en popularité une fois choisi comme poulain par le président sortant.
À 47 ans, le richissime député et chef de l’opposition Omourbek Babanov est le principal rival de Sooronbaï Jeenbekov.
Charismatique, Babanov a fait fortune dans le commerce pétrolier et a également occupé le poste de Premier ministre. Alors que M. Jeenbekov est originaire du sud du Kirghizstan, lui vient du nord-est du pays et compte sur le soutien de la population locale.
Les divisions régionales devraient jouer un rôle clé dans l’élection.
M. Babanov a été vivement critiqué par les médias pro-pouvoir qui le décrivent comme un candidat antipatriotique et indigne de confiance. Autre difficulté: peu avant l’élection, l’un de ses bras droit a été arrêté par la justice kirghize qui le soupçonne de tentative de coup d’État.
Contrairement à la Russie, qui s’est tenue à l’écart de la campagne électorale kirghize, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a rencontré Omourbek Babanov, provoquant la colère de Bichkek.
Le président kazakh a aussitôt été accusé d’ingérence par Almazbek Atambaïev, qui a affirmé que le Kazakhstan était gouverné par des « sultans » corrompus.
Jugeant ces remarques « inacceptables », le Kazakhstan s’est dit « extrêmement surpris » de la réaction kirghize et a souligné qu’il était courant que M. Nazarbaïev rencontre des hommes politiques d’autres pays.
Bien que sa victoire soit peu probable, Temir Sariïev, 54 ans, fait partie des candidats qui comptent, ne serait-ce que pour sa grande popularité dans le nord du Kirghizstan.
Tout comme ses rivaux Oumourbek Babanov et Soonronbaï Jeenbekov, il a été l’un des six Premiers ministres d’Almazbek Atambaïev et l’un des acteurs de l’entrée du Kirghizstan dans l’Union économique eurasiatique, la zone de libre échange créée par Moscou.
Selon l’International Republican Institute, basé à Washington, aucun candidat ne peut s’assurer une victoire dès le premier tour. En cas de deuxième tour, le soutien de candidats comme Temir Sariïev pourrait faire la différence entre les deux finalistes.
Sur les onze candidats, certains sont parfois crédités de moins d’1% des votes, comme Arstan Alaï Abdildaïev, 49 ans, devenu célèbre en défrayant la chronique avec des déclarations incongrues et prophéties farfelues.
Il a notamment prédit qu’il n’y aurait pas d’hiver et assuré avoir découvert que se cachait en Vladimir Poutine un « robot biologique complexe ». Il a promis que les Kirghizes « domineront le monde » s’il est élu président.
Abdildaïev s’est dit optimiste quant à ses chances de remporter l’élection : « Cette fois, je pense que les représentants de l’univers vont gagner », a-t-il affirmé à l’AFP dans une déclaration peu explicite mais caractéristique du style qu’il affectionne.
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