Élections européennes : qui sont les « petites listes » ?

Par Germain de Lupiac
3 juin 2024 15:50 Mis à jour: 3 juin 2024 18:19

Sur les panneaux électoraux récemment installés pour les élections européennes, apparaissent 38 espaces d’affichage pour autant de listes électorales, un nouveau record en France. En 2019, 28 listes sur les 34 n’avaient pas atteint les 5% en totalisant pourtant 19,78% des suffrages exprimés. Les listes qui seront en dessous de la barre des 5% des bulletins de vote n’auront pas de députés européens et celles en dessous de 3% ne verront pas leur frais de campagne remboursés par l’État.

Jordan Bardella du RN, Valérie Hayer de LREM, Raphaël Glucksmann du PS, François-Xavier Bellamy de LR, Marion Maréchal de Reconquête!, Manon Aubry de LFI, Marie Toussaint de Les Écologistes-EELV ou encore Léon Deffontaines du PCF, toutes ces listes des partis dits traditionnels sont les plus à même de dépasser les 5% dans les bulletins exprimés et ont eu le plus de visibilité dans les médias ces derniers mois.

Huit semaines avant le scrutin, les médias ont un principe d’équité entre les différentes listes candidates, alors qui sont les 30 autres « petites listes » qui se présentent aux élections européennes de 2024 ?

LES ÉCOLOGISTES

« Écologie positive et territoires », une écologie de gouvernement
https://www.ecologiepositiveetterritoires.eu/ 

Le mouvement « Écologie positive et territoires » veut porter « une offre politique différente » qui ne soit pas « celle de la Nupes » réunissant écologistes, régionalistes, centristes, anti-populistes et même animalistes. « C’est un message d’espoir que nous voulons donner aux Français et leur montrer qu’il y a des solutions », a expliqué son président et tête de liste Yann Wehrling. Dénonçant une écologie « radicale et ridicule », proche de l’extrême gauche et s’opposant à l’agriculture, le parti souhaite défendre « une écologie responsable et constructive ».

« Équinoxe », le parti des ingénieurs de l’écologie et de la sobriété
https://parti-equinoxe.fr/

Pour la tête de liste Marine Cholley, Equinoxe défend la sortie des énergies fossiles par la sobriété, les renouvelables et le nucléaire. La liste propose de mettre en place « un système de quotas carbone individuels », de « développer massivement le train », « consolider les défenses européennes », le soutien à l’agroécologie ou encore la régulation de l’intelligence artificielle.

« Écologie au centre », l’écologie ni de gauche ni de droite
https://ecologieaucentre.com/ 

La tête de liste est Jean-Marc Governatori, candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle de 2022 (2,35% des voix). Il se déclare être ni dans l’écoviolence ni EELV ni Macronie, ni Nupes et ni RN. Dans son programme, l’agriculture occupe une place importante : « L’ordre naturel des choses est que agriculture et écologie soient complices, fraternelles, unies. »

« La ruche citoyenne » pour défendre le « monde du vivant »
https://www.laruchecitoyenne.eu/

Avec comme tête de liste Lorys Elmayan, ex-conseillère municipale à Archiac (Charente-Maritime), la ruche citoyenne se définit comme un mouvement animiste et écologique, qui défend « le monde du vivant ». Le parti entend « doter l’Europe d’une Constitution écrite, élaborée par et pour les citoyens européens ». « Unissons-nous comme les abeilles pour construire un avenir politique, écologique et respectueux des animaux, où chaque citoyen a sa place », prônent ses membres sur le site de la formation.

« Le Parti animaliste » contre l’abattage industriel des animaux
https://parti-animaliste.fr/ 

Avec ses 2,16% aux Européennes de 2019, le Parti animaliste espère créer la surprise le 9 juin afin de lutter contre le « cauchemar » de l’abattage « industriel » des animaux, a souligné sa tête de liste Hélène Thouy. Sa liste est de nouveau créditée de 2% des voix dans les sondages. »La question animale est fondamentale, ce n’est pas une variable d’ajustement », selon le parti. Le Parti animaliste propose notamment de « réorienter les financements de l’Union européenne pour soutenir une agriculture humaine basée sur la production de protéines et de nutriments d’origine végétale pour la consommation humaine ».

LES CENTRISTES

« Le Centre », contre la prolifération des normes
https://www.lecentre2024.fr/

Selon la liste Le Centre, les débats actuels ne parlent pas assez des territoires et n’expliquent pas assez aux électeurs les enjeux de l’Europe. Selon le parti centriste, « l’Europe est à l’envers. Comme les panneaux des villages de France retournés par les agriculteurs, l’Union européenne fonctionne dans le mauvais sens », dénonçant la bureaucratie bruxelloise qui étouffe par la prolifération des normes.

« Alliance rurale », pour représenter la diversité des territoires
https://alliancerurale.fr/ 

La liste est emmenée par l’ancien candidat à la présidentielle Jean Lassalle (parti Résistons), et le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen. Le parti de l’Alliance Rurale veut « réunir des citoyens français des villes et des campagnes qui – riches de leurs spécificités et de leurs cultures propres – sont représentatifs de la diversité rurale. » Willy Schraen, proche d’Emmanuel Macron, défend une « ruralité heureuse » contre les « ayatollahs de l’écologie », en dénonçant une Union européenne devenue « mastodonte administratif » et les « élites déconnectées de la vraie vie ».

LES SOUVERAINISTES

« L’Europe ça suffit » pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la France
https://les-patriotes.fr/europeennes2024/ 

Florian Philippot, président des Patriotes, et Jean-Frédéric Poisson, à la tête du parti Via, ont déposé une liste commune « L’Europe ça suffit » sur une ligne souverainiste pour la sortie de la France de l’Union européenne. Ils prônent « l’indépendance nationale et la souveraineté de la France », la sortie de l’OTAN ou la préservation du modèle social. Florian Philippot dit « compenser le déséquilibre démocratique » dans la représentation des candidats, sur les réseaux sociaux, très actif comme les numéros 2 et 3 de sa liste, Myriam Palomba, chroniqueuse dans « Touche pas à mon poste », et Jean-Frédéric Poisson, ancien député, explique-t-il à l’AFP.

« Changer l’Europe », face au « risque d’effondrement »
https://changerleurope.com/ 

Ce collectif est emmené par l’eurodéputé Pierre Larrouturou, son mouvement Nouvelle Donne et le petit parti Allons Enfants. Ce collectif, baptisé « Changer l’Europe », a pour ambition de proposer une liste pour « répondre à l’urgence », face au « risque d’effondrement », lié à « une crise sociale dramatique », une « crise climatique catastrophique » et « une crise économique » qui menace d’être « 10 fois plus grave qu’en 2007, selon le FMI », a expliqué à l’AFP M. Larrouturou. Cette liste qui se dit « la plus jeune », veut inciter les électeurs de gauche et les jeunes à voter, en leur proposant « un changement assez radical », a poursuivi l’eurodéputé, connu pour sa défense d’une semaine de quatre jours.

« Nous le peuple », pour défendre une souveraineté nationale et populaire
https://www.nous-le-peuple.fr/ 

La tête de liste Georges Kuzmanovic et le prince Joachim Murat, arrière-petit-neveu de Napoléon Bonaparte, tous deux anciens militaires de haut rang, se présentent pour « défendre la souveraineté nationale et populaire, la paix, la laïcité et la justice sociale » en dénonçant les « structures supranationales » comme l’UE et l’Otan. Le parti veut redonner à la France « son droit à être maître de son destin », refuser les traités européens qui « ruinent notre économie » et se positionne contre l’élargissement de l’Union européenne.

« Union populaire républicaine » (UPR) contre la « dictature antisociale » de l’UE
https://www.upr.fr/ 

Pour le président de l’UPR François Asselineau, tête de liste, l’UE ne peut pas changer et plonge la France dans le désastre. Il défend une sortie de la France de l’Union européenne, car l’UE « nous soumet à une dictature antisociale » selon son programme pour les Européennes. Il faut également sortir de l’euro qui a fait péricliter l’industrie et exploser la dette. LUPR se positionne contre « la guerre folle contre la Russie », une sortie de l’OTAN et s’oppose à la politique de l’immigration de l’UE.

« Liberté démocratique française » (LDF), pour un autre mode de gouvernance
https://www.groupe-ldf.fr/ 

La liste est menée par Patrice Grudé ainsi que douze gilets jaunes pour « redonner le pouvoir au peuple français ». Le parti vise « en priorité, la mise en place d’un RIC (référendum d’initiative citoyenne) européen accompagné de conseils citoyens au sein des États membres dont les modalités seront à définir ». Il propose un autre mode de gouvernance inspiré de la méthode suisse, avec un retour de la souveraineté et du franc comme monnaie nationale.

LA GAUCHE ET L’EXTRÊME GAUCHE

« Lutte ouvrière », pour la révolution des travailleuses et des travailleurs
https://www.lutte-ouvriere.org/ 

Le parti trotskiste se présente pour la 4e fois avec sa porte-parole Nathalie Arthaud, tête de liste depuis 2009. « Nous voulons montrer que dans l’institution capitaliste et ultralibérale qu’est l’Union Européenne, il existe une autre voie. Celle des travailleuses et des travailleurs » affirme la porte-parole. Se considérant comme les vrais anticapitalistes, le parti veut que la société soit dirigée par les travailleurs grâce aux idéaux révolutionnaires marxistes.

« Nouveau parti anticapitaliste-Révolutionnaires » pour la lutte contre le capital
https://npa-revolutionnaires.org/ 

Cette branche, issue de la scission du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) en 2022, a pour têtes de liste Selma Labib, conductrice d’autobus, et Gaël Quirante, syndicaliste à La Poste. Le parti propose une augmentation de 400 euros net mensuelle pour tous, l’interdiction des licenciements, la fin du SNU qui « embrigade la jeunesse », l’ouverture des frontières et « la régularisation de tous les sans-papiers ».

« Le Parti des travailleurs », « pour le pain, la paix, la liberté ! »
https://parti-des-travailleurs.fr/

La liste baptisée « Pour le pain la paix et la liberté » menée par Camille Adoue, 23 ans, revendique un positionnement « pacifiste », s’opposant aux livraisons d’armes à l’Ukraine et à Israël. Elle reproche notamment à LFI d’avoir « voté les crédits de guerre » au Parlement européen dans la guerre contre l’Ukraine.

« Le Parti radical de gauche », pour une gauche hors Nupes
https://www.partiradicaldegauche.fr/ 

Le Parti radical de gauche (PRG), c’est un peu la gauche, hors Nupes. Présidé par Guillaume Lacroix, il fait alliance avec le parti régionaliste Régions et Peuples solidaires, le Mouvement des progressistes (parti créé à l’origine par Robert Hue), le Mouvement des citoyens, le Collectif des sociaux-démocrates réformateurs et Volt France. Les grandes lignes de leur projet sont « la responsabilisation des citoyens, une justice sociale pour les plus bas salaires, des services publics et agents publics mieux soutenus, une 6ème république parlementaire et décentralisée et nouvelle donne fiscale et économique tournée vers l’humain et l’écologie. »

LES INCLASSABLES

« Le Parti pirate », à l’abordage de l’Europe avec de nouvelles bases numériques
https://www.partipirate.org/ 

L’un des objectifs essentiels du Parti pirate, mené par Caroline Zorn, est de construire une base démocratique solide pour l’Union européenne, dans le domaine numérique. Le parti souhaite des processus politiques plus conviviaux pour les citoyens, reposant sur la protection des droits et libertés fondamentales. « Nous allons défendre nos libertés, travailler à rebâtir une démocratie directe dans l’Union européenne », a déclaré Pierre Beyssac, tête de liste numéro 2 du parti.

« France libre », contre la dictature politicienne
https://www.francelibre-2024.fr/ 

Le chanteur Francis Lalanne et l’humoriste et polémiste Dieudonné font liste commune pour les élections européennes, se voulant « une alternative à la dictature politicienne », contre « la République » qui est selon eux « le contraire de la démocratie ». La liste s’est présentée comme « une coalition d’associations citoyennistes ». « Trop souvent, nous sommes allés affronter le système républicain en ordre dispersé. Le temps de l’union est arrivé sur le boulevard des européennes », a expliqué Francis Lalanne. L’humoriste Dieudonné s’est pour sa part présenté comme « le caillou dans cette grande mécanique d’enfumage, de cynisme et de mensonge » du Parlement européen. « Je pense que c’est ma place : tant qu’à voter pour un humoriste, autant voter pour un professionnel », a-t-il ironisé.

« Défendre les enfants », pour l’avenir de l’Europe
https://defendre-les-enfants.eu/ 

La liste a été créée par Gaël Coste-Meunier, président de l’association Droit du parent et de l’enfant. Selon son programme, les droits des enfants et leur bien-être sont l’avenir de l’Europe, c’est pourquoi il faut une Europe forte à la hauteur des enjeux futurs. Les grands thèmes de son programme portent sur la protection des droits de l’enfant et des droits parentaux, la déjudiciarisation des séparations problématiques, le triplement des délais de prescription des délits commis contre des mineurs et la mise en place de formations pour apprendre à écouter les enfants.

« Espéranto langue commune », pour une seule langue européenne
https://www.esperantoeurope.org/

Le parti fait la promotion d’une « langue commune neutre » pour l’Union européenne, notamment comme langue de travail au sein des institutions. Selon eux, par une langue commune, on pourrait avoir une Europe plus juste car les langues peuvent être un vecteur de domination d’un peuple sur un autre. Ils ne veulent pas imposer l’espéranto mais le proposer à tous les Européens.

« La liste Free Palestine » pour « faire entendre la voix du peuple palestinien »
https://parti-udmf.fr/ 

Proche des Frères Musulmans, l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) veut « faire entendre la voix du peuple palestinien » et de « lutter contre la contamination des idées d’extrême droite visant les citoyens de confession musulmane », en créant la liste Free Palestine a expliqué à l’AFP le président et fondateur de l’UDMF, Nagib Azergui. Le parti demande « un changement radical de la diplomatie française et européenne » avec la mise en place de sanctions vis-à-vis d’Israël. Le lendemain du pogrom du 7 octobre 2023, l’UDMF s’était fendu d’un communiqué rappelant leur « soutien indéfectible au peuple palestinien et son droit à la résistance face à l’occupation et à la colonisation incessante de sa terre historique ». Le logo du parti Free Palestine, aux contours du drapeau palestinien, montre un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Une manière de « nier l’existence de l’État d’Israël » pour certains, ce que l’association réfute.

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