La semaine dernière, Marine Le Pen affirmait que des lobbys finançaient les partis du Parlement européen, prenant l’exemple de la société Monsanto (rachetée par Bayer en 2016, elle produit le glyphosate) et du groupe de l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe). Une information confirmée au 20h de France 2 le 11 mars.
« Les lobbys financent les partis politiques européens et ils financent l’ALDE, le parti d’Emmanuel Macron au Parlement européen. Le parti politique de l’Alliance des Libéraux et Démocrates pour l’Europe (ALDE) est financé par Bayer-Monsanto », déclarait la présidente du Rassemblement national (RN) sur RTL le 7 mars.
Si les journalistes de France télévisions ont rappelé que le financement des partis politiques français par des entreprises était interdit, ce n’est pas le cas de leurs homologues européens qui peuvent recevoir de l’argent de la part de sociétés privées. Un procédé qui pose la question des potentiels conflits d’intérêts.
#Bruxelles : « Les lobbies, comme Bayer-Monsanto, financent les partis politiques européens, notamment ALDE le parti d’Emmanuel Macron au Parlement », dit @MLP_officiel dans #RTLMatin avec @EliMartichoux pic.twitter.com/YDEkO5anWN
— RTL France (@RTLFrance) March 7, 2019
« Ça peut biaiser la démocratie »
En novembre 2018, La République En Marche (LREM) dépêchait Astrid Panosyan au congrès de l’ALDE organisé à Madrid afin d’annoncer officiellement l’alliance du parti de la majorité présidentielle avec le parti centriste européen en vue des prochaines échéances électorales du 26 mai 2019.
« L’ALDE est le noyau avec lequel En Marche veut construire cette coalition », déclarait Mme Panosyan pendant l’événement, financé en partie grâce aux fonds versés par de grandes entreprises comme Bayer, Google, Deloitte, Walt Disney ou Microsoft.
Selon les chiffres du Parlement européen, l’ALDE a touché plus de 425 000 euros de la part de grandes entreprises depuis les dernières élections européennes de 2014. S’il représente moins de 4% du budget du groupe d’après Didrik de Schaetzen – porte-parole de l’ALDE –, ce montant reste toutefois très supérieur aux sommes perçues par les autres forces politiques qui siègent à Strasbourg.
Didrik de Schaetzen ne parle d’ailleurs pas de financement mais de « coopération ». Le porte-parole du groupe des libéraux estime également que l’ALDE est libre de ne pas accepter les montants versés par les multinationales.
« Nous sommes tout à fait en mesure de refuser [ces fonds] si ça ne colle pas avec ce que l’on dit ou si l’on craint qu’il y ait une espérance de quelque chose en retour », confie le responsable politique.
VIDEO @France2tv confirme l’information de @MLP_officiel selon laquelle @Bayer-Monsanto (fabricant du #glyphosate) finance l’@ALDEgroup, parti d’@EmmanuelMacron au parlement européen. @Steph_Sejourne (Directeur de Campagne @EnMarchefr) dit découvrir ces financements pic.twitter.com/3WJmdIlRMf
— fandetv ن (@fandetv) March 11, 2019
« Ce ne sont pas de bonnes pratiques »
Un point de vue que ne partage pas Margarida Silva, chargée de campagne auprès de l’Observatoire de l’Europe industrielle, association qui étudie la façon dont les lobbys des grandes entreprises influencent l’élaboration et la mise en place des différentes règlementations européennes.
« Ces financements sont pour eux une chance de plus d’influencer les politiques. Ça peut biaiser la démocratie », explique-t-elle.
Interrogé par les journalistes de France Télévisions, Stéphane Séjourné – directeur de campagne LREM pour les élections européennes – assure ne pas avoir été au courant de ces financements.
« Ce ne sont pas de bonnes pratiques pour des partis politiques qui doivent être indépendants dans leur manière de légiférer. Il va falloir remettre le sujet sur la table. Ces pratiques sont interdites en France, elles doivent l’être aussi en Europe », affirme M. Séjourné.
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